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CAMEROUN: L'expert de l'ONU signale un recours généralisé et systématique à la torture
L'usage de la torture par les forces de l'ordre camerounaises est "généralisé et systématique" selon un expert de la Commission des Nations Unies pour les droits de l'Homme.
Dans un rapport publié juste avant la prochaine session de la commission, ce mois de mars, Nigel Rodley, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la torture, indique qu'il a tiré ces conclusions après avoir rencontré, en mai dernier, des "personnes qui portaient encore des traces de ce qui ne peut être que des actes récents de torture physique, et de nombreux autres qui dans leurs témoignages affirment de manière convaincante avoir été torturés au moment de leur première arrestation".
"La torture est tolérée sinon encouragée au niveau des directions des lieux de détention o=F9 elle est perpétrée", déclare M. Rodley. Il ajoute que si la classe politique n'est pas au courant que l'on torture dans les prisons, "ce ne peut être que parce qu'elle ne veut pas savoir".
Des gens jeunes et vieux sont soumis à la torture, explique M. Rodley, qui critique également la "terrible surpopulation" des centres de détention.
Toutefois, indique M. Rodley, les autorités semblent vouloir trouver une solution à ce problème, puisqu'elles ont récemment adopté des mesures pénales criminalisant la torture et accordé au Comité International de la Croix Rouge (CICR) la permission de visiter les centres de détention.
Amnesty International (AI), qui appelle régulièrement à l'ouverture d'une enquête sur les allégations de torture au Cameroun, estime, dans un communiqué de presse publié mercredi, que la visite de M. Rodley est une "initiative majeure permettant d'attirer l'attention sur l'ampleur et la fréquence du recours à la torture et à la maltraitance au Cameroun".
"Les informations choquantes présentées dans le rapport du Rapporteur Spécial ne peuvent être ignorées ou minimisées par le gouvernement du Cameroun", estime AI. "Il devra répondre en prenant des mesures décisives et immédiates pour mettre fin à la torture".
Le communiqué de presse est disponible
sur le site internet
http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/45ee90b46a08ca5a802565fd004e2473/
NIGERIA: Suspension de la Charia dans les Etats du nord
Le Conseil d'Etat National (NCS) a décidé mardi lors d'une session à Abuja que l'application de la Charia dans les Etats du nord devait être suspendue, rapporte Radio Nigeria-Kaduna.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre, le Vice-Président nigérian, Atiku Abubakar, a expliqué que cette décision avait été prise pour des raisons de sécurité nationale. Le NCS a appelé tous les dirigeants religieux à s'efforcer de contenir leurs partisans pour minimiser les tensions actuelles dans le pays, selon la radio d'Etat.
Participaient également à la réunion les gouverneurs des Etats de Zamfara, Niger, Bauchi, Kaduna, Ogun, Plateau, Anambra et Rivers. Ils ont reçu instruction du NCS de rentrer immédiatement dans leurs Etats respectifs pour y renforcer la sécurité, selon la radio.
Des manifestations violentes ont opposé musulmans et chrétiens à Kaduna dans le nord et dans plusieurs villes de l'Etat d'Abia, au sud-est du pays, en réaction à une proposition d'instaurer la loi islamique.
Une porte-parole de l'ONG nigériane 'Baobab for Women's Human Rights', a exprimé mercredi à IRIN sa satisfaction devant la décision du gouvernement. "Nous espérons que cette décision permettra des développements plus progressifs et des discussions, et nous espérons que, la question étant gelée, les violences s'arrêteront".
Les dirigeants igbos d'un groupe dénommé 'Ohaneze Ndigbo', ont indiqué dans un communiqué envoyé mercredi à l'AFP que le retrait de la Charia était "un événement très très heureux parce que nous pensons que cela mettra fin à la crise créée par la promulgation des lois islamiques".
Ahmad Sani, gouverneur de l'Etat de Zamfara, au nord du pays, a assisté à la réunion du NCS et a déclaré ensuite que la décision d'abroger cette promulgation servait "l'intérêt de la paix", mais d'autres dirigeants musulmans ont estimé qu'il était trop tard pour reculer, selon le 'Financial Times' de mercredi.
La Charia est officiellement entrée en vigueur dans l'Etat de Zamfara en janvier dernier, lorsque M. Sani a signé deux loi proclamant le système légal et a fait prêter serment aux juges des tribunaux islamiques nouvellement créés. Les gouverneurs de deux autres Etats, ceux du Niger et de Sokoto, ont récemment signé des lois prévoyant l'entrée en vigueur de la Charia plus tard dans l'année.
NIGERIA: Le Président s'adresse à la nation
Le Président Olusegun Obasanjo s'adresse à la nation ce mercredi à 21.00 heures (20.00 TU) pour annoncer le retrait de la Charia. Son discours sera diffusé sur toutes les chaînes nationales de télévision et à la radio, a indiqué le secrétariat de la présidence, cité par les agences de presse.
Certains Nigérians reprochent à M. Obasanjo, de confession chrétienne, d'avoir réagi trop tard à la crise de la Charia dans l'espoir qu'elle se résoudrait d'elle-même sans intervention du gouvernement fédéral, rapporte la BBC ce mercredi. La controverse à propos de l'introduction éventuelle de la Charia prenait de plus en plus d'ampleur au fil des mois, ajoute la radio.
Le fait que le gouvernement n'ait pas pris position sur la question de la Charia jusqu'à aujourd'hui est, selon la Conférence des évêques catholiques du Nigeria, la cause des émeutes de la semaine dernière à Kaduna, rapportait 'The Guardian' hier mardi. "Nous sommes profondément convaincus que la tragédie actuelle aurait pu être évitée si le gouvernement avait pris en compte les avertissements contenus dans le mémo que nous lui adressions déjà début octobre 1999", a déclaré l'Archevêque John Onaiyekan, vice-président de la conférence.
NIGERIA: Levée du couvre-feu dans l'Etat d'Abia
Le couvre-feu imposé dans l'Etat d'Abia après les violentes émeutes dans les villes d'Aba et Umuahi, au sud-est du pays, a été levé, rapporte ce mercredi la radio nigériane. Le gouverneur a annoncé cette décision après avoir évalué la les conditions de sécurité dans les deux villes et a déclaré que la situation chaotique vécue ces deux derniers jours était maintenant maîtrisée, selon la radio.
Parallèlement, le bilan des victimes des émeutes religieuses depuis lundi à Aba dépasse 400 morts, selon des sources policières citées par Reuter. Les victimes à Aba semblent être majoritairement des Haoussas du nord, presque tous musulmans. Ils ont été tués par des Igbos du sud-est, majoritairement chrétiens, en représailles après les dizaines de morts igbos à Kaduna, dans le nord du pays, la semaine passée. Selon des informations non officielles, plusieurs personnes auraient été tuées à Umuhai, selon l'AFP.
SIERRA LEONE: La Zambie fournira un bataillon à la MINUSIL
La Zambie a accepté d'envoyer un bataillon de ses soldats pour servir au sein de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), a indiqué à IRIN un responsable des Nations Unies.
Ces soldats, qui selon le journal officiel 'Times of Zambia' de ce mercredi, seront au nombre de 800, devraient être déployés d'ici mai. Les autres pays ayant déjà des soldats sur le terrain sont la Guinée, le Ghana, l'Inde, le Kenya et le Nigeria. Les Nations Unies ont également déployés 22 observateurs militaires de diverses nationalités en Sierra Leone.
Cette annonce zambienne fait suite à de récentes protestations selon lesquelles les combattants du Front Révolutionnaire Uni (RUF) entravent le travail de la MINUSIL. Le chargé d'information en chef de la MINUSIL, Philip Winslow, a indiqué mercredi à IRIN que depuis deux semaines, le RUF déplaçait des troupes dans le nord et le sud-est, d'une manière "assez coordonnée", pour bloquer le déploiement de la MINUSIL.
Des combattants du RUF ont empêché la MINUSIL d'entrer dans la région diamantifère de Koidu, dans l'est de la Sierra Leone. La force des Nations Unies, qui compte 6 000 hommes, est l'objet de critiques pour sa réponse peu vigoureuse aux pressions du RUF mais elle explique qu'en tant qu'unité strictement affectée au maintien de la paix, elle doit user de la persuasion pour surmonter ces obstacles.
"Fondamentalement, nous essayons d'expliquer au RUF que la MINUSIL a un droit de passage", indique M. Winslow.
Ce droit a été effectivement accordé par l'Accord de Lomé, signé entre le gouvernement et le RUF, qui prévoit la création de la MINUSIL. Le Conseil de Sécurité a approuvé le déploiement d'une force de 11 000 hommes.
"Nous finirons pas nous déployer dans tout le pays", a déclaré M. Winslow.
GUINEE BISSAU: Les activités de distribution d'eau et d'assainissement se poursuivent
Vingt latrines ont été installées dans quatre villages du secteur Tite de la région de Quinara, au sud du pays, indique le bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) dans son dernier rapport de situation.
Ce projet était soutenu par l'OMS mais mis en ouvre par une ONG locale, précise OCHA. Le PAM a procuré une aide sous forme de nourriture contre travail. Une quarantaine d'autres latrines seront construites suite à une évaluation de l'OMS menée le 17 février dernier.
Une source humanitaire à Bissau a indiqué à IRIN que certaines zones du secteur Tite ont été touchées par la guerre et que le projet de construction de latrines a été suspendu pendant cette période.
"Le niveau d'implication de la communauté est un élément clé pour déterminer les zones dans lesquelles les latrines seront construites", a précisé la source.
Parallèlement, l'OMS a pris des dispositions avec des partenaires locaux pour construire 50 latrines à Bra Bairro et 100 autres à Bairro Militar, deux districts de Bissau fortement touchés par la guerre.
A l'hôpital Simao Mendes, l'hôpital principal de Bissau qui a été partiellement détruit pendant la guerre, l'UNICEF soutien le projet de réparation de la salle d'opérations, la maternité et les services de pédiatrie et de médecine ambulatoire, précise OCHA. L'UNICEF continue à procurer de l'eau potable à l'hôpital et dans d'autres quartiers de Bissau, ajoute OCHA.
SAHARA OCCIDENTAL: Le Conseil de Sécurité approuve l'extension de la MINURSO
Hier mardi, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a prolongé de trois mois le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara Occidental (MINURSO) et soutenu les efforts de l'envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour trouver une solution au différend, indiquent les Nations Unies.
La MINURSO a été établie en 1991 pour aider à la mise en ouvre d'un plan de règlement devant se conclure par la tenue d'un référendum qui permettrait aux habitants du Sahara Occidental de se prononcer en faveur de l'indépendance du territoire ou de son rattachement au Maroc. Au cours des neuf années qui se sont écoulées depuis, les parties ont continué à tenir des positions divergentes concernant certains des éléments essentiels du plan, notamment la question des conditions d'admission à participer au scrutin.
Le mandat prolongé de la MINURSO expire le 31 mai prochain.
Abidjan, le 1 mars 2000
[FIN]
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