1. La situation en matière de nutrition et d’insécurité alimentaire
L’analyse sectorielle de la nutrition sur la base des résultats de l’enquête SMART 2014 révèle une situation nutritionnelle préoccupante sur l’ensemble de la RCA. Ces résultats montrent une prévalence de la malnutrition aiguë globale (6,6%) et sévère (1,9%), avec un taux de mortalité très alarmant chez les enfants de moins de cinq ans dépassant 2,02 décès / pour 10,000 naissances vivantes / par jour, en particulier dans la Nana Gribizi (3,34 décès / 10 000/ jour), l'Ouham (3,41 décès / 10 000 / jour) et Kemo (2,29). 0,4% des malnutris aiguë sévères présentent des œdèmes nutritionnels, la forme marasmique restant prédominante à 1,4%.
Le taux de la malnutrition chronique est à 40,8%. Ce taux dépasse les 50% dans les préfectures de la Mamberé-Kadei (50,3%) et Sangha Mbaere (53%).
En revanche, l’enquête nutritionnelle réalisée en 2015 dans les sites de déplacés et enclaves en RCA révèle une situation non alarmante du statut nutritionnel des populations vivant dans ses entités. Seuls les sites de Boda dans la préfecture d’Ombella-Mpoko font exception tant pour la malnutrition aiguë globale (9,2%) et sévère (2,2%) que pour la malnutrition chronique (47,2%) et pour l’insuffisance pondérale (26,6%) en présentant une situation qui s’inscrit dans l’urgence par rapport aux seuils de l’OMS. Quant à la mortalité rétrospective, la situation reste dans le seuil d’alerte par rapport aux normes OMS.
En outre, l’enquête nutritionnelle réalisée en 2016 dans la commune de Grivai-Pamia, Sous-préfecture de Kaga-Bandoro montre une situation nutritionnelle pas particulièrement préoccupante (MAG : 5,8% ; MAS : 1,5% ; Malnutrition chronique : 49.8%). Par contre, celle réalisée dans la commune de Bakou, Sous-préfecture d’Alindao montre une situation nutritionnelle alarmante (MAG : 10,8% ; MAS : 2,8% ; Malnutrition chronique : 41.1%)
L'insécurité alimentaire est devenue un problème majeur en RCA, en particulier depuis la crise aiguë de l'année 2013 en raison de la production insuffisante, du déplacement de la population agricole, l'impact du changement climatique sur la production alimentaire dans le nord-est et les prix élevés des denrées alimentaires à Bangui et ses environs.
Selon l’enquête IPC réalisée en Dec-2015, de nombreuses zones sont classifiées au niveau d'insécurité alimentaire phase III, qui peut potentiellement se traduire par l'insécurité alimentaire aigues et des crises de moyens de subsistance. Ceci est confirmé par la dernière enquête EFSA menée par la FAO/PAM qui montrent qu’en RCA, environ la moitié de la population (50,5%) est en insécurité alimentaire. 15,2% de la population est en insécurité alimentaire sévère et 35,3% en insécurité alimentaire modérée. Cette situation varie fortement selon les préfectures. Elle est très élevée (supérieure à 60 pour cent des ménages) dans les préfectures de Nana-Mambéré (77%), Haut-Mbomou (74,5%), Mambéré-Kadéï (73,2%), Ouham (68,6%), Vakaga (64%) et Nana-Gribizi (61,4%).