Description
Les pluies diluviennes enregistrées au cours des mois d’aout 2024 ont affecté drastiquement les populations de la région de l’Extrême-Nord, notamment les enfants, en exacerbant la vulnérabilité causée déjà par la crise du bassin du Lac Tchad et par les changements climatiques. En effet, ces pluies ont entrainé de graves inondations pluviales et fluviales dans plusieurs départements, dont les plus affectés sont les Logone-et-Chari et du Mayo-Danay avec des déplacements des communautés vers des sites de recasement ou des familles d’accueil. De l’aperçu des inondations d’OCHA du 18 octobre 2024, il ressort que 459.102 personnes sont sinistrées dont une estimation de 20% d'enfants, soit 65 945 ménages pour 56 084 maisons détruites et 85 253 hectares de terres cultivables inondées.
Dans ce contexte sinistre, plus de 20% de cette population représente les enfants dont la vulnérabilité s’accroit considérablement, notamment en raison du stress lié à la destruction de leur environnement de vie, leurs écoles, aux déplacements, aux changements et à la réduction des espaces de loisirs. L’accès difficile aux services de base et spécialisées, les blessures et les risques de noyade, la négligence parentale, la déscolarisation et l’exploitation économique sont autant de conséquences affectant directement les enfants dans ces départements touchés par les inondations.
Bien que certains arrondissements soient de moins en moins exposés aux inondations car les eaux se retirent progressivement, le déversement du fleuve Logone dans le département du Logone et Chari rend la situation des familles, principalement celle des enfants toujours plus préoccupante autant en termes de protection, d’éducation, d’abris, de sécurité alimentaire, de WASH et autres secteurs avec un impact sur la santé mentale et psychosociale(1) des enfants et leurs familles.
Il est à noter que pendant la période de réinstallation des familles, de retour dans les écoles d’origine avec la reprise des classes avec les horaires conventionnels, les enfants et adolescents restent dans un besoin fort en appui psychosocial pour la réadaptation à ce changement et en termes de résilience.
(1) Les premiers soins de santé mentale et soutien psychosocial faisant partie des besoins prioritaires, Aperçu des inondations au 18 octobre 2024 ; OCHA