Ce rapport a été produit par OCHA, en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période duer au 30 juin 2023. Le prochain rapport sera publié en août 2023.
FAITS SAILLANTS
• Au moins 35 personnes enlevées par les GANE dans la région en juin.
• Environ 700 ménages nouvellement déplacés dans l’arrondissement de Hilé Alifa suite aux attaques des groupes armés non étatiques (GANE).
• Le délabrement des routes et piste par les eaux de pluies restreints l’accès humanitaire à travers la région.
• La reprise effective du service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) entre Maroua et N’Djamena, le 12 juin 2023, offre de nouveau une alternative fiable pour les mouvements des acteurs humanitaires entre Maroua et Kousseri.
• Une plate-forme de coordination humanitaire désormais opérationnelle à Mokolo dans le département du Mayo-Sava.
CONTEXTE HUMANITAIRE
Le conflit armé dans le bassin du Lac Tchad toujours marqué par la persistance des activités des groupes armés nonétatiques (GANE) et des opérations subséquentes des forces de défense et de sécurité (FDS) a continué à affecter les populations des départements du Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et Logone et Chari. Les attaques et incursions fréquentes des GANE dans les localités proches de la frontière nigériane, ainsi que dans celles situées dans et autour du Lac Tchad, se sont souvent soldées par des morts, des blessés, ainsi que par des pillages et ou destructions des biens des populations locales. Des enlèvements de civils, suivis de demandes de rançons sont restés fréquents. Au cours du mois en revue, il a été rapporté au moins 35 cas de personnes enlevées, dont 25 ont été retrouvées, à la suite du versement d’une rançon ou à la suite d’opérations des FDS contre les ravisseurs.
L’insécurité liée aux activités des GANE est également restée la principale cause de déplacement des populations. Des alertes reçues vers la fin du mois de juin ont fait état d’au moins 700 nouveaux ménages déplacés dans l’arrondissements de Hilé Alifa, dans le Logone et Chari à la suite d’attaques et/ou menaces de GANE. L’évaluation du mécanisme de réponse rapide (RRM), prévue en juillet, devrait permettre d’avoir des effectifs plus précis, d’autant plus que les déplacements seraient continus. Des déplacements préventifs et pendulaires ont également été rapportés dans le Mayo-Tsanaga, particulièrement dans les arrondissements de Mokolo et de Mayo-Moskota. La région enregistre plus de 10 000 personnes nouvellement déplacées depuis janvier 2023 en raison de l’insécurité causée par les attaques et/ou menaces d’attaques de GANE.
L’insécurité, les opérations militaires et les alertes aux engins explosifs improvisés (EEI) ont impacté les mouvements des acteurs humanitaires à travers la région, particulièrement dans les départements du Mayo-Sava, le Mayo-Tsanaga et Logone et Chari. Du fait des opérations militaires programmées dans les zones autour du Mont Mandara au courant du mois de juin, les FDS avaient recommandé aux acteurs humanitaires d’éviter tout mouvement dans les localités de Tourou, Oupaï, Zelevet et Assigassia, et d’observer une grande prudence pour les localités à proximité. L’état des routes et des pistes de terres inondées et impraticables en raison des pluies ont également entravé l’accès humanitaire dans certaines zones. Il s’agit notamment de l’axe Maroua-Kousseri, passant par Zina, qui n’est plus opérationnelle du fait de la détérioration de la chaussée. Pour se déplacer entre les deux villes, les partenaires humanitaires doivent recourir aux vols UNHAS (via N’Djamena), ou emprunter la route alternative passant par Bongor, au Tchad. Dans le Mayo-Danay, l’accès aux arrondissements de Vélé et Kai-Kai devient de plus en plus aussi difficile
En dehors du délabrement des voies d’accès, la reprise des pluies n’a pas occasionné de dommages notables dans les villages. Les prévisions de l’Observatoire National des Changements Climatiques (ONACC), laissent présager des précipitations abondantes susceptibles d’entraîner des inondations cette année à travers la région. Au sein de la communauté humanitaire, les concertations ont démarré dans le cadre du Groupe de Travail Inondations (rattaché à l’intersecteur régional) en vue de mieux coordonner les actions préparatoires en appui aux autorités. Tirant des leçons des inondations de 2022, la communauté humanitaire, à travers OCHA a entrepris des actions de plaidoyer auprès des autorités, particulièrement dans les préfectures du Mayo-Danay et du Logone et Chari, pour des concertations en amont autour des activités de préparation et de réponse aux éventuelles inondations. Certains partenaires ont également prévu de soutenir les autorités pour la mise à jour et/ ou l’élaboration de plans de contingence dans certaines communes à risque.
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