Cameroun : Rapport de situation, 11 juillet 2023

FAITS SAILLANTS (11 juil. 2023)

• Les acteurs humanitaires ont fourni une assistance Humanitaire à plus de 700 000 personnes au cours du premier trimestre 2023.
• En juin 2023, plus de 1 000 personnes ont nouvellement été déplacées dans le département de Mezam, dans la région du Nord-Ouest.
• Des cliniques mobiles fournissent des services de santé urgents aux populations touchées par la crise humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest.
• Les effets du conflit dans le bassin du Lac Tchad et ceux liés au changement climatique continuent d’accroitre les besoins dans la région de l’Extrême- Nord.
• Le Plan de Réponse Humanitaire pour le Cameroun en 2023 requiert 407,3 millions de dollars pour apporter une assistance urgente à 2,7 millions de personnes vulnérables

RÉPONSE D'URGENCE (11 juil. 2023)

Des cliniques mobiles fournissent des services de santé urgents aux populations touchées par la crise humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest connaissent une crise humanitaire qui a entraîné le déplacement de plus de 630 000 personnes dans le pays et de plus de 86 000 personnes vers le Nigeria.

La crise a entraîné l'effondrement des services essentiels et des infrastructures dans certaines des zones les plus touchées. En avril 2023, environ 18 % des établissements de santé ont été contraints de fermer et un certain nombre d'établissements opérationnels peinent à fonctionner correctement.

Les habitants des zones touchées par la crise ont un accès limité
aux soins de santé. Les personnes déplacées à l'intérieur du pays, les personnes retournées et certaines populations d'accueil, en particulier dans les communautés difficiles à atteindre du fait des conditions des routes ou de l’insécurité, sont confrontés à des difficultés d'accès aux soins de santé en l'absence d'établissements de santé ou avec des établissements de santé non fonctionnels.

En 2022, des cliniques mobiles ont fourni des services de santé essentiels à plus de 25 000 personnes dans cinq districts sanitaires, à savoir Ekondo Titi, Kumba Nord et Sud, Mamfe et Buea.

Cependant, la couverture de l'assistance sanitaire reste faible en raison du manque de services et du coût élevé des soins de santé dans les zones touchées. En outre, les attaques, les violences ou les menaces contre le personnel et les infrastructures de santé ont considérablement limité les ressources humaines ainsi que la disponibilité du matériel et des équipements techniques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour le seul mois de mai, trois attaques contre le personnel et les infrastructures de santé ont été signalées dans les deux régions.

Des cliniques mobiles soutiennent les campagnes de vaccination dans les zones difficiles d’accès

Dans le village reculé de Benabinge, dans la région du Nord-Ouest, où l'accès aux services de base est rare, Ali, un petit garçon de 2 ans, a lutté contre les effets dévastateurs de la malnutrition. La famille d'Ali, sa mère et ses quatre frères, dépendaient de l'agriculture pour survivre. En raison de la crise, la mère d'Ali a dû se battre pour fournir une alimentation adéquate à ses enfants.

L'état d'Ali s'est aggravé lorsqu'il a été diagnostiqué comme souffrant de malnutrition aiguë sévère et de paludisme grave. Reconnaissant l'urgence, une clinique mobile gérée par des partenaires humanitaires a orienté Ali vers le centre de santé voisin qui a fourni à Ali les médicaments essentiels nécessaires à son traitement. L'équipe de la clinique mobile a veillé à ce que les besoins nutritionnels d'Ali soient satisfaits en lui fournissant des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (RUTF). Ces nutriments ont joué un rôle essentiel dans son rétablissement et son bien-être.

Lorsque le centre de traitement est accessible, les cliniques mobiles facilitent la prise en charge des patients dans ces centres de traitement.

Au cours d'une activité de recherche de contact de routine des cas de tuberculose confirmés à Benabinge, un partenaire humanitaire a identifié Mami Rosette, 51 ans, atteinte de tuberculose pulmonaire. Des échantillons du mari de Mami Rosette ont également été prélevés. Les résultats ont révélé que son mari était également infecté par la maladie.

Le couple a reçu des soins médicaux, des conseils et un traitement de la part de la clinique mobile. Les partenaires ont facilité la prise en charge des patients dans le centre de traitement le plus proche. Ils ont également fourni des conseils et des informations sur la maladie aux malades.

Le Cluster Santé dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun est dirigé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et codirigé par Reach Out NGO, une ONG nationale dans le Sud-Ouest, et par Cameroon Baptist Convention Health Services (CBCHS) dans le Nord-Ouest. Le Cluster Santé collabore avec d'autres Clusters pour assurer une réponse cohérente et intégrée dans les deux régions.