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Cameroon

Cameroun : Extrême-Nord, Rapport de situation No 54 - mars 2025

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Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 31 mars 2025.

FAITS SAILLANTS

  • Plus de 80 000 personnes ont reçu une assistance
    alimentaire.
  • Plus de 700 ménages affectés par des incendies dans les
    sites des personnes déplacées internes à Kolofata et
    Doulo.
  • Trois cas de rougeole identifiés dans le district de santé de
    Guere (du Mayo Danay).

CONTEXTE HUMANITAIRE
Depuis le début du mois de mars, les fortes températures observées dans la région de l’Extrême-Nord, accompagnées de vents, ont favorisé la survenue d’incendies, notamment dans des sites de personnes déplacées internes (PDI) généralement construits en tiges de mil qui sont des matériaux hautement inflammables. C’est ainsi que deux incendies ont été enregistrés dans les sites des PDI de Kolofata et de Doulo (Mayo Sava), affectant 739 ménages et causant la mort d’un enfant ainsi que la perte de nombreux biens matériels.

Une mission conjointe d’évaluation multi-sectorielle a été conduite avec les équipes des commissions communales de préparation et de réponse aux crises (CCPR) de Mora. Elle visait à ressortir les besoins prioritaires des populations affectées par ces incendies. L’identification de ces besoins s’est avérée être liée aux secteurs abris-articles ménagers essentiels (AME), eau, hygiène et assainissement (EHA) et protection. La réponse humanitaire est en cours aux côtés des autorités communales qui apportent un appui au transport des intrants de Maroua à Kolofata. Ces incendies viennent renforcer la vulnérabilité des PDI et amplifier les besoins humanitaires. Il est important de réfléchir à la condition de ces sites bâtis depuis plus d'une décennie sans tenir compte des normes techniques d’espacement et de la qualité des matériaux.

Le contexte sécuritaire continue d’être marqué par l’insécurité liée, notamment à des affrontements entre groupes armés non étatiques (GANE) et forces de défense et de sécurité (FDS) mais aussi des attaques contre les civils et leurs biens. Dans le Logone-et-Chari, la localité de Darak et ses environs, notamment les villages de Tchika et Karena, ont subi plusieurs attaques de prédation. Les GANE y ont instauré des taxes illégales à l’endroit des civils en particulier les éleveurs, les pêcheurs et les agriculteurs. Les civils y sont en outre victimes de vol de denrées alimentaires, de bétail et d’objets de valeur, ainsi que d’enlèvements contre rançon. En mars, au moins 165 incidents de sécurité ont été rapportés. Leur impact sur la population civile fait état d’au moins 30 personnes tuées, dont une femme et un enfant, 30 personnes enlevées, dont 13 enfants et cinq femmes, et 30 autres blessées.

Selon la délégation régionale de la santé publique, trois cas positifs de rougeole ont été enregistrés dans le district de santé (DS) de Guere (département du Mayo-Danay). La délégation régionale a instruit le DS de procéder à l’investigation des cas et d’organiser la vaccination des enfants comme mesure de riposte à l’épidémie. Les partenaires humanitaires du secteur de la santé apportent un appui à cette campagne.
L’accès humanitaire reste limité dans la région en raison de l’insécurité, marquée par des affrontements réguliers entre GANE et FDS, le risque d’enlèvements notamment dans la zone du lac Tchad et les localités situées le long de la frontière Cameroun-Nigéria, ainsi que la présence d’engins explosifs improvisés (EEI). Les eaux des inondations s’étant retirées, des partenaires ont réalisé une évaluation de l’accessibilité de l’axe Kousseri-Zina-Maroua. Les conclusions de l’évaluation indiquent que cette route, qui constitue une alternative à la route nationale n°1, est désormais accessible et praticable. Cela facilite la liaison des partenaires entre Maroua et Kousseri.

Par ailleurs, l’impact du gel de financements humanitaires par un pays donateur continue à restreindre considérablement la poursuite de plusieurs programmes d’urgence et l’assistance à des centaines de personnes vulnérables.

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