L'impact de la crise au Soudan en République centrafricaine (Mise à jour éclair 11 mai 2023)

FAITS SAILLANTS

La communauté humanitaire prépare un addendum au Plan de réponse humanitaire 2023 pour adapter la réponse.

Plus de 9 700 personnes, dont des rapatriés centrafricains ont préventivement fui le Soudan vers Am-Dafock en RCA.

Les humanitaires accélèrent le plan de pré-positionnement des stocks à l’approche de la saison des pluies, tout en fournissant l'assistance d'urgence.

APERÇU DE LA SITUATION

Suite à l’ampleur des besoins humanitaires et à la dynamique particulière de la région qui accueille les demandeurs d’asile soudanais et rapatriés centrafricains tel que constatées par la mission d’évaluation conduite le 4 mai à Am-Dafock par le Coordonnateur Humanitaire et le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, la communauté humanitaire prépare un addendum au Plan de réponse humanitaire 2023 pour adapter la réponse. Cet addendum couvrira les besoins de 50 000 personnes vulnérables à savoir les réfugiés, les rapatriés, les personnes déplacés internes et la population hôte, en complément au Plan régional de réponse aux réfugiés (PRR) du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). La situation à Am-Dafock ci-haut évoquée a également fait objet d’un point de presse que le Coordonnateur Humanitaire a accordé au retour de la mission à Bangui le 5 mai, de restitution avec l’Equipe Humanitaire Pays le 6 mai, et de briefing avec le corps diplomatique et les donateurs le 9 mai.

En raison de l'insécurité qui règne le long de la frontière, le trafic entre le Soudan et la République centrafricaine (RCA) a été fortement perturbé, ce qui a entraîné une forte augmentation du prix des produits de première nécessité. Le Soudan approvisionne plusieurs villes de la RCA, particulièrement Birao dans la Préfecture de la Vakaga et Ndélé dans la Préfecture de Bamingui-Bangoran. Pendant la saison des pluies qui dure d'avril à octobre, l'accès est très difficile et l'approvisionnement dépend largement du Soudan. Pour certains produits, les prix ont doublé. Un sac de sucre de 50 kg, qui se vendait 40 000 francs CFA avant le conflit vaut aujourd'hui 80 000 francs CFA à Birao. Un petit bol de millet qui coûtait 500 francs CFA vaut actuellement 1 000 francs CFA.

La région nord de la RCA connaissait déjà une insécurité alimentaire aiguë, une situation qui pourrait atteindre l'un de ses stades les plus graves d'ici le mois d'août si une réponse adéquate n'est pas apportée. Selon l'Aperçu des besoins humanitaires pour 2023 publié en novembre 2022, environ 120 000 personnes ont besoin d'assistance humanitaire et de protection dans le nord de la République centrafricaine.

9 725 personnes, dont 3 397 rapatriés centrafricains ont préventivement traversé la frontière du Soudan et sont hébergées par des familles d’accueil ou installées dans des campements spontanés à Am-Dafock en RCA. Les femmes et les enfants constituent 98% de demandeurs d’asile et 87% de rapatriés. Leur nombre pourrait augmenter à mesure que l'enregistrement se poursuit, y compris la consolidation des listes entre les partenaires gouvernementaux et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Certaines personnes continuent à se déplacer de manière pendulaire entre leurs maisons au Soudan et Am-Dafock en RCA.

Am-Dafock se trouve dans une région inondable et avec l’arrivée de la saison des pluies au courant de ce mois, l’accès sera très limité. La communauté humanitaire travaille d’arrache-pied pour assurer que les personnes en besoin reçoivent l’assistance nécessaire en temps opportun, notamment en adaptant les dispositions logistiques.