Field Office Maroua
Maroua, le 29 Décembre 2017
Contexte Général
Le Bureau de Zone de Maroua couvre la région du Nord peuplée d’environ 2 652 800 habitants, et celle de l’Extrême-Nord Cameroun qui est la deuxième région la plus peuplée du pays (après le Centre) avec 4 332 500 habitants en 2017.
Ayant longtemps été confrontées à des épidémies récurrentes de choléra, de malnutrition aiguë, d'inondations, de rougeole et de poliomyélite, ces deux régions présentaient les pires indicateurs de développement du pays avant même la crise dans le bassin du Lac Tchad.
Cette crise a plongé la région de l’Extrême Nord dans les urgences humanitaires entrainant un afflux massif des refugiées Nigérians et populations déplacées internes. Selon le DTM 11 /OIM d’Octobre 2017, 241 987 IDPs, 29 337 réfugiés hors camp et 63 692 personnes retournées ont été dénombrées. Les statistiques du HCR de Novembre 2017 affichent environ 58 000 refugiées vivants au camp de Minawao.
Comme corolaire direct, la dégradation des indicateurs de développement, la pression énorme exercée sur les ressources et les services sociaux de base jadis insuffisants, les violations graves des droits des enfants et des femmes entrainant la vulnérabilité de ces populations, la persistance des croyances socio-culturelles qui a un effet direct sur l’appropriation des interventions communautaires et la promotion des pratiques familiales essentielles.
Les interventions du bureau de zone de Maroua durant 2017, ont concerné les régions de l’Extrême Nord et du Nord. Cependant, compte tenu du contexte caractérisé par une volatilité de la situation sécuritaire et l’accroissement des urgences humanitaires, les interventions du Bureau de Zone se sont focalisées d’avantage dans la région de l’Extrême Nord. Ces interventions se sont articulées autour des axes ci-dessous dans le cadre global du programme de coopération 2013 – 2017 entre l’UNICEF et le Gouvernement de la République de Cameroun. Il s’agit de :
o La mise en œuvre des activités programmatiques d’urgences, de résilience et de développement ;
o La réalisation des évaluations multisectorielles des besoins humanitaires dans les localités à risques telles que Kolofata dans le département du Mayo-Sava, Mozogo dans le département de Mayo-Tsanaga, Fotokol et Waza dans le département du Logone et Chari et ;
o La mise en œuvre et le suivi des plans de réponse aux urgences humanitaires.
Dans l’objectif de contribuer à la limitation des privations multiples faites aux enfants, et de faciliter la mise en place d’un cadre social favorable et inclusif pour la réalisation de leur droit, des interventions dans le domaine de politique sociale ont été réalisées entre autres, à savoir : des concertations inter régionales autour de la Stratégie Nationale de Protection Sociale afin de garantir une prise en compte des spécificités locales des régions du Nord et de l’Extrême Nord – le renforcement des acteurs de la décentralisation sur les compétences transférés aux communes – l’intégration des PFE dans le projet Filets sociaux à l’Extrême Nord et au Nord en collaboration avec la Banque Mondiale, etc.
D’autres activités de documentation, de capitalisation de bonnes pratiques, et d’innovations ont été réalisées.
Pour l’essentiel, il s’agit de :
o Connect my school : l’initiative a permis la création d’un espace virtuel (dans 02 écoles du groupe scolaire de Bagaii dans la commune de Mokolo ainsi que dans des Espaces Temporaires d’Apprentissage et de Protection des Enfants du camp des réfugiés nigérians de Minawao) permettant aux enfants d'envoyer des dessins, photos et vidéos pour alimenter le blog de l'UNICEF '’La Voix des Enfants du Camer’’ ;
o Capitalisation de la CPS à travers un livret pour lutter contre la morbidité et la mortalité liées au paludisme chez les enfants âgés de 03 à 59 mois dans les DS cibles des régions du Nord et de l’Extrême Nord ;
o Capitalisation du statut FDAL dans les communautés cibles de l’Extrême Nord ;
o La publication de nombreux articles sur des sujets d’actualités du Programme à travers les magazines tels qu’Echo du septentrion, flash info, etc.
Les acteurs étatiques du niveau régional et déconcentrée ainsi que les élus locaux ont fortement été mis à contribution en tant qu’interlocuteurs directs du programme avec les bénéficiaires, ceci à travers des plateformes, le forum des gouverneurs, etc. et ont vu améliorer leurs capacités de coordination, de planification et de suivi afin de garantir l’appropriation et la durabilité des interventions.
Au niveau du Système des Nations Unies (SNU), l’Inter-secteur, la Plateforme humanitaire et les groupes de travail sectoriel ont permis des échanges réguliers d’informations et la coordination des urgences humanitaires pour une mise en œuvre efficace et un meilleur pilotage du programme dans le Bureau de Zone de Maroua. L’aperçu des réalisations de 2017 ci-dessous est présenté par secteur, notamment : Santé&VIH, Nutrition, WASH, Education, Protection de l’Enfant, et C4D.