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Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire: Optimisme quant à une réconciliation en dépit d'une attaque contre les forces de l'ECOMICI

ABIDJAN, 4 avril (IRIN) - En dépit des efforts diplomatiques en cours pour résoudre le conflit ivoirien, un accrochage s'est produit mercredi entre des combattants armés et les troupes gouvernementale et ouest-africaine dans la région de Daloa à l'ouest, a rapporté l'état-major de l'armée dans un communiqué. Les combattants qui ont attaqué des soldats de la mission de la CEDEAO en Côte d'Ivoire (ECOMICI) appartiennent au Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), a affirmé le lieutenant colonel Aka N'goran.
Les assaillants, qui ont lancé leur offensive autour de 1H00 GMT contre la localité de Bédiala, se sont néanmoins heurtés à une forte résistance de la part des soldats de l'ECOMICI, forçant les rebelles à battre en retraite. Cependant, alors qu'ils se retiraient, ils sont tombés sur un contingent de l'armée nationale ivoirienne. D'après M. N'goran, les rebelles auraient perdu 10 hommes tandis que l'armée n'a eu que trois blessés, dont un grave. Les soldats ouest-africains ont également été attaqués le 30 mars par les rebelles, a-t-il ajouté.

Optimisme mesuré

Il existe néanmoins un optimiste mesuré concernant le fait que la participation des rebelles au conseil des ministres de jeudi à Yamoussoukro constituait un pas positif vers la réconciliation en Côte d'Ivoire. Plusieurs individus ont commenté à IRIN que le geste des rebelles était positif mais que des obstacles subsistaient.

Le Représentant spécial du Secrétaire-Général de l'ONU, Albert Tévoedjrè, a indiqué au quotidien d'Etat Fraternité-Matin qu'il se réjouissait que le gouvernement était au complet et montrait la voie de la réconciliation nationale. Il était optimiste quant au fait que tous les obstacles qui subsistent seraient surmontés en temps voulu.

Le porte-parole du président Laurent Gbagbo, Alain Toussaint a déclaré vendredi à IRIN:

"Nous sommes optimistes mais prudents". Des obstacles majeurs, a-t-il ajouté, restent à surmonter. Il s'agit du désarmement des rebelles comme l'a demandé le gouvernement Gbagbo, du rétablissement de l'autorité du gouvernement dans tout le pays, de la libre circulation des personnes et des biens, et de la paix et la sécurité de tous ceux qui vivent dans le pays.

Il faudrait aussi accorder une attention, a souligné M. Toussaint, à tous les acteurs internationaux qui, directement ou indirectement, ont joué un rôle dans le conflit.

Le chef de file de la communauté musulmane ivoirienne, l'Imam Idriss Koudouss a déclaré : "Nous prions pour que l'entrée des rebelles au gouvernement apaise tous les problèmes. Ce qui s'est passé hier est un des moyens, et j'insiste que ce n'est pas le seul moyen qu'il nous faut pour atteindre la paix ».

Un représentant de l'Eglise catholique a signalé à IRIN qu'à ce stade, il « observait » les choses. Dans une lettre datée du 21 février 2003, l'Eglise a durement critiqué la classe politique toute entière, accusant les hommes politiques de sacrifier le pays à leurs intérêts personnels propres. Elle a également reproché à la communauté internationale d'alimenter en partie le conflit.

Les ministres du RDR sont logés dans un hôtel

D'autres analystes ont souligné qu'il serait important de savoir si les rebelles peuvent venir à Abidjan o=F9 ils ont déclaré craindre pour leurs vies. Des membres du principal parti opposant, le Rassemblement des Républicains (RDR), qui sont retournés à Abidjan il y a trois semaines pour prendre leurs postes ministériels, occupent à présent des étages entiers dans un hôtel sous très haute protection, au lieu de vivre chez eux.

Le nouveau gouvernement incluant les rebelles, qui s'est réuni jeudi, a été formé en mars, à l'issue de plusieurs semaines de négociations au niveau national et international. Dirigé par le Premier ministre Seydou Diarra , il est composé de 41 ministres. Les rebelles disposent de neuf portefeuilles.

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