(Abidjan New York/ /Dakar 28 avril 2011): Des milliers de personnes au sud, au centre, au nord et à l’ouest du pays ont un besoin urgent d’assistance humanitaire.
‘’Malgré notre engagement à soutenir les populations et le Gouvernement, l’insécurité limite notre capacité à fournir de l’assistance dans les quartiers de Yopougon et d’Abobo à Abidjan ainsi que dans la zone de Zouan Hounien, Toulepleu et Bloléquin où l’instabilité persiste,’’ a déclaré le Coordonnateur Humanitaire M. Ndolamb Ngokwey.
Ces trois dernières semaines, la communauté humanitaire appuyée par une équipe du système des Nations Unies chargée de l’évaluation et de la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) a évalué les besoins aussi bien à Abidjan que dans le reste du pays. La santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, les abris et la protection sont parmi les secteurs les plus affectés.
Des médicaments, du personnel, du matériel de fonctionnement et des soins dans les hôpitaux ont été fournis. De plus, un programme de clinique mobile est mis en place à l’ouest et à Abidjan pour accéder aux malades et aux blessés qui ne peuvent pas se déplacer vers les centres de santé ou les hôpitaux. La réduction de la surcharge qui pèse sur les hôpitaux fonctionnels en ce moment est nécessaire.
La reprise des cours dans le pays se heurte à des difficultés liées aux déplacements des enfants et des enseignants, au pillage du matériel et de certaines infrastructures scolaires, l’usage de certaines écoles comme lieu de déplacement et l’insécurité dans certains quartiers tels que Yopougon et Abobo. Les acteurs humanitaires ont fourni du matériel scolaires aux écoles, créé des espaces temporaires pour le déroulement des cours et le recrutement d’enseignants volontaires. Un programme de repas scolaire est prévu afin d’encourager le retour des enfants à l’école et veiller à leur développement nutritionnel. Près de 800 000 enfants ont manqué entre quatre et six mois de cours à cause de la crise.
Au plus fort de la crise, l’eau potable était une commodité rare à Abidjan et à l’intérieur du pays. Grâce à l’engagement des autorités des mesures ont été prises pour rétablir le système d’approvisionnement à Abidjan et progressivement dans le reste du pays mais des pénuries d’eau sont encore fréquentes à Man. L’accumulation des déchets ménagers depuis plusieurs semaines à certains endroits de la ville d’Abidjan ainsi qu’à Man et à Duékoué constitue une grave menace de santé publique à laquelle une action urgente est nécessaire. A Abidjan des opérations de ramassage d’ordure sont en cours dans les quartiers accessibles et les humanitaires appuient des initiatives communautaires à Duékoué et à Man. Plus de ressources sont nécessaires pour que de telles actions soient étendues sur d’autres zones.
‘’Il reste beaucoup à faire pour protéger la population civile et assister les victimes de viols et d’agressions, qui continuent dans les zones instables du pays. Il faut qu’un terme soit mis à ces actes et que l’ordre public soit restauré afin que les populations puissent vivre en toute quiétude,’’ a plaidé M. Ngokwey.
‘’La surpopulation de la mission catholique à Duékoué qui accueille actuellement environ 28 000 personnes sur un espace de quatre hectares est inacceptable. Les humanitaires sont à pied d’oeuvre pour désengorger ce site,’’ a dit M. Niels Scott, Chef du Bureau des Nations Unies de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) en Côte d’Ivoire.
L’accès à la zone de Zouan Hounien- Toulepleu-Bloléquin, où il y a d’importants besoins d’assistance reste problématique. La plupart des villages dans cette zone ont été dévastés et une bonne partie de population a trouvé refuge dans la brousse ou au Liberia.
Les personnes qui sont restées dans ces villages ont des besoins urgents en eau, abris, nourriture et n’ont qu’un accès limité aux soins médicaux. Du fait de l’insécurité dans cette zone, les humanitaires y accèdent sous escortes et ceci limite leurs actions.
Avec les déplacements des personnes et les pillages, les ménages qui ont des revenus essentiellement agricoles auront besoin d’être soutenus dans le court terme ainsi que dans le moyen terme. Des actions de soutien telles que les distributions de vivres et de semences sont prévues.
L’appel de fonds pour la Côte d’Ivoire et les pays limitrophes d’un montant de 160 millions $ est financé à 20%.
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