INTRODUCTION
Les Violences Basées sur le Genre (VBG) constituent une atteinte à l’autonomie, à la dignité, à la santé (mentale et physique) et la sécurité des personnes survivantes. Elles ont également une répercussion sociale et économique dévastatrice, posent un problème de santé publique et un obstacle à l'égalité des genres. Au nombre des VBG, figure le viol. Ce dernier constitue une violation grave du droit international humanitaire et de droits humains.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), au moins une femme sur trois a été contrainte à des relations sexuelles, battue ou maltraitée au cours de sa vie. Près d’une adolescente sur quatre âgée de 15 à 19 ans et 16% des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont subi cette forme de violence. En 2023, 25554 cas de VBG ont été rapportés soit une augmentation de 8% des cas déclarés en 2022 (23644 cas). Le viol représente 33% des cas. Les autres types de VBG sont représentés successivement par 23% d’agression physique, 19% de violences psychologiques et de déni de ressources, 4% d’agressions sexuelles et 2% de mariages forcés. Les femmes et jeunes filles représentent environ 96% des personnes survivantes de ces viols et 72% des cas se sont survenus soit à domicile des personnes survivantes, soit à domicile de l’auteur. Les partenaires intimes aux survivants étaient les plus impliqués dans les actions de VBG selon les statistiques GBVIMS en 2023 avec 50% de cas.
Les causes profondes des violences basées sur le genre en République Centrafricaine sont représentées par : i) abus de pouvoir ; ii) violation des droits humains ; iii) inégalités de genre. Pour faire face à ce fléau, le gouvernement Centrafricain a ratifié et adopté plusieurs traités internationaux tels que le protocole de Maputo, l’agenda 2063 de l’Union Africaine et les Objectifs du Développement Durable (ODD). Sur le plan national, le pays a adopté, la Politique Nationale de Promotion de l’Egalité et l’Equité du Genre, la Politique Nationale de la Famille, le Plan d’Action Nationale de mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la femme la paix et la sécurité, le plan d’action nationale de lutte contre la traite des êtres humains et la Politique Nationale des Droits de l’Homme de 2023.
En 2019, le Ministère de la Santé et de la Population a élaboré le guide national pour la prise en charge holistique des personnes survivantes de viol avec l’appui de ses partenaires. Cependant, l’OMS a publié les nouvelles directives de prise en charge clinique des personnes survivantes de viol en 2022. A ce titre, le Ministère de la Santé et de la Population juge opportun de réviser le présent guide pour être en alignement avec les nouvelles recommandations internationales.