Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 30 avril 2025.
FAITS SAILLANTS
- Plus de 1 000 ménages affectés par des incendies dans plusieurs sites de personnes déplacées internes.
- Plus de 1 700 personnes nouvellement déplacées à la suite de violences dans le département du Mayo-Tsanaga.
- Près de 55 000 personnes ont reçu une assistance alimentaire et plus de 2 500 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été pris en charge.
- Près de 10 000 personnes affectées par les inondations ont bénéficié de soin de santé via des cliniques mobiles.
- Plus de 14 000 personnes ont obtenu un accès amélioré à l’eau potable grâce à la réhabilitation de 40 points d’eau.
- Une insécurité alimentaire persistante dans la région, causée par l’insécurité, des conditions climatiques défavorables et la flambée des prix.
CONTEXTE HUMANITAIRE
Depuis mars 2025, une série d’incendies a frappé des sites abritant des personnes déplacées internes (PDI) dans le département du Mayo-Sava. Les 9 et 13 avril, deux nouveaux incendies à Double et Kourgui ont touché 123 ménages et causé la mort d’une femme. Ces incendies sont dus à la combinaison de fortes chaleurs, de vents violents, d’une gestion peu sécurisée des feux domestiques et de l’utilisation de matériaux combustibles, comme les tiges de mil. Au total, plus de 1 000 ménages (environ 5 323 personnes), ont été affectés entre mars et avril. Les évaluations menées par les Commissions communales de préparation et de réponse aux crises, avec l’appui des partenaires, ont révélé des besoins urgents en denrées alimentaires, latrines et kits d’hygiène intime. Une réponse multisectorielle est en cours sous la coordination des autorités communales. Les autorités locales et les partenaires humanitaires mènent plusieurs activités de sensibilisation, notamment sur le respect de l’espacement entre les maisons et les normes à respecter en matière de construction d'abris. Ces incendies soulignent la vulnérabilité des PDI et l'urgence de réaménager les sites, dont certains sont installés depuis plus de 10 ans sans respect des normes techniques.
Le contexte sécuritaire reste instable, marqué par des affrontements entre groupes armés non étatiques (GANE) et forces de défense et de sécurité (FDS), mais aussi par des attaques ciblant les civils et leurs biens. Une attaque violente des GANE contre une position de FDS à Wulgo dans le département du Logone et Chari, a causé de lourdes pertes humaines. Cette localité est située à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. Aucun déplacement de population n’a été observé, toutefois, certains partenaires ont temporairement suspendu leurs activités dans la zone de Fotokol. Des tensions entre éleveurs et pêcheurs ont également été signalés à Darak et ses environs, dans le Logone et Chari, faisant deux blessés. Les GANE y ont perpétré des attaques de prédation, imposant des taxes illégales et extorquant des denrées alimentaires, du bétail et d’autres biens de valeur, avec des cas d’enlèvement contre rançon. Plusieurs attaques ont provoqué le déplacement d’environ 186 ménages (1 747 personnes) dans le Mayo-Tsanaga, qui ont quitté leurs villages d’origine pour Gredé, Ouro Kessoum, Zimalaya et Goda Centre. Une évaluation multisectorielle conduite par le mécanisme de réponse rapide a mis en évidence des besoins urgents en abris, articles ménagers essentiels, vivres, eau, hygiène et assainissement. En avril, au moins 144 incidents sécuritaires ont été recensés, dont 41 enlèvements, faisant 32 morts, 53 blessés.
Des actes de criminalité ont été rapportés, notamment à Maroua (Diamaré), Pouss (Mayo-Danay), Kongola (Mayo-Kani) et Mtseukar (Mayo-Tsanaga). A Mtseukar, le centre de santé a été cambriolé, des panneaux solaires, des vaccins et des intrants médicaux ont été volés.
L’accès humanitaire reste limité en raison de l’insécurité, marquée par des affrontements réguliers entre GANE et FDS, de la présence d’engins explosifs improvisés et du risque d’enlèvements, notamment dans la zone du lac Tchad et les localités situées le long de la frontière avec le Nigéria. La réduction des financements continue à restreindre considérablement la poursuite de programmes d’urgence et l’assistance à des centaines de milliers de personnes vulnérables.
Les travaux de réhabilitation des axes routiers de Kousseri à Logone Birni et de Maltam – Bodo – Makary longue, interrompus durant la saison des pluies (août et décembre 2024), ont repris avec le financement de la Banque mondiale. Cette reprise devrait considérablement contribuer à améliorer l’accès humanitaire dans le Logone et Chari.
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