Sécurité
La situation sécuritaire dans la région de l’Extrême-Nord demeure préoccupante, et plus particulièrement dans l’arrondissement de Waza où la présence des combattants de Boko Haram a été signalée après la reconquête de la forêt de Sambisa par l’armée nigériane. Dans la nuit du 29 au 30 Janvier, un groupe de combattants de Boko Haram a attaqué le village d’Ouro-Moussa Kambo dans l’arrondissement de Fotokol. Un homme a été tué et trois autres blessés.
Le 31 janvier, un triple attentat-suicide a eu lieu au village Kochelé/Doublé, à une vingtaine de kilomètres de Mora. Six personnes parmi lesquelles les trois kamikazes ont trouvé la mort et douze autres ont été blessées.
Dans la région de l’Adamaoua, une mission onusienne conjointe pour la surveillance de la démarcation de la frontière Cameroun-Nigeria, a été attaquée par des hommes armés non identifiés le 31 janvier à Kontcha, à 30 km de la frontière dans le département du Faro et Deo. Cinq personnes ont trouvé la mort.
Par ailleurs, toujours dans l’Adamaoua, des commerçants Centrafricains sont tombés dans une embuscade tendue par un groupe armé d’Anti-balakas à Toubango (à 45 kms de Yamba) en revenant du marché frontalier de Yamba situé à 140 kms au nord-est de Meiganga. Une dizaine de personnes y ont trouvé la mort parmi lesquelles un réfugié installé à Yamba.
Développements majeurs
Dans le cadre d’un appui ponctuel pour le programme nutrition à Minawao, une mission exploratoire de l’organisation sud-coréenne « Good Neighbours » a séjourné à l’Extrême-Nord au cours de la période sous revue. Basée à Yaoundé depuis 2014 et intervenant dans le domaine du développement communautaire dans les régions du Centre et du Sud Cameroun, cette mission prévoie d’apporter un appui d’une valeur de 20 millions de FCFA. Elle a identifié comme axes prioritaires l’approvisionnement en intrant nutritionnel (produits alimentaires locaux) pour les enfants malnutris modérés et les enfants ne faisant plus partie du programme de traitement de la malnutrition sévère ; et le renforcement du réseau communautaire de dépistage et de sensibilisation sur la malnutrition.
Région de l’Extrême-Nord
Statistiques
Le camp de Minawao compte un total de 61 102 individus (16 430 ménages) enregistrés au 04 Février.
Protection
Un total de 133 individus (63 ménages) est arrivé spontanément au centre de transit de Gourounguel au cours de la période sous revue, en provenance de Maiduguri, Mubi au Nigéria, et quelques localités du Cameroun (Zelevet, et des villages près de Mora). Ressortissantes des Etats de Borno et de l’Adamawa au Nigéria, ces demandeurs d’asile arrivent au Cameroun en vue de regroupement familial et en quête d’assistance et de protection.
Par ailleurs, un total de120 individus (46 ménages) ont été screenés et transférés du centre de transit vers le camp de Minawao.
Dans le cadre de l’amélioration de l’environnement de protection des réfugiés, un atelier de formation conjoint HCR/ONUFEMMES s’est tenu du 1er au 03 Février à Maroua, à l’intention des agents de police. Un total de 60 officiers supérieurs et sous-officiers des départements du Logone et Chari, du Mayo Sava, du Mayo Tsanaga et du Diamare ont ainsi été formés sur la protection internationale et les violences basées sur le genre
Mobilisation communautaire
Dans le cadre de la promotion de la coexistence pacifique, deux séances de sensibilisation ont été organisées à Minawao et ont touché 2 180 personnes. La première portait sur l’interdiction de la consommation des médicaments de la rue, et la seconde sur l’interdiction de séjour des personnes étrangères au camp en raison de l’entrée et du séjour récurrents d’individus non autorisés. Les réfugiés sont invités à dénoncer les familles qui reçoivent des visiteurs dans leurs ménages sans informer ou encore des personnes qui viennent directement s’installer au camp sans passer par le screening au centre de transit.
Régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord
Protection
Le 2 février, des affrontements entre anti-Balaka et le Retour, Réclamations, Réhabilitation (3R) à Bocaranga, préfecture d'Ouham-Pendé, en République centrafricaine, ont conduit à des mouvements de populations civiles vers le Cameroun, notamment à Mbaiboum. Une mission de monitoring vers cette localité a constaté l’arrivée de 73 personnes (26 ménages). Ces nouveaux arrivés rencontrés par nos équipes ont tous été accueillis au sein des familles déjà installés à Mbaiboum. Un premier screening précèdera l’enregistrement et la documentation. Les nouveaux arrivés ont indiqué que certains membres de leurs familles arriveront à leur tour à Mbaiboum dans les prochains jours.
Education
En vue d’améliorer les taux de fréquentation des élèves réfugiés à l’Est, les services communautaires du HCR ont tenu une rencontre avec les élèves réfugiés du lycée de Guiwa Yangamo et du lycée bilingue de Bertoua avec pour but d’identifier les difficultés auxquelles font face ces élèves au sein de l’établissement et de la communauté. La modicité des moyens de subsistance face à des besoins toujours croissants, l’insuffisance des fournitures et manuels scolaires apparaissent comme les principales causes d’absentéisme et d’abandon scolaire. Les élèves ont également été sensibilisés sur l’importance de l’éducation, sur le rôle central qu’ils doivent jouer pour améliorer leurs performances scolaires, et sur les mariages et grossesses précoces des jeunes filles.
Biométrie
L’opération de vérification/enrôlement des réfugiés à la biométrie dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord se poursuit, notamment dans les centres de Mandjou à l’Est et de Garga Limbona dans l’Adamaoua où un total de 1 888 individus (994 femmes et 894 hommes) a été enrôlé au cours de la semaine sous rubrique. Ceci porte à 130 793 (69 112 femmes et 31 681 hommes) le nombre de personnes vérifiées depuis le début de l’opération en Février 2016.
L’opération se poursuivra dans les localités de Libongo à l’Est et de Boforo dans l’Adamaoua.
Sécurité alimentaire
L’enquête auprès des ménages qui s’inscrit dans le cadre du processus de ciblage basée sur la vulnérabilité se poursuit à Batouri et Meiganga. Quatorze jours après le début de la collecte des données, un total de 32 048 ménages sur 48 344 ménages planifiés, a été enquêté, soit un taux de réalisation de 66%. La collecte des données se poursuit sur le terrain selon le planning établi dans les 02 régions. Cette enquête a pour but de réajuster et d’affiner le ciblage pour les distributions des vivres en priorisant les plus vulnérables, suite à la diminution de 50% de la ration alimentaire des réfugiés centrafricains du fait d’un sous-financement alarmant du PAM.
A la suite de certains manquements remarqués lors de la supervision de la distribution générale des vivres du mois de Janvier dont le non-respect des procédures standardisées et l’absence de standardisation des récipients servant d’outils de calibrage lors des distributions, le HCR a tenu une séance de travail avec le FICR / CRC en vue de rectifier ces manquements. A l’issue de cette réunion, le partenaire s’est engagé à procéder à la standardisation des récipients de distribution et à respecter les procédures et les mécanismes de veille. La FICR/CRC a par ailleurs sollicité l’appui du HCR pour déployer sur le terrain des hangars mobiles acquis pour faciliter les distributions en dehors des sites.
Promotion du volontariat
Dans le cadre de la célébration de la 51ème édition de la fête de la jeunesse au Cameroun le 11 Février prochain et en vue de renforcer les capacités d’employabilité des jeunes, les Volontaires des Nations Unies (VNU) du HCRMeiganga ont échangé avec 70 jeunes (40 camerounais et 30 réfugiés) dont les jeunes animateurs communautaires de la Délégation de la jeunesse de Meiganga et le bureau du comité des jeunes réfugiés. Ceux-ci ont été entretenus sur « comment devenir VNU » avec pour objectif de susciter en eux des vocations de volontariat dans la mesure où les jeunes réfugiés peuvent être candidats aux postes de VNU