« Une présidence objective, juste et transparente. » C'est ce qu'a promis le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier et Représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU, qui a dit vouloir concentrer ses efforts sur « les points chauds de la planète » que sont l'Afghanistan, la Somalie, le Népal, la Côte d'Ivoire, le Kosovo, le Soudan et le Moyen-Orient.
Cédant pour la première fois à la tradition thématique, la présidence chinoise du Conseil de sécurité a choisi pour thème « La coopération entre l'ONU et les organisations régionales », a également annoncé M. Zhang Yesui, en dévoilant le programme de travail mensuel du Conseil, au cours de la conférence qu'il a tenue ce matin au Siège de l'ONU à New York.
Dès demain, le Conseil de sécurité organisera un débat sur la situation en Afghanistan et le travail de la Mission d'assistance de l'ONU dans ce pays (MANUA), en présence du Secrétaire général et de M. Kai Eide, qui interviendra pour la dernière fois en sa qualité de Représentant spécial pour l'Afghanistan.
Commentant les « échecs répétés », selon les mots de la presse, de la communauté internationale en Afghanistan, le Président du Conseil de sécurité a rappelé le « principe fondamental » qui est de laisser les populations concernées de s'acquitter de la responsabilité des affaires intérieures de leur pays. Il s'est aussi prononcé en faveur d'un dialogue avec les Taliban modérés. Ces questions doivent cependant être discutées par les parties concernées, a-t-il dit, avant de souligner l'importance du développement « pour consolider les fondations de la paix ».
S'agissant de la Somalie, une réunion d'information suivie de consultations est prévue le 14 sur la Mission de l'Union africaine (AMISOM) et l'appui que l'ONU doit continuer de lui apporter. Le mandat de la Mission expirant le 31 janvier, le Conseil devrait le proroger par une résolution le 28 janvier, a précisé le Président.
Le mandat de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) expire également le 31 janvier, a rappelé M. Zhang, avant d'annoncer une réunion d'information et des consultations le 15 janvier et l'adoption, « à la demande du Gouvernement népalais », d'une résolution prorogeant le mandat de la Mission, le 21 janvier.
Celui de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) s'achevant aussi le 31 janvier, le Conseil a prévu une réunion d'information privée avec les pays contributeurs de troupes et des consultations, le 21 janvier et devrait adopter une résolution prorogeant le mandat de la Mission le 28 janvier.
S'agissant du Kosovo, « un point important » de l'ordre du jour, a souligné le Président, le Conseil de sécurité tiendra un débat le 22 janvier, en présence du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de l'ONU (MINUK), M. Lamberto Zannier.
À l'approche des élections prévues cette année au Soudan et du référendum attendu l'année prochaine au Sud-Soudan, la Mission de l'ONU (MINUS) fera l'objet d'un rapport exhaustif du Secrétaire général que le Conseil entend examiner le 26 janvier, au cours de consultations.
En revanche, c'est dans le cadre d'un débat public organisé le 27 janvier que le Conseil se penchera sur la situation au Moyen-Orient dans le but ultime de demander aux parties de reprendre les négociations en vue d'une solution définitive du conflit.
Le 12 janvier, le Conseil de sécurité tiendra une réunion d'information sur le Bureau de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, en présence du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Said Djinnit, et le 14 janvier, des consultations sur le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale (UNRCCA). Ces consultations seront suivies d'une déclaration à la presse dans laquelle le Conseil devrait réitérer son ferme appui au Centre.
L'importance de la dimension régionale des solutions à apporter aux crises a été soulignée, à plusieurs reprises, par le Président du Conseil. Aussi, le débat thématique, prévu le 13 janvier, sur la coopération entre l'ONU et les organisations régionales et sous-régionales sera-t-il couronné d'une déclaration présidentielle dans laquelle le Conseil réaffirmera son rôle directeur dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales tout en reconnaissant les « avantages comparatifs » de ces organisations.
En présence du Secrétaire général et d'organisations telles que l'Union africaine, l'Union européenne, la Ligue des États arabes, l'OTAN ou encore l'Organisation de Shanghai et l'Organisation du traité de sécurité collective, il sera question de réfléchir à la manière d'améliorer la coopération, la coordination et l'échange d'informations entre l'ONU et ces organisations.
Cette question n'est pas nouvelle, a reconnu le Président du Conseil, en rappelant que depuis 2003, le Conseil a tenu six débats sur ce thème, conformément à la Charte de l'ONU qui reconnaît aux organisations régionales un rôle dans le maintien de la paix.
Ces organisations, a-t-il renchéri aujourd'hui, ont des avantages « uniques » car elles ont une réelle capacité à juger de l'efficacité des solutions proposées et un véritable pouvoir en matière de diplomatie préventive.
Pour illustrer ces propos, le Président du Conseil de sécurité a cité le rôle de l'Union africaine dans la recherche de solutions aux crises du continent et plus particulièrement de la Commission mixte au Darfour et de l'AMISOM en Somalie.
Compte tenu de l'arrivée de cinq nouveaux membres non permanents, le Conseil aura aussi à « ajuster » les bureaux de ses organes subsidiaires, une question qui a fait l'objet des consultations ce matin. À ce jour, quatre postes de vice-président restent à pourvoir, a indiqué le Président du Conseil qui a beaucoup insisté sur la coopération et la transparence.
M. Zhan Yesui a assuré une plus grande coopération avec les chefs des fonds et programmes de l'ONU et une transparence renforcée sur les méthodes de travail du Conseil. Après demain, a-t-il annoncé, la présidence chinoise entend passer en revue tous les détails du programme mensuel de travail avec les États non membres du Conseil.
Pourquoi la question des sanctions imposées à l'Iran ne figure-t-elle pas dans ce programme? s'est demandée la presse. C'est parce que les efforts diplomatiques vont bon train, a répondu M. Zhang. « Il faut du temps et de la patience », a-t-il préconisé, en ajoutant que compte tenu des efforts en cours, les sanctions ne sont pas la meilleure solution.
Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier a invoqué les mêmes tendances positives pour commenter la situation en République populaire démocratique de Corée (RPDC). Il a espéré que « le dialogue avec les États-Unis » ouvrira la voie à la reprise des Pourparlers à Six dont son pays est hôte.
La Chine est claire, a-t-il affirmé. Elle veut la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne par le biais d'une solution pacifique. Les parties doivent rapprocher leurs points de vue, a-t-il encouragé, en se gardant de tout pronostic sur la reprise des Pourparlers à Six.
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