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Cameroon

Rapport d’analyse de protection pour la région de l’Extrême-Nord (Février 2022)

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I. Environnement de protection

Dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun, en juillet 2021, le nombre de personnes déplacées internes était estimé à 357,631 et le nombre de retournés de 135,257, dont 56% de femmes. (Source : OIM/DTM July 2021). Des statistiques de population plus récentes sont en cours de préparation. La vaste majorité des déplacements forcés est causée par la situation d’insécurité et les attaques des groupes armes non-étatique. Toutefois, une partie des déplacements sont la cause directe des affrontements intercommunautaires, notamment ceux qui ont eu lieu dans le Logone Birni en décembre dernier et qui ont engendre des mouvements importants de population au sein du Logone et Chari mais aussi vers le Mayo Danay, le Mayo Sava, le Diamare et le Mayo Kani.

Aux mois de janvier et février, les acteurs du Secteur Protection sous le lead du MINAT, du MINAS, du MINPROFF et du MINDCAF ont conduit une évaluation auprès de 14,000 PDIs (3,385 ménages) récemment déplacés par le conflit communautaire du Logone Birni ainsi que ceux déjà retournés dans leur village d’origine. Si les dynamiques varient en fonction des lieux et des types de mouvements, les besoins de protection sont largement similaires à savoir : le besoin en documentation civile, le besoin de mettre en place des systèmes d’identification et référencement des cas de protection, le manque d’espaces surs pour les femmes, les filles et les garçons, le besoin de créer ou renforcer les structures communautaires porteuses des activités de prévention et réponse de protection. Les besoins de protection qui ressortent de cette évaluation appellent les acteurs humanitaires à étendre leurs interventions a de nouvelles zones si les financements devaient être disponibles. Ils renforcent aussi l’analyse du secteur sur le lien entre les questions de développement et paix avec les risques de protection soulevés chaque mois.

Au cours du mois de janvier, de nombreuses attaques des groupes armés (ISWAP) ont eu lieu dans le département dans les arrondissements du Logone Birni et Hile Alifa dans le département du Logone-et-Chari ; et dans plusieurs localités du Mayo Tsanaga ou notamment une école primaire a été incendiée à Talla Kashi le 12 janvier et un civil tué a Mozogo le 22 janvier. L’une des attaques répertoriées dans le département du Mayo Sava le 19 janvier a causé la mort d’un civil et un autre blesse.

Chacune de ces attaques a été accompagnée de destruction de biens et logements et ont également entraîné de nouveaux mouvements de population d’environ 700 personnes. Suite a l’attaque des GANE dans la localité de Kouyape dans le Mayo Sava, quelques 4,200 personnes ont été déplacées pendant plusieurs jours avant de réintégrer leur village.

Au mois de janvier, un nombre total de 313 incidents de protection a été rapporté par les moniteurs de protection, dont la vaste majorité reste les destructions de biens personnels (y compris le bétail et les biens immobiliers). En ce début d’année, il y a un changement des acteurs en charge du monitoring de protection dans la région de l’Extrême Nord avec pour conséquence que l’allocation des zones géographiques entre les partenaires. Cela peut expliquer la diminution du nombre d’incidents rapportées ce mois-ci.

Quant aux incidents de violence basée sur le genre, au cours du mois de janvier, 137 incidents ont été rapportés par les acteurs de VBG, principalement des incidents de dénis de ressources et d’opportunités (UNFPA & IRC/GBVIMS Dashboard, janvier 2022).