Résumé
Établi en application des dispositions de la résolution 1612 (2005) et des résolutions ultérieures du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, le présent rapport, qui porte sur la période allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2023, est le sixième que le Secrétaire général soumet sur le sujet des enfants touchés par le conflit armé en République centrafricaine.
Le rapport rend compte des effets du conflit sur les enfants en République centrafricaine, appelant l’attention sur les tendances et les constantes relatives aux six violations graves commises contre des enfants, à savoir au recrutement et à l’utilisation d’enfants, au meurtre et aux atteintes à l’intégrité physique d’enfants, au viol et à d’autres actes de violence sexuelle sur la personne d’enfants, aux attaques contre des établissements scolaires, des hôpitaux et des personnes protégées liées à des écoles ou à des hôpitaux, à l’enlèvement d’enfants et au déni d’accès humanitaire et donne des informations, quand elles existent, sur les aut eurs des violations.
On y trouvera une série de recommandations formulées à l’intention de toutes les parties, visant à prévenir et à faire cesser les violations graves contre les enfants, ainsi qu’à renforcer la protection de l’enfance en République centrafricaine.
I. Introduction
-
Le présent rapport, établi en application de la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité et des résolutions ultérieures sur les enfants et les conflits armés, couvre la période allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2023. Il s’agit du sixième rapport du Secrétaire général sur la situation des enfants touchés par un conflit armé en République centrafricaine soumis au Conseil de sécurité et à son Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés. Le rapport met en évidence les tendances et les constantes observées en matière de violations graves commises contre les enfants par les parties au conflit en République centrafricaine et présente des informations détaillées sur les progrès accomplis dans la prévention et l’élimination de ces violations depuis le précédent rapport S/2021/882 et sur l’adoption, par le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, de conclusions sur les enfants et le conflit armé en République centrafricaine (S/AC.51/2022/5). Dans la mesure du possible, les auteurs de violations graves sont identifiés.
-
Dans l’annexe I du dernier rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés (A/77/895-S/2023/363), sur la liste des parties citées pour avoir mis en place des mesures visant à améliorer la protection des enfants au cours de la période considérée, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), qui font partie de l’ancienne coalition Séléka, continuaient d’être mis en cause dans le recrutement et l’utilisation d’enfants, le meurtre et les atteintes à l’intégrité physique d’enfants, le viol et d’autres formes de violence sexuelle contre des enfants, ainsi que dans des attaques contre des écoles et des hôpitaux. En outre, dans la liste des parties qui n’ont pas pris de mesures pendant la période considérée pour améliorer la protection des enfants, les milices locales connues sous le nom d’anti-balaka et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sont restées sur la liste pour avoir recruté et utilisé des enfants, tué des enfants et porté atteinte à l ’intégrité physique d’enfants, commis des viols et d’autres formes de violence sexuelle contre des enfants. En outre, l’Armée de résistance du Seigneur est restée inscrite sur la liste des auteurs d’enlèvements.
-
Les violations graves commises contre des enfants décrites dans le présent rapport ont été confirmées par l’équipe spéciale de pays (surveillance et information) en République centrafricaine, qui est coprésidée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Les groupes armés ont continué d’être les principaux auteurs de violations graves au cours de la période considérée, y compris les groupes signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine. Toutefois, des violations ont également été imputées aux forces gouvernementales et à d’autres personnels de sécurité. Les offensives militaires menées par les Forces armées centrafricaines et d’autres personnels de sécurité, les attaques de groupes armés dirigées co ntre les Forces armées et d’autres personnels de sécurité, l’augmentation de l’emploi sans discrimination d’engins explosifs ainsi que les combattants vivant au sein de leurs communautés ont entravé la capacité de l’équipe spéciale de pays à surveiller et à signaler en toute sécurité les violations graves. Par conséquent, les informations figurant dans le présent rapport ne rendent pas compte de toute l ’étendue des violations graves commises contre des enfants en République centrafricaine, dont le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé.