FAITS SAILLANTS
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Près de 10 000 personnes, 19 écoles et 3 centres de santé ont été affectés par les inondations à Blangoua dans le département du Logone et Chari suite au débordement des eaux du fleuve Chari.
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Plus de 1 300 incidents de protection ont été enregistrés entre janvier et novembre 2023.
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Deux départements sur six dans l’Extrême Nord sont en situation de crise alimentaire selon l’analyse du cadre harmonisé d’octobre 2023.
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Plus de 60 personnes ont été sensibilisées sur l’action et les principes humanitaires dans le Logone et Chari.
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Tenue de la première réunion du cadre de concertation régionale autorités et acteurs humanitaires, de développement et de paix le 29 novembre à Maroua.
CONTEXTE HUMANITAIRE
Le contexte humanitaire de la région reste marqué par la multiplicité d’incidents liés aux activités des groupes armés non- étatiques (GANE) dans les départements Mayo-Tsanaga, Mayo-Sava et Logone et Chari affectés par la crise du bassin du Lac Tchad et par la persistance de la criminalité urbaine dans les grandes villes, notamment à Maroua et à Kousseri. Plus de 100 incidents de sécurité ont été rapportés en novembre, faisant état de 89 personnes tuées, 34 autres blessées, et 15 personnes kidnappées parmi lesquelles deux jeunes filles de moins de 18 ans et de nombreux biens pillés lors des incursions de GANE.
La situation sécuritaire en novembre a été instable à cause de l’intensification des attaques des GANE, probablement liée au retour de la saison sèche qui facilité de leur mobilité dans la zone. Plusieurs attaques aux engins explosifs improvisés (EEI) ont été rapportées. Le département du Logone et Chari a été le plus touché par ces attaques. Des opérations des FDS ont été menées et se poursuivent dans les zones frontalières avec le Nigeria et le Tchad.
Des inondations survenues à la suite du déversement/débordement des eaux du fleuve Chari et de pluies torrentielles ont été rapportées à Blangoua dans les localités de Blaram, Wayawaya et Ngarinyobe, à Tildé dans l’arrondissement de Logone et Birni et à Malika, dans l’arrondissement de Mora. Près de 10 000 personnes ont été affectées et 23 ménages se sont déplacés. Dix-neuf écoles, trois centres de santé et plusieurs hectares de champs ont été inondés et détruits. A part pour les cinq écoles qui ont été relocalisées, l’accès physique reste difficile. Deux de trois centres de santé inondés ne sont accessibles que par pirogues. Le Groupe de Travail Inondation planifie une évaluation multi sectorielle des besoins, bien que l’accès dans ces zones soit difficile. Les partenaires humanitaires en appui à la mairie locale, ont entrepris des actions de mitigation d’impact à travers l’aménagement de diguettes. Toutefois, le retrait progressif des eaux continue d’être observé dans la plupart des zones à risques dans les départements du Mayo-Danay et du Logone et Chari.
Par ailleurs, les sinistrés des inondations survenues au Tchad en août 2023 ont continué d’affluer à Mourla, dans l’arrondissement de Maga. Les partenaires ont rapporté 78 nouveaux ménages sinistrés du Tchad qui auraient rejoint les sites de Mourla. En coordination avec les autorités, les partenaires humanitaires poursuivent les activités de réponse multisectorielle auprès de ces ménages.
Les résultats de l’analyse du cadre harmonisé ont été publié en novembre 2023. Pour la période courante allant d’octobre à décembre 2023, 10.6 % de la population totale du Cameroun a été estimé comme étant dans une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aigue, soit 2,9 millions de personnes. Concernant l’Extrême Nord, les départements du Mayo- Sava et du Mayo-Tsanaga (2 départements sur 6) ont été classifiés comme étant en phase 3, soit de « crise » pour la période entre octobre-décembre 2023. L’analyse révèle que la situation pourrait se détériorer pendant la phase projetée pour la période entre juin-aout 2024, avec quatre départements (Mayo-Sava, Mayo- Tsanaga, Mayo-Danay et Logone et Chari) classifiés comme étant en état de « crise » (phase 3). Les partenaires du Secteur Sécurité Alimentaire ont recommandé de renforcer l’assistance humanitaire particulièrement dans les zones affectées par la crise sécuritaire.
L'axe Maroua-Bogo-Kousseri reste impraticable après l’évaluation de la cellule de sécurité des Nations Unies, du fait des inondations. Les partenaires continuent d'utiliser le service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) ou la voie routière par Bongor pour les déplacements entre Maroua et Kousseri.
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