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Cameroon

Plan national de réponse à l’épidémie de choléra au Cameroun, Août - Octobre 2018

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1. Contexte /Justification

Le choléra, maladie diarrhéique à fort potentiel épidémique est en nette recrudescence dans les pays en voie de développement. En effet, les estimations font état de 1,4 milliard de personnes à risque dans les pays endémiques, et chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie chaque année dans le monde. Ce fléau reste étroitement associé à un accès insuffisant à l’eau potable, l’absence de mesures d’hygiène et d’assainissement. Cette maladie reste à l’échelle mondiale un indicateur de l’absence d’équité et de l’insuffisance du développement. Selon l’OMS, 132 121 cas de choléra dont 2 420 décès ont été déclarés par 38 pays en 2016. La charge morbide de cette maladie reste donc encore forte.

En 2014, le Groupe Spécial Mondial de Lutte contre le Choléra (GTFCC), dont le secrétariat est hébergé par l’OMS, a été relancé. Il s’agit d’un réseau de plus de 50 parties prenantes actives dans la lutte contre le choléra à l’échelle mondiale, qui réunit des établissements universitaires, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des organismes des Nations Unies. En octobre 2017, les partenaires du GTFCC ont lancé une stratégie intitulée «Mettre fin au choléra: une feuille de route jusqu’à 2030». Cette stratégie qui relève des pays vise à faire baisser de 90% le nombre des décès dus au choléra et à éliminer la maladie dans 20 pays d’ici 2030. La feuille de route mondiale comporte 3 axes stratégiques :

  • une détection précoce et une riposte rapide pour endiguer les flambées

  • une approche multisectorielle ciblée pour éviter une résurgence du choléra

  • un dispositif efficace de coordination couvrant l’appui technique, la sensibilisation, la mobilisation des ressources et le partenariat aux niveaux local et mondial.

Le Cameroun, pays d’Afrique Centrale, n’est pas en reste face à cette recrudescence des cas de choléra, avec une population de 24 863 337 habitants en 2018 (OMS 2018).
Depuis 1971, date à laquelle les premiers cas de maladie ont été notifiés (2000 cas), l’incidence de la maladie est en nette croissance au fil des périodes épidémiques (4 000 cas en 1991, 5 786 cas en 1996, 8 000 cas en 2004, 10 759 cas en 2010, 23 152 cas en 2011). Les régions les plus sensibles étant le Littoral et la zone Septentrionale (Extrême-Nord, Nord et Adamaoua). En effet, les mouvements de populations aussi bien nationaux que transfrontaliers avec le Nigéria ainsi que les faibles mesures d’hygiènes et l’accès à l’eau potable font de la région septentrionale une zone à risque d’épidémie de choléra. Il en est de même avec les régions métropolitaines telles que celles du Centre et du Littoral qui présente des risques liés à l’engorgement, la promiscuité, les faibles mesures d’assainissement et d’accès à l’eau potable.

Fort de ce retour d’expérience, un plan de contingence a été élaboré en 2015 avec la participation de tous les acteurs institutionnels et non institutionnels impliqués dans la lutte contre le choléra.