Contexte
La situation de la violence basée sur le genre (VBG) en République Centrafricaine (RCA) en 2024 reste préoccupante, marquée par des défis persistants en matière de sécurité, de droits humains et de protection des populations vulnérables. Le pays, encore en proie à des conflits armés et une instabilité politique, voit les femmes et les filles particulièrement touchées par des actes de violence, qui incluent le viol, les agressions physiques et psychologiques, ainsi que des formes de mutilation génitale.
Ces situations remontent depuis 2013, où la République Centrafricaine a traversé une crise politicosécuritaire qui a exacerbé les inégalités de genre et entraîné un effondrement des infrastructures de santé, de justice et de protection. Les groupes armés, souvent en conflit les uns avec les autres, exploitent la vulnérabilité des femmes en utilisant le viol comme arme de guerre pour terroriser les populations et déstabiliser les communautés.
En 2024, plusieurs organisationsinternationales, y compris des agences des Nations Unies et des ONG locales, rapportent selon leurs activités, des cas de VBG, en dépit d'efforts de sensibilisation et de programmes de soutien multiformes. Les psycho-traumatismes et les stigmates sociaux liés aux violences subies compliquent la réhabilitation des survivants et freinent leur accès aux différents services mis à leur portée (service de santé, de justice, de sécurité/ Sûreté, d’hébergement sûr etc.). Les témoignages font état d'un manque d'infrastructures adaptées pour accueillir ces survivants de manière adéquate, ainsi que d'une absence de campagnes d'éducation permettant de lutter contre les stéréotypes de genre. Selon le rapport de la Commission Mouvement de Populations (CMP), au 31 décembre 2024, le nombre total de personnes déplacées internes (PDI) en RCA est estimé à 469 342 individus1 composés respectivement de : 77 107 personnes dans les sites soit 16% du total et 392 235 personnes dans les familles d’accueil soit 84 % du total. Plus de la moitié de ces PDI sont des femmes et des enfants vivant dans un environnement et des conditions de vie peu favorable à la protection de leurs droits humains. Cette situation est renforcée par des normes socioculturelles défavorables aux femmes et aux filles, et ce malgré l’existence de politiques et de textes normatifs en la matière. Les Violences Basées sur le Genre (VBG) sont endémiques en RCA et la crise contribue à les exacerber.