AVANT PROPOS
La République Centrafricaine s’est confrontée ces deux dernières décennies à des crises militaro‐politiques. Ces crises perpétrées par les forces gouvernementales et les factions rebelles, ont eu des graves conséquences sur l’intégrité du territoire national et sur les populations vivant dans les zones théâtres des opérations. Des déplacements massifs des populations exposées à la violence des affrontements ont été observés dès le déclenchement de ces hostilités. Malgré la mise en place d’un régime démocratique suite aux élections multipartites libres en 2005, devant favoriser la réconciliation et l’unité nationale, la situation sociopolitique continue de se dégrader avec l’émergence des groupes rebelles dans le nord de la RCA, dont la Bamingui Bangoran qui affrontent régulièrement les Forces Armées Centrafricaines (FACA).
La guerre a engendré de nombreuses difficultés tant pour les populations que pour les pouvoirs publics, elle a aussi suscité de nouvelles formes de solidarité et de stratégies de survie de la population vivant dans les zones de conflit.
Les dommages subis ainsi que les mauvaises conditions de vie des populations directement touchées par le conflit sont très peu connus. Ce profilage vise à mieux diagnostiquer la condition de vie des ménages déplacés ou non, comme celle des ménages qui ont marqué leur solidarité en acceptant d’abriter d’autres personnes déplacées, dans l’optique d’avoir des informations fiables en vue d’une bonne programmation destinée à assister les populations exposées à cette crise. Le présent document qui s’efforce de faire un état de lieu des personnes déplacées internes de la préfecture de la Bamingui‐Bangoran, se situe dans cette perspective.
Cette étude commanditée par DRC, a été mise en oeuvre en partenariat avec JIPS, UNFPA, HCR,
BCR et ECHELLE. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre reconnaissance pour la franche collaboration et complémentarité qui ont favorisé l’heureux aboutissement de cette étude.
Nous faillirons à un devoir si nous ne témoignons pas notre gratitude aux autorités politicoadministratives et militaires de la Bamingui Bangoran pour avoir faciliter l’étude.
Trois principaux axes n’ont pas été enquêtés à cause d’un braquage perpétré pendant le déroulement de l’enquête.. Au final, le souhait d’Echelle est de voir au travers des données contenues dans ce document, la formulation et la mise en oeuvre des projets en faveur de toutes les populations de la Bamingui Bangoran si durement touchées par ces différentes crises.
Alain‐Serge Magbé Secrétaire Exécutif d’ÉCHELLE 31 Octobre 2011