Résumé
Établi en application des dispositions de la résolution 1612 (2005) et des résolutions ultérieures du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, le présent rapport est le cinquième que le Secrétaire général soumet sur les enfants et les conflits armés en République centrafricaine. Il porte sur la période allant de juillet 2019 à juin 2021.
Ce rapport traite des conséquences qu’ont les cycles de violence pour les enfants de République centrafricaine, en mettant en lumière les tendances et les constantes observées s’agissant des six catégories de violations graves contre les enfants, et en présentant, dans la mesure du possible, des informations sur les auteurs des violations. Il décrit également les progrès accomplis par les parties au conflit en ce qui concerne le dialogue, les plans d’action et autres engagements pris en matière de protection de l’enfance. Enfin, il contient une série de recommandations formulées à l’intention de toutes les parties et axées sur l’élimination et la prévention des violations graves contre des enfants ainsi que sur le renforcement de la protection de l’enfance en République centrafricaine.
I. Introduction
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Établi en application des dispositions de la résolution 1612 (2005) et des résolutions ultérieures du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, le présent rapport est le cinquième à être publié sur le sujet des enfants touchés par le conflit armé en République centrafricaine et porte sur la période allant du 1 er juillet 2019 au 30 juin 2021. Il retrace l’évolution de la situation politique et des conditions de sécurité en République centrafricaine, met en évidence les tendances et les constantes observées dans le domaine des violations graves commises contre des enfants depuis le précédent rapport (S/2019/852) et présente un bilan des progrès réalisés et des difficultés rencontrées en matière d’amélioration de la situation des enfants depuis l’adoption des conclusions du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, en juin 2020 (S/AC.51/2020/3). Lorsque cela a été possible, des informations ont été fournies sur les auteurs de violations graves. Dans les annexes du dernier rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés (A/75/873 – S/2021/437), le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MCP) et l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), en tant que membres de l’ancienne coalition Séléka, sont cités, dans la catégorie des parties qui ont mis en place des mesures visant à renforcer la protection des enfants pendant la période considérée, pour avoir recruté et utilisé des enfants, tué des enfants et porté atteinte à l’intégrité physique d’enfants, commis des viols et d’autres formes de violence sexuelle contre des enfants, et s’être livrés à des attaques contre des écoles ou des hôpitaux. Les milices de défense locales connues sous le nom d’anti-balaka y sont citées, dans la catégorie des parties qui n’ont pas mis en place de mesures visant à renforcer la protection des enfants pendant la période considérée, pour avoir recruté et utilisé des enfants, tué des enfants et porté atteinte à l’intégrité physique d’enfants, et commis des viols et d’autres formes de violence sexuelle contre des enfants. L’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est également citée dans cette catégorie, pour avoir recruté et utilisé des enfants, tué des enfants et porté atteinte à l’intégrité physique d’enfants, commis des viols et d’autres formes de violence sexuelle contre des enfants, et s’être livrée à des enlèvements d’enfants.
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Les violations décrites dans le présent rapport ont été confirmées par l’équipe spéciale de pays (surveillance et information), qui est coprésidée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). La plupart des violations graves contre des enfants ont été commises par des groupes armés. Les forces gouvernementales et des membres du personnel de sécurité déployé de manière bilatérale et d’autres personnels de sécurité se sont également rendus coupables de tels actes, en particulier au cours du premier semestre de 2021. Des problèmes de sécurité et de logistique ont limité l’accès pendant toute la période considérée, entravant les activités de surveillance et de signalement des violations. La pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) et les restrictions qui en ont découlé, les violences électorales et postélectorales survenues à la fin de l’année 2020 et au premier semestre de 2021, les pannes des réseaux de communication et l’utilisation d’engins explosifs ont également nui à la capacité de l’équipe spéciale de pays d’assurer la surveillance et le signalement des violations graves. Les informations présentées dans le rapport ne rendent donc que partiellement compte des graves violations qui ont été commises contre des enfants dans le pays.