ABIDJAN, 8 janvier (IRIN) - San
Pedro, une ville portuaire située à 368 km au sud-ouest d'Abidjan, est
devenue un nouveau lieu de transit pour des milliers de personnes qui tentent
de se réfugier dans des régions plus sûres au sud et au centre de la Côte
d'Ivoire.
Des sources humanitaires ont déclaré
à IRIN mercredi que les habitants des localités et des villages de San
Pedro, dont certains sont arrivées à pied dans la ville, ont fui vers la
capitale économique d'Abidjan et d'autres localités au centre de la Côte
d'Ivoire. Durant leur transit à San Pedro peuplée de 430 000 habitants,
les déplacés ont été pris en charge par les autorités locales et par des
organisations non gouvernementales, qui ont pourvu aux besoins essentiels.
Selon des sources, le centre culturel, l'un des lieux de transit de la
ville, s'est avéré inadapté aux besoins du nombre croissant de déplacés.
Au cours des dernières semaines, l'ouest de la Côte d'Ivoire a été en proie à une instabilité grandissante due à une série d'affrontements opposant les rebelles à l'armée nationale ivoirienne ou aux troupes françaises déployées dans le pays pour veiller sur le cessez-le-feu signé en octobre. Au cours de la semaine écoulée, des combats ont eu lieu dans les villes de Duékoué, Neka et Grabo. Le dernier incident s'est produit lundi entre les soldats français et les rebelles du Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP). Le MJP est l'un des deux groupes qui a surgi dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Il a déclaré que son objectif consistait à venger la mort du général Robert Gueï. L'autre groupe est le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO).
La situation à San Pedro, deuxième noyau économique du pays, était inquiétante car l'incident de lundi s'est produit à Grabo, à une centaine de kilomètres de San Pedro. « Les gens fuient », ont indiqué des sources à IRIN. L'insécurité grandissante a incité le préfet à ramener les horaires du couvre-feu en vigueur de 21H00 GMT à 6H00, à ceux de 19H00 GMT à 6H00 GMT, ont précisé ce mercredi à IRIN des habitants de San Pedro.
La situation préoccupante de San Pedro suscite aussi des inquiétudes pour la ville voisine de Tabou. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) y a transféré son bureau de l'ouest à cause de la situation précaire de la région ouest au cours de la semaine écoulée. Une forte suspicion faisant état d'éléments armés libériens parmi les rebelles s'est emparée des habitants de la zone.
Selon le HCR, cette suspicion et les vives inquiétudes concernant la sécurité, constituent une des raisons qui a poussé les autorités et les habitants de Grand-Lahou, à 152 km à l'ouest d'Abidjan, à refuser la requête de l'agence onusienne de transférer les réfugiés libériens du camp de Nicla vers cette ville du sud. L'agence de l'ONU pour les réfugiés a informé mardi à Genève « qu'elle essayait à présent de trouver une alternative » à l' intérieur et à l'extérieur de la Côte d'Ivoire. Le nouveau site, plus sûr, hébergerait environ 70 000 réfugiés, des Libériens pour la plupart, qui ont vécu avec des familles d'accueil dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.
Dans le même contexte, le Gouvernement américain a annoncé qu'il n'appuiera pas, cette fois-ci, le déploiement des soldats de la paix africains sous l'égide des Nations Unies. La position des Etats-Unis a été rapporté par le porte-parole du Département d'Etat, Richard Boucher, durant son point d'information quotidien mardi, en réponse à des informations signalant que les dirigeants ouest-africains envisageaient un déploiement de la force régionale d'interposition, sous contrôle de l'ONU.
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