Lieu de l'opération: TCHAD
Montant de la décision: 2.000.000 EUR
Numéro de référence de la décision: ECHO/TCD/BUD/2005/02000
Exposé des motifs
1 - Justification, besoins et population cible :
1.1. - Justification :
Suite à une détérioration graduelle des conditions de sécurité depuis le mois de juin 2005 dans le nord de la République Centre Africaine (RCA), 12.000 réfugiés centre africains sont arrivés en trois vagues successives, de juin à août 2005, dans les régions du Logone Orientale et du Moyen Chari, au sud du Tchad.
Ces 12.000 nouveaux réfugiés viennent s'ajouter au 30.000 déjà installés au Tchad depuis 2003 dans les deux camps d'Amboko et de Yaroungou, et qui avaient fui les violences et les combats qui opposaient les forces du Général François Bozizé - ex-rebelle et actuel président de la RCA -, à celles du président de l'époque, Ange Félix Patassé.
Bien qu'un apaisement relatif du contexte politique en République Centre Africaine ait laissé récemment espérer une amélioration des conditions de vie des populations, la faiblesse de la représentation de l'état dans la partie nord du pays a pour corollaire une insécurité chronique en partie due au sentiment d'impunité des différents groupes armés, rebelles ou bandits, qui pillent et rançonnent les populations locales. Cette instabilité persiste et tend à se développer.
Le 3 juin 2005, suite à de violents accrochages entre les forces armées centre africaine et des groupes armés dans le village de Koukou Misssion en RCA une première vague de réfugiés est arrivée au Tchad. Les attaques des villages de Kadjama le 18 juillet et de Bedaya les 7 et 9 août 2005 ont eu pour conséquences de nouvelles arrivées de Centrafricains cherchant refuge au Tchad.
Dans un premier temps, ces réfugiés se sont installés dans une vingtaine de villages frontaliers situés dans les sous préfectures de Yamodou et Moïssala. En dépit des contraintes climatiques et logistiques liées à la saison des pluies, une assistance d'urgence a été délivrée aux réfugiés sur ces sites. Le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR) a ensuite initié un processus de transfert des réfugiés vers le camp d'Amboko, dans la sous-préfecture de Goré, situé à environ 25 kilomètres de la frontière.
Des quelques 12.000 réfugiés nouvellement arrivés, 10.000 ont pu à présent trouver refuge dans le camp d'Amboko, qui a vu sa population passer entre juin et septembre 2005 de 13.830 à 23.000 résidants. 2.000 réfugiés sont toujours en instance de transfert. Les capacités d'accueil des deux camps étant insuffisantes pour les nouveaux arrivants, le HCR a plannifié l'ouverture d'un troisième camp dont le site a été identifié à Bedamara, distant de 20 km de la ville de Goré.
Ce futur camp permettra d'accueillir les 12.000 nouveaux arrivés ainsi que les réfugiés potentiels qui pourraient se rendre au Tchad dans les mois à venir en raison d'une persistance de l'insécurité ou de sa diffusion à l'ensemble des territoires du nord de la République Centre Africaine.
La dégradation continuelle de la situation humanitaire dans le nord de la République Centre Africaine laisse craindre que des opérations de rapatriement de ces populations ne pourront être menées à bien dans le court terme. Aucune solution durable n'est en vue à ce jour pour la cessation des hostilités dans la région, compte tenu de la diversité des belligérants, de leurs motivations et de l'incapacité de l'armée à instaurer le contrôle du gouvernement central sur des territoires marginalisés.