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Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire: Les combats et les violences à l'ouest assombrissent le nouvel accord

ABIDJAN, 10 mars (IRIN) - Les partis politiques et les groupes rebelles en Côte d'Ivoire sont arrivés à un accord samedi, à l'issue d'une table ronde au Ghana, sur l'application d'un accord conjoint avec le gouvernement, au point mort depuis plus d'un mois. Cependant, des informations faisant états de tueries dans l'ouest du pays jettent un nuage sur ce nouvel événement positif.
La réunion d'Accra a été convoquée par le président ghanéen, John Kufuor - qui est aussi le président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) - dans le but de trouver des moyens pour faciliter l'application d'un pacte conclu sous les auspices de la France, signé le 24 janvier à Marcoussis, en France, par sept partis politiques et trois groupes rebelles ivoiriens. L'accord prévoyait la formation d'un gouvernement de réconciliation nationale, dirigé par un premier ministre de consensus. Seydou Diarra a été désigné pour le poste peu après la signature de l'accord. Cependant, sa mise en œuvre a été bloquée par un désaccord concernant la répartition des postes dans le nouveau gouvernement. Les rebelles ont insisté pour avoir les portefeuilles de la Défense et de l'Intérieur, que le président Laurent Gbagbo leur aurait promis lors d'un sommet de suivi tenu à Paris les 25-26 janvier.

Au terme de l'accord conclu samedi, les rebelles ont accepté de renoncer aux deux portefeuilles. Au lieu de cela, aussi bien eux que d'autres signataires de l'Accord de Marcoussis - les principales formations politiques de la Côte d'Ivoire - seront représentés dans un nouveau Conseil de sécurité national de 15 membres, qui inclura également un représentant de la police, de la gendarmerie (police militarisée) et des forces armées, ainsi que le premier ministre. Le Conseil doit concourir à la bonne gestion des ministères de la Défense et de l'Intérieur, d'après un communiqué publié à la fin de la réunion. Il proposera aussi au premier ministre des personnalités pour diriger les deux ministères. Le premier ministre les soumettra à son tour au président.

La réunion a fixé le 14 mars comme date butoir pour la nomination d'un nouveau gouvernement dans lequel le Front Populaire Ivoirien (FPI), au pouvoir, disposera de dix ministères, tandis que sept portefeuilles iront au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (ancien parti au pouvoir), au Rassemblement des Républicains (de l'opposition) et au principal groupe rebelle, le Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), qui contrôle la partie nord du pays.

Seront également représentés dans le gouvernement quatre petits partis et les deux mouvements rebelles opérant dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP) et le Mouvement patriotique du Grand Ouest (MPIGO).

La conclusion de l'accord coïncide avec des informations faisant état de combats dans la localité de Bangolo, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, où de nombreux civils auraient été tués. Le MPIGO, qui contrôle la localité, a indiqué qu'il a été attaqué vendredi par des forces appuyant le gouvernement ivoirien. L'état-major de l'armée ivoirienne a démenti l'information.

Une force tampon française, ainsi que des soldats du maintien de la paix de la CEDEAO, surveillant la ligne de front entre les belligérants et assurant la protection des civils, ont constaté la matérialité des violences dans la ville, selon les médias.

Le représentant du MPIGO aux négociations d'Accra, Roger Banchi, a indiqué dans un entretien avec la radio et la télévision nationale ivoirienne, que la situation dans l'ouest de la Côte d'Ivoire était confuse et qu'il ne s'agit plus de combats entre deux forces, mais de désordres de bandes armées incontrôlées, et d'affrontements intercommunautaires.

La réunion d'Accra a invité les autorités ivoiriennes, en coopération avec la force française et celle de la CEDEAO, à prendre immédiatement des mesures pour garantir la protection et la sécurité des participants aux assises de Marcoussis, en particulier celles des membres du gouvernement, et de la population en général.

La réunion a également souligné la nécessité pour toutes les parties au conflit ivoirien de mettre fin aux massacres et aux autres abus commis dans les régions sous leur contrôle.

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