Mission Fall en RCA
Une mission multidisciplinaire incluant plusieurs agences des Nations Unies, ONG et bailleurs de fonds s'était rendue en RCA du 4 au 11 novembre 2006. Conduite par Ibrahima Fall, Secrétaire Général Adjoint et Conseiller Principal de l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'Enfance), cette mission avait pu exposer la vulnérabilité humanitaire des différents secteurs en République Centrafricaine.
Dans son précédent rapport, l'équipe avait qualifié la RCA comme étant un pays affecté par une crise humanitaire à multiples facettes, liée à la politique, au sous-développement et à la l'insécurité.
Six mois plus tard, une mission similaire toujours dirigée par M. Fall s'est rendue en Centrafrique du 10 au 17 mai 2007. En se rendant dans le nord-est et le centre du pays, l'équipe est venue faire le suivi et examiner l'évolution de la situation et de la réponse humanitaires au cours des 6 derniers mois. Une attention particulière a été prêtée aux droits de l'homme, à la protection et en particulier celle des personnes déplacées.
L'équipe Fall, de retour à Bangui, a pu au cours d'une rencontre avec la communauté humanitaire donner un aperçu de leur visite dans le nord-est et le centre du pays.
« La crise humanitaire persiste et elle s'est même aggravée. Le nombre des personnes déplacées a augmenté. Les besoins continuent d'exister mais ils se sont empirés. D'une zone à une autre la crise continue d'affecter les secteurs tels que l'abri, l'alimentation, l'eau, l'éducation, la protection et la santé », a déclaré le chef de mission.
Il a également fait une petite comparaison entre la situation actuelle et celle datant de 6 mois. Ainsi, l'équipe a remarqué que d'une façon générale, il existe aujourd'hui une réponse plus palpable face à la crise humanitaire en RCA. Elle a noté la forte augmentation des ONG internationales (18 aujourd'hui, elles étaient au nombre de 6 au mois de novembre) représentées à divers niveau.
Les Nations Unies qui étaient plus présentes à Bangui, sont maintenant déployées à l'intérieur du pays.
Quelques points soulevés :
- Personnes déplacées : Il y a encore beaucoup à faire et il faudrait intensifier, accélérer et diversifier les actions envers ces personnes.
- Protection : même si au cours de leur visite, peu de plaintes ont été rapportées par les populations, cela ne voudrait en aucun cas dire qu'il y a une amélioration de comportement de la part de ceux qui commettent des exactions.
- Forces armées : au cours des entretiens avec elles, celles-ci ont promis qu'elles faciliteraient les actions des humanitaires sur le terrain.
Leurs recommandations :
Structurer le plaidoyer pour l'assistance aux ONG et Nations Unies afin qu'elles répondent plus efficacement aux besoins humanitaires présentement mais aussi après la crise.
Bien qu'il y ait eu une mobilisation plus importante des bailleurs de fonds à l'égard de la RCA, ils devraient cependant réagir plus rapidement à cause de l'assistance urgente que réclament les populations affectées. Le volume de travail des humanitaires a considérablement augmenté et ils font face à des défis logistiques couteux (aménagement des routes, construction de ponts, etc.) Il faudrait trouver une prompte solution face à cela.