Le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, a présenté, cet après-midi devant la presse, un bilan des activités récentes de l’Assemblée, ainsi que son programme de travail pour les mois à venir. M. Deiss s’est également exprimé sur l’avancement de la réforme du Conseil de sécurité et sur l’éventuelle demande d’admission de la Palestine comme nouvel État Membre de l’ONU.
M. Deiss a souligné, lors de cette conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, que deux réunions de haut niveau de l’Assemblée générale étaient en cours de préparation, l’une sur le VIH/sida, qui aura lieu du 8 au 10 juin, l’autre sur la jeunesse, les 25 et 26 juillet 2011.
Le Président de l’Assemblée générale a indiqué avoir rencontré récemment les présidents des organes principaux des Nations Unies dans le but de renforcer la coopération entre eux. Pas plus tard qu’hier, il a ainsi rencontré le Représentant permanent de la Colombie auprès des Nations Unies, M. Néstor Osorio, qui préside le Conseil de sécurité pendant le mois d’avril.
M. Deiss a également fait part de ses activités en lien avec des sujets d’actualité brûlants, comme la Côte d’Ivoire ou la Libye, sur lesquels il est resté en contact étroit avec le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon.
« Le 11 avril, a-t-il dit, j’ai rencontré le nouveau Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies, M. Youssoufou Joseph Bamba, qui m’a assuré, de la part du Président Alassane Ouattara, que M. Laurent Gbagbo et son épouse étaient bien protégés et qu’il ne leur serait fait aucun mal. » M. Deiss a ajouté que le Gouvernement ivoirien soutenait la création d’une commission internationale d’enquête pour les violations des droits de l’homme commises, quel que soit le parti de leurs auteurs. « Les droits de l’homme, la bonne gouvernance, la transparence et la reddition de comptes, doivent constituer les principes directeurs du Gouvernement ivoirien », a-t-il affirmé.
Le Président de l’Assemblée générale a rappelé à cette occasion qu’il avait, à maintes reprises, déploré et condamné les violations des droits de l’homme et les attentats contre les civils et les Casques bleus en Côte d’Ivoire, mais également en Afghanistan. Il a émis l’espoir que la communauté internationale continuerait d’aider la Côte d’Ivoire dans la nouvelle phase de rétablissement et de reconstruction du pays.
Revenant sur la résolution adoptée le 1er mars dernier par l’Assemblée générale suspendant la Libye du Conseil des droits de l’homme, M. Deiss a salué l’unité des États Membres et leur détermination à appliquer la Charte de l’ONU pour assurer le respect des droits de l’homme et la poursuite des violations de ces droits.
Le Président de l’Assemblée générale a également fait état des rencontres qu’il a faites au cours de ses derniers voyages officiels en Allemagne, au Royaume-Uni, en Finlande, au Liechtenstein et en Fédération de Russie. Il s’est entretenu avec les autorités de ces pays des questions de gouvernance mondiale, telles que les relations entre le G-20 et l’ONU et la réforme du Conseil de sécurité et celle des Nations Unies en général.
Outre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la prochaine Conférence sur les pays les moins avancés (PMA), qui se tiendra du 9 au 13 mai, à Istanbul, M. Deiss a évoqué, la prochaine réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida pour laquelle il a demandé une participation à un niveau le plus élevé. « La semaine dernière, a-t-il précisé, nous avons tenu un débat très fructueux avec la société civile sur ce sujet ». Un autre sujet de discussion lors de ses voyages fut le Sommet de l’Assemblée générale sur les maladies non transmissibles, prévu en septembre prochain à New York.
À cette période de l’année, ont lieu à l’Assemblée générale de nombreux débats informels, a poursuivi M. Deiss, citant celui qui vient de se tenir, lundi 11 avril, sur l’état de droit. Demain, 14 avril, se tiendra un débat thématique sur la sécurité humaine, tandis qu’un dialogue interactif sur l’harmonie avec la nature aura lieu le 20 avril. Le 19 mai, c’est du thème des migrations internationales et du développement que débattra l’Assemblée générale, puis ce sera l’économie verte, le 2 juin, avant la réunion de haut niveau sur le VIH/sida de mi-juin.
Avant de tenir une autre réunion de haut niveau sur la jeunesse, au mois de juillet, l’Assemblée générale organisera des débats thématiques informels sur le dialogue interculturel (15 juin) et sur les aspects élargis de la gouvernance mondiale (28 juin), ainsi qu’un dialogue interactif sur la responsabilité de protéger (12 juillet).
Les questions des journalistes ont essentiellement porté sur la réforme du Conseil de sécurité ainsi que sur l’éventuelle admission de la Palestine parmi les États Membres de l’ONU. Sur cette dernière question, M. Deiss a expliqué clairement qu’il n’y avait pas d’autre option que de suivre les règles de procédure édictées dans la Charte de l’ONU.
Précisant les étapes à franchir, le Président de l’Assemblée générale a rappelé qu’après la présentation d’une demande d’admission, le Conseil de sécurité est appelé à formuler une recommandation qui doit être adoptée par au moins neuf voix. « C’est ensuite à l’Assemblée générale de se prononcer, a-t-il expliqué, sachant qu’il faut une majorité des deux tiers pour accéder à la requête d’admission. Tout cela figure dans la Charte de l’ONU », a-t-il répété.
M. Deiss a indiqué être en contact avec la Mission d’observation de la Palestine auprès de l’ONU et d’autres parties à ce sujet. « Si la Palestine arrive à rassembler un grand nombre d’États qui la soutiennent, il est possible qu’elle tente cette procédure de demande d’admission », a-t-il dit.
En ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité, il a précisé que le Représentant permanent de l’Afghanistan auprès des Nations Unies, M. Zahir Tanin, qui préside les négociations intergouvernementales sur ce sujet, a fait circuler la nouvelle version du document de travail et organisé une réunion à cet égard. « Il sera bientôt invité à le présenter à la presse », a-t-il annoncé.
« Si tout le monde est d’accord pour réformer le Conseil de sécurité, il y reste deux questions déterminantes », a expliqué M. Deiss. « Faut-il augmenter le nombre de membres dans les deux catégories (permanents et non-permanents) et faut-il une réforme d’application immédiate ou doit-on prévoir une période de transition? » Il a reconnu que le Groupe des États d’Afrique était « incontournable », car il serait difficile d’atteindre une majorité des deux tiers sans lui.
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