I. INTRODUCTION
Situées respectivement à 70 et 85 Km de Zemio, les localités de Guinikoumba et Dembia, depuis 2010, ont été le théâtre de nombreuses attaques armées attribuées aux éléments GLA. Des incendies des maisons, de pillages systématiques des biens (vivres et non vivres), des assassinats ainsi que la destruction des infrastructures sociales de base y étaient courants.
Pendant le temps fort de la crise militaro- politique de 2013, les localités de Guinikoumba et Dembia étaient épargnées du cycle de violences perpétrées de la coalition GSA à cause de la position de l’armée Ougandaise (elle avait pour but de contrer les attaques GLA) dans ces deux localités.
Mais suite aux évènements qui ont secoué les villes de Bangassou, Bakouma, Nzacko ainsi que la crise sécuritaire de Zemio, les localités de Guinikoumba et Dembia vont désormais être considérées comme lieux stratégiques pour les groupes armés. Plusieurs accrochages ont eu lieu entre groupes armés rivaux GSAU/GAU, dans ces deux localités dont les implications humanitaires étaient énormes : destruction des greniers, pillages systématiques des biens, pertes en vies humaines. Malgré ces heurts entre les groupes armés, les habitants de ces deux localités faisaient des mouvements pendulaires entre la brousse et leurs villages.
Du 20 au 23 Novembre 2017, les GSAU ont lancé une violente attaque contre ces deux localités. Dembia a été assiégée, pillée durant trois jours par ces assaillants et 46 personnes auraient été massacrées (44 hommes et 2 femmes, dont la grande majorité était des vieillards). Cette situation a contraint ces habitants à un déplacement massif vers Rafaï, Bangassou et en République Démocratique du Congo (Localités de Mabbia, Bassokpio et Bouloumassi).
Aujourd’hui, après un an et demi de refuge en RDC, les habitants de Guinikoumba et Dembia ont amorcé en avril dernier un mouvement de retour dans leurs localités d’origine, pour raison, entre autre, de difficile cohabitation avec les communautés hôtes en RDC, et le manque d’accès aux services sociaux de base. Toutefois, la cessation des hostilités entre groupes armés rivaux dans la zone de départ des PDIs a été aussi un facteur de motivation de ce retour.
En parallèle, le choc de village Banangui en novembre 2018(axe Zemio/Djema), avait poussé certains habitants de Banangui et Kamanda à se frayer un chemin dans la brousse pour se réfugier vers la fin de l’année 2018 et au premier trimestre de l’année 2019.
C’est donc à la lumière de ces mouvements (déplacement et retour) qu’ACTED/RRM a lancé dans la zone une évaluation multisectorielle, en vue d’y mettre en évidence la vulnérabilité des rapatriés et celle des déplacés pour une possible réponse. Après validation de l’intervention par le COPILRRM /Cluster EHA, ACTED-RRM a pu mettre en œuvre les activités suivantes :
- Construction des blocs de latrines et douches d’urgences sur les sites des PDIs
- Travaux de soufflage, la réparation et la défection des pompes, afin de favoriser l’accès à l’eau potable aux personnes déplacées et rapatriés/résidents
- La distribution des Aquatabs aux ménages rapatriés de Dembia pour le traitement d’eau
- La mise en Place/reconstitution et la redynamisation des relais communautaires (COGELA /COGEPE)
- Sensibilisation des communautés (déplacés et autochtones) sur les bonnes pratiques EHA.
Il est à noter qu’un intervention en NFI a également eu lieu dans la zone (lire rapport intervention RRM NFI).