Les journalistes de Côte d'Ivoire ont pris l'engagement de s'impliquer dans le processus de réconciliation nationale à l'issue d'un séminaire organisé les 17, 18 et 19 juin à Grand-Bassam.
Avec l'appui financier du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) Côte d'Ivoire et en collaboration avec le ministère d'Etat, ministère de la communication, le ministère de la réconciliation nationale a organisé un séminaire à l'attention des journalistes, les 17, 18 et 19 juin 2003 à l'IIAO de Grand-Bassam. Le thème de ce séminaire était "le rôle de la presse dans le processus de réconciliation nationale".
A l'issue des travaux, les séminaristes ont pris la résolution de s'impliquer dans le processus de réconciliation. Les journalistes ont décidé d'oeuvrer résolument à soutenir ce processus en favorisant l'expression de toutes les sensibilités ; en cultivant l'esprit de tolérance par les échanges de journalistes avec autorisation de signature sur le thème de la réconciliation ; en faisant la promotion de tous les actes dans le sens de la réconciliation.
Un comité de suivi devra être mis sur pied pour traduire dans les faits les décisions du séminaire.
Les réflexions ont été également sanctionnées par cinq motions. Une, demandant aux autorités compétentes de tout mettre en oeuvre pour permettre la rediffusion des programmes dans les radios et télévisions nationales, la distribution des journaux, la réouverture des bureaux de l'Agence ivoirienne de presse (AIP) et des radios communautaires sur l'ensemble du territoire ivoirien. En effet, depuis le déclenchement de la guerre, les stations de radio et de télévision nationale dans les zones sous occupation rebelle diffusent des programmes spécifiques, les journaux ne sont pas distribués, les bureaux de l'AIP et les sièges des radios communautaires ont été saccagées. En réaction à cette motion, Dano Djédjé, ministre de la réconciliation nationale, a promis de faire une communication en conseil des ministres dans les jours qui viennent pour encourager le gouvernement à oeuvrer à la normalisation de la situation. Une autre motion est relative à la création d'un prix spécial de la réconciliation nationale doté du trophée du président de la république pour récompenser chaque 3 mois le journaliste et l'organe de presse qui auront le plus oeuvrer dans le sens de la réconciliation. Les journalistes demandent également un fonds de soutien à la presse dans le cadre de ce processus de réconciliation et le déblocage du fonds d'aide à la presse.
Les journalistes ivoiriens ont demandé aux autorités de prendre des mesures devant inciter la presse étrangère à s'inscrire aussi dans le processus. L'objectif étant de ne pas saborder les efforts au plan national.
Enfin, une motion spéciale au président de la République a été le lieu pour les journalistes ivoiriens de féliciter Laurent Gbagbo pour son attachement à la liberté de la presse.
Durant les trois jours des travaux, les personnes ressources (religieux, dirigeants d'ONG et mêmes journalistes) ont reconnu la part de responsabilité de la presse dans la crise ivoirienne. Ils ont également mis en exergue les efforts de la presse, ses difficultés matérielles et financières et le fait qu'elle est incontournable dans ce processus. Par conséquent, ils ont invité les journalistes à plus de responsabilité et à l'union autour de la mère-patrie.