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CAR

Les personnes affectées au cœur de la prise de décision humanitaire: Défis et opportunités en République centrafricaine (Mars 2025)

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Résumé

Malgré des efforts considérables pour « améliorer la redevabilité envers les populations affectées » en RCA, la perception qu’ont les personnes affectées par les crises de la qualité de la réponse humanitaire ne s’est pas améliorée.

Pour combler cet écart entre les intentions du système humanitaire et les perceptions de la communauté, Ground Truth Solutions (GTS), en collaboration avec Humanitarian Data Support (HDS), a interrogé plus de 100 personnes travaillant pour des organisations humanitaires en RCA en 2024. À travers des ateliers, des discussions bilatérales et une enquête en ligne, nous avons cherché à comprendre les obstacles à une meilleure implication des communautés dans la conception et la mise en œuvre de l’aide humanitaire, ainsi que les solutions possibles.

Pour les organisations humanitaires, il est difficile d’impliquer les communautés dans la conception des projets, menant souvent cette phase seules, sans réelle participation des membres des communautés concernées. Ce manque de participation des communautés dans la prise de décision nuit à l’impact et à l’efficacité des interventions. Les organisations humanitaires, en particulier les organisations nationales, soulignent la nécessité de disposer de ressources supplémentaires pour maintenir un dialogue continu avec les communautés avant l'élaboration et la soumission des propositions de projets.

Bien que de nombreux efforts soient déployés pour recueillir des retours d’information, ceux-ci ne sont souvent pas pris en compte et aboutissent rarement à des améliorations. Parmi les raisons figurent les restrictions budgétaires et les obstacles logistiques tels que les infrastructures défaillantes et l’insécurité. L’utilisation systématique des retours d’information et la participation réelle des communautés nécessitent une plus grande attention. Le financement devrait être flexible, en particulier pour les ONG nationales, car celles-ci doivent être considérées comme des partenaires stratégiques et non comme de simples exécutants. Cette flexibilité permettrait aux ONG nationales de prendre des décisions opportunes et adaptées au contexte et d'adapter leurs programmes en fonction des informations reçues en temps réel, garantissant ainsi des interventions plus efficaces et plus pertinentes.

La plupart des acteurs et actrices ont indiqué l'engagement communautaire comme un élément supplémentaire, en se référant à des pratiques considérées comme « bonnes » à l’échelle mondiale, plutôt qu’à des approches ayant du sens pour leurs propres communautés. Cette préoccupante « projetisation » de la redevabilité pourrait être en partie à l'origine du problème. En période de ressources limitées, la seule façon de maximiser l’impact et l’efficacité des fonds humanitaires restreints est de s’assurer que l’aide répond aux besoins prioritaires de la population. Cela implique un vrai engagement communautaire, allant au-delà des mécanismes de retour d’information réactifs pour favoriser une participation active et un réel pouvoir d’action des communautés.