FAITS SAILLANTS
• La Coordonnatrice humanitaire pour la République centrafricaine (RCA), Mme Denise Brown, a alloué 12 millions de dollars américains du Fonds Humanitaire pour soutenir une réponse multisectorielle d’urgence en alignement avec les priorités du Plan de réponse humanitaire 2020, ainsi que pour réduire la propagation de la pandémie de COVID-19.
• Du 21 au 23 avril, une mission interagences d'assistance d'urgence et d'évaluation des besoins s’est rendue à Am-Dafock, à 65 km au nord-est de Birao, à la frontière avec le Soudan. La ville qui a connu plusieurs confrontations violentes entre groupes armés en 2019 est restée sans assistance depuis février de l’année dernière.
Comment la COVID-19 affecte les activités humanitaires en République centrafricaine ?
Depuis la confirmation du premier cas de COVID-19 en Centrafrique le 14 mars, 143 cas ont été enregistrés (au 8 mai 2020). Ces cas, majoritairement importés du Cameroun voisin, ont été pour la plupart rapportés dans le courant du mois d’avril. Le Ministère de la Santé et de la Population appuyé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) procure des soins aux malades dont 10 ont été déclarés guéris, tandis qu’aucun décès n’a été enregistré. Au 4 mai, 3 690 tests de diagnostic ont été effectués et les contacts des cas confirmés sont suivis. Cette nouvelle maladie s’ajoute aux défis existants dans un pays où une personne sur deux est touchée par l’insécurité alimentaire,alors que plus de la moitié de la population a besoin d’aide humanitaire. Pour se protéger contre le virus, l’adoption de gestes barrières tel que le lavage des mains est primordial, mais pas toujours facile à mettre en oeuvre sachant que seul le tiers de la population a accès à l’eau potable. Les mesures de distanciation sociale édictées par les autorités se heurtent notamment au besoin de survie de la population, dont 71% vit en dessous du seuil de pauvreté, dans un contexte où les prix des produits de première nécessité grimpent. Selon l’OMS, la RCA qui a un des systèmes sanitaires les plus fragiles au monde est particulièrement vulnérable face à la pandémie de COVID-19. Dans cet environnement, 697 337 déplacés dont 467 282 en familles d’accueil et 230 055 dans des sites vivent dans des conditions de proximité et d’insalubrité rendant difficile l’observation des mesures de distanciation sociale.
La réponse humanitaire se poursuit et s’adapte au contexte
Avec la mise en place des mesures de distanciation sociale, les humanitaires ont dû s’adapter : utiliser des crieurs en lieu et place des sensibilisations de masse, privilégier l’assistance en cash (transfert monétaire) plutôt que les distributions directes, étendre les distributions de vivres et les formations sur plusieurs jours, mettre en place systématiquement des dispositifs de lavage de mains tant dans les quartiers des communautés hôtes que dans les sites de déplacés… Certaines distributions qui se faisaient par groupes de ménages se font dorénavant en porte-à-porte, c’est le cas de la distribution de coupons alimentaires à Bouar dans la préfecture de la Nana-Mambéré par le Programme alimentaire mondial (PAM). Les humanitaires doivent constamment chercher à faire plus et mieux avec les ressources limitées dont ils disposent.
Dans la réponse liée à la COVID-19, les humanitaires en soutien au Gouvernement ont assisté en avril 294 000 personnes qui ont bénéficié d’une assistance multisectorielle, en particulier dans la santé, l’eau, hygiène et assainissement (plus de détails à la page 9).
Plus de 1 million de personnes ont également été sensibilisées aux gestes barrières, notamment à travers un réseau de radios et des relais communautaires formés à cet effet.
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