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Côte d'Ivoire-Libéria: Difficulté d'atteindre les réfugiés ivoiriens

DAKAR, 7 avril 2011 (IRIN) - Les Ivoiriens qui se sont réfugiés dans l'est et le sud-est du Libéria choisissent de s'installer dans des villages plutôt que dans des camps ou des centres de transit, ce qui rend plus difficile le fait de les aider, selon des travailleurs humanitaires.

La majorité des 130 000 Ivoiriens qui ont fui vers le Libéria depuis décembre 2010 est dispersée à travers 90 villages dans les comtés de Nimba et de Grand Geddeh, selon Suleiman Momodu, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Les Ivoiriens se sentent plus en sécurité lorsqu'ils résident dans des communautés d'accueil situées juste de l'autre côté de la frontière de chez eux, car ils ont parfois des membres de leur famille dans ces villages, ou bien ils partagent les mêmes origines ethniques avec leurs habitants, selon Anika Krstic, porte-parole du Danish Refugee Council (DRC) à Monrovia, la capitale du Libéria.

Ainsi, un camp de réfugiés à Bahn dans le comté de Nimba, à 50 kilomètres de la frontière, n'abrite que quelque 2 500 réfugiés bien qu'il ait été bâti pour en accueillir jusqu'à 15 000.

De nombreux Ivoiriens retournent dans leur village durant la journée pour veiller sur leurs moyens de subsistance, retraversant la frontière du Libéria la nuit, a dit Mme Krstic. « Avec des mouvements de population en perpétuelle évolution, il est difficile de savoir qui s'est déjà inscrit et qui se fait inscrire pour la première fois », a-t-elle ajouté.

L'absence de routes praticables entrave l'accès à de nombreux villages d'accueil, d'après le DRC, qui contribue à fournir de l'eau et des installations sanitaires dans les centres de transit où des réfugiés sont temporairement logés avant de trouver un abri à long terme.

Les réfugiés qui restent près de la frontière et qui retournent sans arrêt en Côte d'Ivoire se mettent en danger et risquent d'être attaqués, selon le DRC. Des membres des milices se seraient infiltrés dans des villages sur la frontière accueillant des réfugiés, dans le sud-est, mais par la suite ils ont été arrêtés par la police libérienne.

Le 2 avril, Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, a mis en garde contre un risque potentiel d'expansion de l'instabilité à travers la frontière. « Après des années de guerre, les Libériens voient enfin les bénéfices de l'investissement dans la paix, la sécurité et la stabilité. Nous devons maintenir cela, et assurer que le pays reçoive l'aide dont il a besoin, même lorsqu'il accueille tant de refugiés ».

Les communautés d'accueil ont largement hébergé les réfugiés jusqu'ici, car beaucoup d'entre elles ont été déplacées durant les 14 années de la guerre civile du Libéria. A Puuto, dans le comté de Nimba, un couple a accueilli 75 réfugiés ivoiriens, leur donnant tout leur riz, la majorité de leurs réserves de manioc et tous les vêtements qu'ils pouvaient trouver, selon David Waines, directeur pays de l'ONG Equip. Le couple vient juste d'aider une réfugiée à accoucher, et il est en train de soigner une autre réfugiée qui est très malade.

Cependant, de nombreux villages commencent à être débordés, car les nouvelles arrivées ont fait doubler leur population.

Les autorités locales ont également été très réactives par rapport aux besoins des réfugiés, selon M. Waynes. La Commission de rapatriement et de réintégration des réfugiés du Libéria (LRRRC ) dirige la réponse de l'aide aux réfugiés, travaillant aux côtés du HCR, du Programme alimentaire mondial, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, et des ONGS, incluant Equip, le DRC, le Conseil norvégien pour les réfugiés, Save the Children, et Oxfam.

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Cet article en ligne: http://www.irinnews.org/reportfrench.aspx?reportID=92400

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