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APERÇU GÉNÉRAL: Reprise des conflits + pauvreté = danger pour les enfants
En décembre 2013, Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), a été plongée dans un bain de sang. La violence a brièvement fait la une de la presse internationale et laissé craindre la faillite de l’État et un éventuel génocide, avant de diminuer progressivement.
Mais les tous premiers signes de relèvement et de reconstruction de la RCA ont maintenant laissé place à une forte recrudescence des combats, qui se sont étendus à des régions du pays auparavant épargnées par la violence. Aujourd’hui, la vie est peut-être encore plus difficile et plus dangereuse pour les enfants qu’elle ne l’était au plus fort de la crise.
Et, à en juger par l’attention accordée à la RCA, quasiment personne ne suit ce qui se passe dans ce vaste pays enclavé situé au cœur de l’Afrique.
Deux enfants sur trois ont besoin d’aide humanitaire. Un enfant sur quatre est déplacé ou réfugié. La famine se lit sur les corps squelettiques des enfants qui ont la chance de parvenir jusqu’au service nutrition du seul hôpital pédiatrique du pays. Quasiment tous les enfants de RCA ont besoin d’être protégés des combats et de leurs nombreuses répercussions.
Ceux qui ont rejoint des groupes armés parce que leurs parents ont été tués ou parce qu’ils vivaient dans une grande pauvreté, et qui ont fini par en partir parce qu’ils étaient terrifiés, affamés ou avaient compris que cela ne mènerait nulle part, ont désespérément besoin d’un répit, de nouvelles perspectives et de la possibilité de mener une vie décente. Les filles dont le corps a été violenté, que ce soit par des militants armés ou parce que la pauvreté absolue les a amenées à se prostituer, ont de toute urgence besoin de soins et de soutien.
Avant tout, les enfants de la République centrafricaine ont besoin de sécurité. Les endroits où ils sont censés trouver de la protection et du soutien – notamment les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte – sont de plus en plus souvent attaqués par les groupes armés qui contrôlent et terrorisent les quatre-cinquièmes du pays. Venir en aide aux enfants est dangereux, et parfois mortel.
Cette crise s’inscrit dans le contexte d’une situation d’urgence sur le plan du développement. La République centrafricaine se classe au 188e rang de 189 pays selon l’indice de développement humain des Nations Unies, un indicateur composite qui évalue l’espérance de vie, le revenu et le niveau d’éducation. Les taux de mortalité néonatale sont les deuxièmes les plus élevés du monde. Près de la moitié de la population n’a pas accès à de l’eau salubre. Les trois quarts sont privés d’installations sanitaires de base. Et le taux d’abandon scolaire atteint le niveau vertigineux de 70 %.
Malheureusement, il y a aujourd’hui en RCA plus de personnes qu’il y a 10 ans qui vivent dans la pauvreté extrême.
La crise humanitaire et la situation d’urgence en matière de développement s’aggravent mutuellement, au grand détriment d’enfants qui sont déjà parmi les plus vulnérables et les plus oubliés du monde entier. Pour que les enfants et les familles de la RCA parviennent un jour à sortir d’années de crises à répétition, il leur faudra beaucoup plus de secours d’urgence, ainsi qu’une stratégie de développement qui agisse avec la rapidité propre aux interventions d’urgence. Pendant au moins la décennie à venir, cette stratégie nécessitera un financement pluriannuel suffisamment prévisible et souple pour surmonter les revers et les chocs inévitables.
«Les enfants de la République centrafricaine sont abandonnés à leur sort depuis trop longtemps», déclare Christine Muhigana, Représentante de l’UNICEF en RCA. «Ils ont besoin d’aide et attention maintenant et en auront besoin à long terme.»
La situation des enfants et des jeunes de RCA qui ont besoin d’aide et d’attention dans différents secteurs est décrite dans les pages qui suivent. Ils ne méritent rien de moins.