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Les 16 jours d’activisme contre les VBG lancés à Berberati, Bouar, Bossangoa et Bangui

Le lancement de la campagne 16 Jours d'activisme, placée sous le thème International, « Ne laisser personne de côté: mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles,» et sous le thème national, « Violences basées sur le genre (VBG) : Obstacle majeur au développement inclusif et durable****», a eu lieu dans plusieurs villes centrafricaines en l’occurrence Berberati, Bouar, Bossangoa (Ouest), et la capitale, Bangui ; respectivement les samedi 25, lundi 27 et mardi 28 novembre 2017.

A Berberati, cette activité a regroupé, sur le terrain de l’Ecole Sangbanda du 7eme arrondissement de la ville, les ONG locales de Défense des Droits de l’Homme, le Barreau américain, les autorités coutumières et administratives, les leaders religieux, les associations de femmes, les représentants de la MINUSCA et les populations venues nombreuses.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le coordonnateur de l’équipe des Droits de l’Homme à Berberati, Jean Paul Mugabowishewa, a invité l’assistance à mettre à profit cette campagne pour mesurer le chemin parcouru dans la lutte contre les Violences faites aux Femmes et au Filles. « Cette lutte nous interpelle tous, car les VBG sont un danger permanent dans nos communautés », a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, profité de l’occasion pour appeler les populations locales à aider la MINUSCA dans la lutte contre toutes les formes d’abus et exploitation sexuelle. «_Je vous exhorte tous à aider la MINUSCA dans sa lutte contre les abus et l’exploitation sexuelle _», a-t-il dit.

Pour sa part, le Coordonnateur des ONG locales de Défense des Droits de l’Homme de la Mambere-Kadei, Alfred Didier Gbabezolo, a expliqué les six cas de VBG et fait un exposé sur le référencement médical et juridique. Il a encouragé les participants à ne pas gérer les cas de VBG en communautés, mais plutôt de saisir les autorités compétentes.

A Bossangoa, le lancement de cette campagne a été l’occasion pour le Préfet de l’Ouham, Marcel Guela, d’attirer l’attention sur les méfaits des violences multiformes à l’endroit des femmes et des filles dont les proportions ne cessent d’accroitre.

Le public a été également exhorté à s’impliquer dans la lutte contre les VBG et à cesser la pratique de l’enterrement vivant des personnes accusées de sorcellerie, un acte très récurrent dans l’Ouham.

Les 16 jours d’Activisme seront marquée dans les prochains jours par plusieurs activités de sensibilisation de proximité à Bossangoa et dans les localités de Zéré et de Léré autour du thème : « Protection et promotion de la femme à travers la scolarisation et la lutte contre les violences faites aux femmes dont les mariages précoces/forcées et les enterrements vivants des personnes accusées de sorcelleries ».

Les femmes, actives dans la campagne à Bouar

Ils étaient près d’un millier de personnes, majoritairement des femmes, ont pris part à la marche pacifique organisée à Bouar, dans le cadre du lancement de ladite campagne, ce lundi 27 novembre 2017 sur un tronçon de la route MSR1 jusqu’au centre-ville, devant la tribune ou devait se poursuivre la commémoration.

Les Femmes, regroupées en Associations, ont remis deux mémorandum sur les violences dont les femmes et les filles sont victimes, aux autorités étatiques et à la MINUSCA, en présence du Maire de la ville, Lazare Nambéna, de la Cheffe de Bureau de la MINUSCA, Christine Kapalata, et du Préfet de la Nana Mambere, le Lieutenant-Colonel Alexis Naguezangba, qui a promis de prendre des actions susceptibles de réduire le nombre de cas de violences notamment en encourageant les victimes à porter plainte, et les corps de justice à se saisir de ces cas et de les sanctionner dans le respect de la loi.

Les Maires de Bangui exhortés à être des artisans de cette lutte

A Bangui, ladite campagne a donné lieu à un atelier de renforcement sur les violences basées sur le genre, le 28 novembre 2017 dans les locaux de la MINUSCA à Bangui. Les maires d’arrondissement et membres des comités locaux de paix venus nombreux ont ainsi montré leurs intérêts pour la question.

Pour le maire de la ville de Bangui,** Emile Gros Raymond Nakombo, **présent à l’ouverture des travaux **« on ne saurait oublier que, dans une optique de consolidation de la paix les maires munis de leurs connaissances du terrain sont un atout indispensable pour la population et les partenaires sans cesse au chevet de la Centrafrique »****. **

Plusieurs volets ont été abordés par les formateurs de la section des Droits de l’homme de la MINUSCA à savoir l’introduction aux droits de l’homme, l’approche sur les droits de l’homme pour une meilleure prise en charge de la protection des femmes dans le processus locale de développement. Le rôle de de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des violences sexuelles faites aux femmes aux enfants (UNMIRR) a été aussi présenté par son directeur le capitaine Paul Amédée Moyenzo.

Ahmed Sow, de la section des droits de l’homme de la MINUSCA, a indiqué l’importance des maires et membres de comités locaux de paix à s’investir d’avantage sur les questions liées aux violences faites aux femmes et ne pas banaliser le problème car « Vous devez être des artisans de lutte contre ces problèmes dans vos zones respectives, votre leadership est nécessaire pour cette lutte ».

« Nous traversons en ce moment une période délicate en Centrafrique. Jugeant les réponses des Forces de police de police et gendarmerie inadaptées à leurs requêtes, nos administrés se sentent abandonnés par moment, inquiets ils tendent à se tourner vers leur maire en lui attribuant des fois des compétences surestimées. Il était vraiment important que nous ayons tous les outils nécessaires pour combattre ce mal qui gangrènent encore notre pays »,** **fait valoir Elisabeth Dekaie, la maire du 8eme arrondissement, comme pour mettre en relief la nécessité d’appréhender de nouvelles approches dans la lutte contre ce fléau.