L'ONUCI PUBLIE UN RAPPORT SUR LA JUSTICE EN COTE D'IVOIRE
L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire a publié jeudi deux rapports sur le système judiciaire en Côte d'Ivoire. Le premier rapport porte sur « l'organisation et le fonctionnement du système judiciaire en Côte d'Ivoire » et le second traite de « l'Enfance Délinquante en Côte d'Ivoire ».
Lors de la conférence de presse hebdomadaire de la mission, présentant le fonctionnement du système en Côte d'Ivoire, Madame Françoise Simard, Chef de l'Unité Etat de Droit de l'ONUCI a rappelé les efforts réalisés par le gouvernement ivoirien pour l'amélioration de ce secteur. Néanmoins, elle a noté des freins au bon fonctionnement de la justice. Il s'agit, entre autres, de l'insuffisance du budget alloué aux juridictions qui représente 2% du budget général annuel de l'Etat de Côte d'Ivoire, le non respect de la liberté de mouvement et d'expression, ainsi que de l'insuffisance d'infrastructures adéquates. La formation des cadres et auxiliaires de justice est aussi présenté comme un élément bloquant. La corruption et l'ampleur que prend ce phénomène dans le milieu judicaire méritent également des mesures concrètes comme la création d'une commission chargée de la lutte contre la corruption.
S'agissant des droits de l'enfant, la principale recommandation qui ressort est la réhabilitation du mineur et sa réinsertion dans la société tout en sachant que le rôle de la justice des mineurs est délicat car « il doit contribuer à la protection des jeunes » tout en veillant « au maintien de la paix et de l'ordre société ». Il faut souligner que les conclusions et recommandations issues de ces rapports ont au préalable été transmises au Ministère de la Justice et des Droits de l'homme pour des amendements et prise en compte de ses commentaires.
Ces recommandations qualifiées de propositions par Madame Françoise Simard ont été intégrées dans ce rapport, sur la base de préoccupations et de suggestions exprimées par les acteurs sur le terrain, dans le but d'aider le gouvernement ivoirien à rétablir l'autorité du système judiciaire et l'Etat de droit sur l'étendue du territoire.
La justice ivoirienne, a estimé Mme Simard, doit être indépendante de l'Exécutif et mise au cœur de tout pour être un gage de sécurité pour les investisseurs et permettre au processus de paix de déboucher sur une stabilité durable pour la Côte d'Ivoire à travers l'application de l'Accord de Ouagadougou.