Sécurité alimentaire en RCA
A la mi-février 2006, 75 tonnes de potages déshydratés étaient arrivés à Bangui. La distribution de ceux-ci a débuté en mars auprès des personnes affectées se trouvant dans des hôpitaux, centres de santé, cliniques, orphelinats et tout autre établissement de santé et d'assistance sociale. Cette distribution s'acheva vers la fin 2006. L'ambassade des Etats-Unis à Bangui ayant considéré cette première opération réussie, a sollicité sa poursuite.
Ainsi, l'ONG américaine, IPHD (International Partnership for Human Development) a fait une seconde demande auprès d'USAID afin d'obtenir 75 tonnes de produits alimentaires pour couvrir la sécurité alimentaire et les besoins nutritionnels de la RCA.
Par ce programme, IPHD collaborera avec son partenaire local, Caritas.
Objectifs et stratégies du programme
Ce programme ciblera près de 15.000 personnes et environ 4.000.000 repas nutritifs seront distribués dans les structures de santé et sociale (les hôpitaux, cliniques, orphelinats, etc.),. Les destinataires seront principalement des victimes du HIV/SIDA et leurs familles, les mères sans ressource et enfants en dessous de 12 ans. La plupart des enfants bénéficiaires seront ceux affectés par la malnutrition, diarrhée et paludisme.
Avec son partenaire Caritas, IPHD agira de la manière suivante :
(a) Fournir une alimentation consistante aux populations les plus vulnérables par une stratégie fiable de distribution, qui aidera à prévenir la malnutrition des enfants et aider les victimes du HIV/SIDA et leurs familles.
(b) Permettre aux établissements de santé et d'assistance sociale de fournir une véritable aide à ceux qui sont le plus dans le besoin et augmenter de ce fait leur base de bénéficiaires.
(c) Fournir une variété/quantité suffisante de nourriture périodiquement pour compléter les repas locaux.
Disparition d'un personnel de MSF
Toute la communauté humanitaire exerçant en RCA est profondément endolorie par la disparition soudaine d'une volontaire de MSF-France survenue le lundi 11 juin à proximité de Ngaoundaye, dans le nord-ouest. Elsa Serfass, âgée de 27 ans, était en mission exploratoire dans cette région, lorsqu'elle a été tuée par balle.
« Nous condamnons le meurtre d'un travailleur humanitaire dévoué au service des populations les plus vulnérables en République Centrafricaine. » La communauté humanitaire en RCA.
Visite à Sam-Ouandja
Le samedi 09 juin, le Coordonnateur Humanitaire, Toby Lanzer et la ministre des Affaires Sociales, Marie-Solange Pagonendji ont effectué une visite d'une journée à Sam-Ouandja. A leur retour, face à la presse centrafricaine, ils ont pu décrire le tableau que leur a offert cette ville.
Le Coordonnateur a annoncé qu'il y avait environ 2.650 réfugiés soudanais en provenance de Dafak.
« L'état de ces réfugiés est préoccupant et leur arrivée démontre le lien que le nord-est de la RCA possède avec le Darfour », a-t-il remarqué.
Toby Lanzer a décrit l'ambiance de Sam-Ouandja comme étant calme. Il a également ajouté que l'atmosphère entre la population locale et les réfugiés était détendue. A cela s'ajoute la collaboration entre les éléments de la FACA (Forces Armées Centrafricaines) et de l'UFDR (Union des Forces Démocratiques et du Rassemblement) pour assurer la sécurité des réfugiés. Cela pourrait laisser penser que les tensions dans le nord-est sont en train de baisser.
Cependant, le Coordonateur Humanitaire a annoncé que face à la situation préoccupante des réfugiés une aide (bâches, vivres, non-vivres et médicaments) des Nations Unies d'urgence d'une valeur de 100.000$ leur sera destinée. Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) va par exemple, dans un premier temps fournir des rations de vivres pour 2 mois pour 3.000 réfugiés et 2000 personnes parmi la population hôte. Pour atteindre cette population rapidement, 15 tonnes de BP5 (biscuits énergétiques) seront acheminées grâce aux rotations aériennes financées par l'ERF (Le Fonds de Réponse aux Urgences).
Il a aussi souligné qu'il est nécessaire d'élaborer un plan si les refugiés restent plus longtemps à Sam-Ouandja. Il a donc encouragé le maire de la ville dans ce sens, afin que la vie de la population locale et des réfugiés puissent demeurer harmonieuse.
Quant à la ministre des Affaires Sociales, elle a d'abord tenu à remercier le système des Nations Unies et le Chef de l'Etat qui a eu à présider une réunion avec les humanitaires au sujet de Sam-Ouandja.
Madame la ministre a expliqué qu'elle n'a pu rester insensible face aux conditions de vie des frères soudanais, selon ses termes. Cette population de Dafak dont la plupart sont des enfants et personnes âgées, des femmes enceintes se nourrissent essentiellement de mangues, et ont presque pas accès à l'eau potable. A ce sujet, elle a exhorté les autorités locales à creuser des puits dont les eaux seront assainies par les produits de purification que détient l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'Enfance) déjà présent dans la ville.
Actions en cours
Une étude sur les PDI en cours
L'UNFPA (Le Fonds des Nations Unies pour la Population), avec l'appui d'IDMC (Internal Displacement Monitoring Centre) et en collaboration avec les organisations humanitaires, est en train de démarrer une étude sur les PDI (personnes déplacées internes) visant à mettre à la disposition de la communauté humanitaire une base de données fiable pour une meilleure intervention en leur faveur.
Les objectifs spécifiques de l'étude visent à :
- Estimer l'effectif des PDI, déterminer leur caractéristique démographique et socioéconomique.
- Evaluer et identifier leur condition de vie, besoins spécifiques en termes d'alimentation, de santé, de scolarisation des enfants.
- Identifier les perceptions des PDI par rapport à leur réinsertion sociale et le rétablissement de la paix.
- Identifier les actions à entreprendre pour une prise en charge plus efficace en leur faveur.
Le 8 juin, l'UNFPA a organisé un atelier pour valider la méthodologie et les outils de collecte des données. Le but est de permettre à la communauté humanitaire de s'approprier les outils de l'enquête ainsi que l'étude et les résultats qui en sortiront.
L'étude bénéficiera des nouvelles directives sur le profilage des PDI développés par l'IASC (Inter Agency Standing Committee/Comité Permanent de médiation).
IASC : crée en 1992, le Comité Permanent Inter-Agence est une structure de coordination qui réunit à Genève les principales agences des Nations Unies, le CICR et des représentants des ONGinternationales. Ensemble, ils émettent des guides relatifs à l'action humanitaire.
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