Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

CAR

Evaluation multisectorielle rapide: Région sanitaire n° 2 en RCA - Préfectures de Nana Mambere (sous-préfectures de Bouar, Abba et Baboua) et Mambere Kadei (sous-préfecture de Gamboula) Période d’évaluation : 24 Avril au 4 Mai 2017

Attachments

I. RESUME

I.1 Contexte

Sécurité : Sur le plan sécuritaire, des épisodes d’insécurité récurrents liés à la présence de groupes armés mettent à rude épreuve l’autorité de l’état et entrainent des déplacements internes de la population des zones ciblées. La situation sécuritaire reste relativement calme dans l’ensemble des sous-préfectures ciblées au moment de l’évaluation, sauf l’existence d’un foyer de tensions encore actif et localisé vers le Nord de la sous-préfecture de Bouar dans la commune de Nyem Elewa où des affrontements entre groupes armés sont fréquents. Cela a rendu impossible la visite dans cette zone par nos équipes. Peu d’incidents sécuritaires sont rapportés par les usagers des routes mais des éventualités d’insécurité sont envisageables et sont à prendre en compte pour tout mouvement dans les différents axes.

Accessibilité : La région sanitaire 2 occupe l’extrême Ouest de la Centrafrique et ou sont localisées les préfectures sanitaires, la Nana Mambere et la Mambere Kadéi qui ont constitué la cible de notre évaluation. Les localités de Gamboula (Mambere Kadei) et Abba, Baboua et Bouar (Nana Mambere) ont été particulièrement ciblé par l’Unicef pour une évaluation rapide multisectorielle. L’accessibilité par voie terrestre est plutôt possible sur la voie principale mais elle est rendue difficile par le mauvais état des routes reliant les grandes cités aux villages où sont localisées les personnes les plus vulnérables, l’utilisation des motos peut être une parade a cette difficulté. Bouar et Berberati sont les deux localités de la zone desservie par le vol UNHAS, elles peuvent donc servir de point de ralliement terrestre avec les autres localités ciblées par l’enquête.

Contexte spécifique : Les zones couvertes par les 4 sous-préfectures comptent théoriquement 52 FOSA à savoir : 1 Hôpital à Bouar, 27 Centres de santé et 24 Postes de santé pour une population estimée à 338 545 soit une couverture moyenne de 6.510 personnes par FOSA toute catégorie confondue. Cette couverture est d’autant plus faible que 13% de ces FOSA ne sont pas fonctionnelles et pour le reste (87 %), le plateau technique et le personnel sont insuffisants. En l’absence de système d’approvisionnement en médicament essentiel de qualité, le taux moyen de rupture en médicament pour les trois derniers mois dépasse 100 Jours pour les antipaludiques. En effet, le paludisme est responsable à lui seul d’une mortalité intra-hospitalière de 2% chez les enfants de 0 à 5 ans. La malnutrition est diagnostiquée et prise en charge dans 19 UNTA et 1 UNT dans toute la zone. Selon le screening réalisé pendant l’évaluation,

14.2% de taux de malnutrition aiguë globale (MAG) prédominant à Gamboula et 13.9% à Abba. Le problème de l’eau et le manque d’infrastructures susceptibles d’aider à améliorer les pratiques d’hygiène et d’assainissement de base sont remarquables. Malgré les efforts consentis par différents partenaires les deux années précédentes, le besoin en eau en qualité et en quantité reste un problème pour des milliers des ménages dans la région sanitaire N°2. A Bouar et Gamboula, plus de 35% des ménages évalués doivent parcourir plus de 500 mètres pour accéder à un point d’eau à boire. Sur le plan sécuritaire, des épisodes d’insécurité récurrents liés à la présence de certains groupes armés mettent à rude épreuve l’autorité de l’état et entraînent des déplacements internes de la population. Cette localité qui a enregistré un important déplacement de sa population vers le Cameroun suite à la crise de 2014, connaît le retour de milliers de réfugiés dépourvus des moyens de survie de base. Les services sociaux de base sont difficilement offerts à la population. D’autre part, les préfectures sanitaires de la RS 2 sont faiblement ou presque pas appuyées par des ONG. Mais aussi, très peu de données scientifiques valides sont disponibles pour dégager les besoins humanitaires spécifiques, ce qui rend difficile la priorisation des interventions urgentes et l’apport d’une réponse ciblée et plus efficiente.