République Centrafricaine: Région : Est - Rapport hebdo de la situation no 18 (07 mai 2017)

Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il a été publié par le Sous-bureau OCHA Bambari et couvre la période du 1er au 07 mai 2017. Sur le plan géographique, il couvre les préfectures de la Ouaka, Basse Kotto, Haute Kotto, Mbomou, Haut-Mbomou et Vakaga.

FAITS ESSENTIELS

• Ouaka : De nouveaux combats enregistrés sur l’axe Bambari-Ippy le 2 mai ;

• Basse Kotto : Une récente évaluation humanitaire confirme la présence de 290 ménages déplacés (soir environ 1 450 personnes) en provenance Mingala à Kembe et Dimbi (axe Alindao-Bangassou);

• Plusieurs attaques des groupes armés sur de civils enregistrés encore cette semaine dans le Mbomou ;

• Mbomou: 744 personnes déplacées à Bangassou et à Niakari (17 Km de Bangassou) ont été assistées en kits NFI par ACTED/RRM;

• Mbomou : Suite aux menaces de la part d’hommes armés, les 52 personnes déplacées qui s’étaient regroupées à la Gendarmerie de Bangassou ont été délocalisées vers la zone de Pombolo.

CONTEXTES SECURITAIRE ET HUMANITAIRE

Ouaka

• Axe Bambari-Ippy : Des accrochages entre des éléments de deux groupes armés ont été signalés dans la matinée du 2 mai au niveau du Pont Baïdou (environ 85 Km de Bambari). Des sources locales rapportent des incendies de maisons enregistrés en marge de ces affrontements au niveau du village Zoubingui qui serait également touchés. Selon les mêmes sources trois personnes d’une même famille auraient trouvé la mort dans ces incendies. La majeure partie de la population de Zoubingui (estimée à 1 600 habitants) était déjà en fuite (vers Ippy centre principalement) suite aux affrontements de février dernier. Malgré l’arrêt des accrochages le même jour, la situation dans la zone reste précaire. Cet accrochage est le deuxième enregistré dans la zone en l’espace d’environ 3 semaines (le dernier remonte au 20 avril). La survenue de nouveaux affrontements reste redoutée vu que la tension persiste entre les deux camps. La MINUSCA, qui dispose d’une présence à Ippy centre, dit suivre la situation avec attention.

• Zone de Ndassima (environ 55 Km au Nord de Bambari): Une vive tension à relents communautaire est signalée au sein des éléments du Groupe armé qui contrôle la zone. Certaines sources de Bambari ont même fait état d’accrochages entre les deux camps dans la journée du 1er mai, mais cette information n’a été confirmée par aucune autre source pour l’instant. Sur le plan humanitaire, des déplacés qui avaient commencé à retourner dans la zone au cours des dernières semaines auraient entrepris le mouvement en sens inverse (vers Bambari). La MINUSCA Force a prévu d’envoyer une patrouille dans la zone au courant de cette semaine pour s’enquérir de la situation.

• Kouango : Plusieurs plaintes ont été enregistrées cette semaine de la part de commerçants de Kouango centre suite à des extorsions dont ils seraient victimes de la part d’éléments présumés d’un groupe armé récemment déployés dans la ville. Alertée, la MINUSCA Force basée à Kouango a indiqué avoir saisi les responsables du groupe armé concerné pour mettre fin à cette situation.

Haute-Kotto

• Ville de Bria : La situation reste globalement calme à Bria. Toutefois, le mouvement des groupes armés dans la ville est de plus en plus visible. Il est même observé l’élargissement continu de leur présence dans les quartiers.

• Sous-préfecture de Yalinga : Des rumeurs (à confirmer) font état de viols collectifs qui auraient été commis par de présumés éléments de LRA sur l’axe Yalinga le 1er mai dernier. Les acteurs spécialisés de Bria prévoient de faire le suivi de cette information pour une éventuelle assistance aux victimes.

Mbomou :

• Le contexte sécuritaire de la semaine écoulée a été marqué par la persistance de mouvements des groupes armés (notamment de Bakouma vers Niakari, sur l’axe Bangassou-Rafaï et dans les environs de la ville de Bangassou) et de nombreuses exactions de la part de ces derniers sur les populations civiles. Ci-dessous quelques incidents importants qui ont été rapportés au courant de la semaine:
  République Centrafricaine : Région : Est Rapport hebdo de la situation no 18 (07 mai 2017)

  • Les 1er et 2 mai, à Niakari (17 km à l’est de Bangassou, sur l’axe Bangassou-Bakouma): plusieurs cas de violences et de menaces à l’endroit de certaines populations ont été commis par des éléments d’un groupe armé qui est de plus en plus actif dans la zone. Trois personnes blessées dans ces violences ont été évacuées vers Bangassou pour prise en charge. 16 autres personnes victimes de menaces de la part des mêmes hommes armés ont pu être exfiltrées vers Bangassou avec l’aide d’un responsable religieuse de Bangassou.
  • Dans la matinée du 4 mai : Le village Balifondo (55 km de Bangassou sur ancienne route Bangassou-Bakouma) a été attaquée par des présumés LRA. Une personne aurait été tuée dans l’attaque. La majeure partie de la population de Balifondo aurait fui le village, principalement en direction de Zobe-Mbari (35 km de Bangassou). Une autre incursion attribuée à des présumés LRA avaient déjà été rapportée le 29 avril à Fodé (105 Km de Bangassou). 7 personnes, dont deux civils locaux, auraient trouvé la mort dans l’échange de tirs qui aurait eu lieu entre les assaillants et un groupe d’autodéfense local. Le bilan fait également état d’au moins 4 blessés (qui ont été évacués à Bangassou pour prise en charges) et de plusieurs personnes enlevées ; ainsi que de plusieurs maisons incendiées et plusieurs biens pillés. Suite à cet incident, le village de Fodé s’était vidé de la majeure partie de ses habitants estimés à 700 personnes. Au 3 mai environ 200 personnes déplacées en provenance de Fodé étaient signalées à Zobé-Mbari.

• Pendant ce temps, la ville de Bangassou elle-même vit toujours dans un climat de psychose consécutif aux rumeurs persistantes d’attaque d’imminente par un groupe armé.