Les retours forcés des réfugiés nigérians :
Sommaire
Face à l'intérêt du publique sur ce qui se passe dans la région de l’Extrême Nord en ce qui concerne les réfugiés nigérians et, en particulier, l'attention accrue des médias aux mouvements de réfugiés vers le Nigéria, le HCR Cameroun a jugé nécessaire de produire ce document pour fournir des informations détaillées à propos de la question épineuse de refoulements et des départs spontanés et volontaires en cours des réfugiés vivant au camp de Minawao. Le HCR compte publier ce rapport sur une base mensuelle, au début de chaque mois.
Contexte
Depuis 2014, des rapports publiés, et cela de façon persistante font état de ressortissants nigérians qui ont été renvoyés du Cameroun vers le Nigeria. Ces rapports ont commencé à être produits pendant que les militants de la secte Boko Haram étendaient et intensifiaient leurs attaques dans les pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad). Depuis lors, des dizaines de milliers de personnes sont retournées au Nigeria, y compris des réfugiés, des commerçants et autres migrants. La plupart des retours forcés sont partis des villes frontalières camerounaises de Bourha, Kolofata et Fotokol aux états voisins de l’Adamawa et Borno au Nigeria. Malgré les efforts visant à sensibiliser les autorités camerounaises à leurs obligations internationales ainsi qu'à un monitoring régulier de protection le long de la frontière avec le Nigéria, les rapports susmentionnés ont continués à être partagés avec le HCR. À la suite des attaques suicides de Boko Haram dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun et avec l'intensification de la campagne militaire contre la secte dans le nord-est du Nigéria, les ressortissants nigérians qui traversaient la frontière avec le Cameroun ont été considérés comme des suspects et une menace potentielle pour la sécurité. Dans ce contexte, et dans le but de prendre le contrôle des zones frontalières avec le Nigéria, les autorités camerounaises et les forces de sécurité ont commencé à renvoyer tous les ressortissants étrangers dans ces zones, en particulier dans les villes de Fotokol et Kousseri (département Logone-et-Chari) et Mora et Kolofata (département de MayoSava).
Il faut mentionner que depuis le début de l'urgence, les autorités camerounaises ont appliqué une politique stricte de campement pour les réfugiés nigérians. Depuis lors, elles ont soutenu que seuls ceux qui sont ou arrivent au camp de Minawao sont considérés comme des réfugiés. Les nouveaux arrivants faisaient l’objet d’un screening dans le centre de transit de Gourenguel par le HCR et les autorités avant d'être transférés au camp de Minawao.
Cependant les refugies qui arrivent dans d’autres localités ne sont plus autorisés à aller au camp de Minawao.