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Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire / Evolution des négociations à Linas-Marcoussis 20 Jan 2003

Réponses du porte-parole aux questions du point de presse

(Paris, le 20 janvier 2003) - 1)Je rappelle la déclaration que j'ai effectuée samedi 18 janvier 2003 : La table ronde ivoirienne de DE Linas-Marcoussis a poursuivi hier ses travaux. Vendredi après-midi, les participants se sont réunis en séance plénière, ils ont continué les débats entamés jeudi sur les grandes questions de fond, notamment celles évoquées par le Ministre dans son discours introductif. Les débats sur ces questions se poursuivent aujourd'hui samedi. La matinée a été consacrée à des consultations informelles et à des réunions en groupes plus restreints sur certains grands sujets qu'il y a lieu d'approfondir un peu plus. Les travaux en plénière devraient reprendre cet après-midi.

Il n'y aura pas de séance plénière demain afin de laisser aux différentes délégations la possibilité de travailler informellement. Les travaux progressent.

Je voudrais également ajouter à propos de l'arrestation, hier, de trois militants de l'UDPCI : nous nous sommes informés et avons appris la libération ultérieure des trois personnes concernées. Je rappelle que, lors de l'ouverture de la Table ronde ivoirienne, le Ministre avait rappelé l'importance du respect des droits de l'homme. C'est une exigence absolue.

2) Les travaux reprennent aujourd'hui lundi après une pause officielle hier durant laquelle les délégations ont pu travailler sur place ou se rendre à Paris.

Ce matin, M. Mazeaud reçoit les chefs de délégations pour des consultations informelles, un déjeuner réunira ensuite les chefs de délégations avec les médiateurs et les sages qui participent au débat.

Une réunion plénière est prévue pour 15 heures.

(Quels sont les thèmes qui sont désormais abordés ?)

Vous connaissez l'agenda de la réunion de Linas-Marcoussis, je ne précise pas de manière quotidienne, au jour le jour quels thèmes sont abordés mais disons que la réunion a pour objet de traiter l'ensemble des thèmes. Petit à petit, touts les thèmes seront abordés.

(Il était dit qu'aujourd'hui, on aborderait le thème du foncier rural.. Sera-t-il à l'ordre du jour ?)

Je ne donne pas d'éléments de fond, sauf lorsque la conférence souhaite que je donne des éléments de fonds. Pour l'instant, on ne m'a pas communiqué que je devais vous parler de ces éléments.

(Qui exactement participent au déjeuner ?)

Les sages, les chefs de délégations et les médiateurs.

(Et qui sont les sages à part M. Diara ?)

M. Diarra et M. Mbeye. Mais, il y a aussi les coordinateurs de la CEDEAO de l'ONU et de l'Union africaine. Il y a d'autres observateurs mais qui siègent en seconde ligne, derrière les deux sages.

(Sans répondre sur le fond, peut-on savoir si les travaux avancent suffisamment de façon à espérer effectivement la signature d'un accord vendredi, pour la tenue d'un sommet africain à Paris durant le week-end ?)

Oui, j'ai indiqué samedi que les travaux progressent, nous sommes toujours dans le calendrier prévu.

(Progresser, est-ce faire des progrès ou progresser dans le temps ?)

C'est les deux. Nous progressons dans le temps mais nous progressons aussi sur la substance, nous avançons sur le fond.

(Concernant le même sujet, certaines informations indiquent que le sommet pourrait se terminer mercredi ou jeudi ?)

J'ai toujours pris soin de dire que cela pouvait se terminer avant la date limite de vendredi et que c'était ce que nous préférerions évidemment bien sûr.

(Ce qui déplacerait le sommet ?)

Non, je ne pense pas. La date prévue pour le sommet des chefs d'Etat ne bougera pas.

(Concernant la fin avancée, j'aimerai des éclaircissements.)

j'ai toujours indiqué que si la table ronde terminait ses travaux avant le 24, pour nous, le plus vite serait naturellement le mieux.

(Pourquoi ?)

Parce que cela montrerait que l'accord a été finalement obtenu plus aisément.

(Se dirige-t-on vers cela ?)

Je ne suis pas en mesure de faire des pronostics sur ce point précis.

(Peut-on avoir une idée de la méthode de ces travaux, est-ce une table ronde plénière et ensuite des échanges informels, puis des réunions de travail en commissions, en groupes de travail restreints ?)

C'est à peu près cela, il ne faudrait pas formaliser trop la notion de commission ou de groupes de travail. C'est assez informel. Vous voyez qu'il y a une alternance entre d'une part, des réunions plénières qui ont lieu plutôt, en général, l'après-midi et des consultations, consultations bilatérales ou plus larges. Il y a, dans le cadre des consultations informelles, des travaux plus approfondis sur certains sujets en formation restreinte. Vous parlez de commission ou de groupe de travail, peu importe, ce n'est pas quelque chose de formel. Le mot commission donne l'impression de quelque chose de très formel, je ne crois pas que ce soit le cas.

(Pouvez-vous confirmer une rencontre jeudi ou vendredi entre M. Chirac et Gbagbo à Paris ?)

Je ne suis pas en mesure de le faire aujourd'hui

(Qui fait en général partie des groupes restreints, est-ce les délégations, les experts et le coordinateur de la table ronde ?)

Je ne sais pas si c'est aussi formalisé que cela. Il s'agit en fait de trouver à chaque fois, la composition la plus efficace pour régler tel ou tel problème, pour aller plus loin sur tel ou tel problème de fond. Je ne suis pas sûr que ce soit une composition totalement uniforme.

(Il y a eu plusieurs manifestations ce week-end dans les rues de Paris et à Abidjan et notamment des manifestations d'étudiants à Paris o=F9 il y a eu des menaces proférées contre les ressortissants français sous la forme de représailles si la conférence ne se passait pas selon leurs voeux. Comment la France réagit-elle à de tels propos ?)

Cela n'est pas nouveau et par rapport aux manifestations en cours ou ayant eu lieu ou projetées par les uns et les autres, je dirai simplement que nous sommes dans une période importante avec la table ronde de Linas Marcoussis ., dans cette période importante, plus que jamais, chacun doit faire preuve de sens des responsabilités. Tout ce qui va dans le sens de l'apaisement doit être encouragé, tout ce qui est de nature à rendre plus difficile la réconciliation nationale devrait être évité, ces principes valent aussi pour les manifestations.

(Et justement, le MPCI appelle à une manifestation mercredi. Peut-on considérer une telle manifestation comme une éventuelle rupture du cessez-le-feu ou juste comme une provocation ?)

Je ne me prononcerai ni sur l'un ni sur l'autre, je crois avoir déjà indiqué notre sentiment.

Tout ce qui va dans le sens de l'apaisement doit être encouragé, tout ce qui est de nature à rendre plus difficile la réconciliation nationale devrait être évité.

(Le porte-parole du ministère ivoirien de la Défense menace de gazer les manifestants du MPCI ?)

Ce principe vaut également pour les déclarations officielles.

(Est-ce qu'une violation du cessez-le-feu plus grave que ce que l'on observe aujourd'hui pourrait amener l'Etat français à suspendre les travaux à Marcoussis ?)

Pour l'instant, nous ne nous plaçons absolument pas dans ce cas de figure. Comme je l'ai dit, nous veillons au respect du cessez-le-feu ., Je rappelle aussi que la France a saisi dès le mois de décembre dernier, le haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme afin que toute la lumière soit faite sur les violations des droits de l'homme en Côte d'Ivoire depuis le début de la crise. Nous suivons de près ce travail.

Le Haut Commissaire aux Droits de l'Homme est par ailleurs invité, à titre d'observateur, à la conférence des chefs d'états des 25 et 26 janvier et je rappelle que, pour nous, le respect des droits de l'Homme est une exigence absolue, c'est ce qu'a dit le ministre, une exigence absolue sur l'ensemble du territoire de la Côte d'Ivoire. La situation dans l'ouest de la Côte d'Ivoire est apparue particulièrement préoccupante ces derniers jours.

(Est-ce le fait d'Ivoiriens ou d'étrangers ?)

Je ne ferai pas de commentaire supplémentaires pour aujourd'hui.

(Les délégations ont-elles eu d'autres préoccupations par rapport à leur travail : ? ont-ils exigé de l'Etat français, quelque chose de plus que ce qui avait été prévu afin de faire avancer les choses ?)

A ma connaissance non, mais je suis pas informé de la totalité des consultations privées bilatérales qui peuvent avoir lieu. Il est possible que tel ou tel ait pu manifester un désir quelconque, mais je n'en suis pas informé.

(Peut-on faire une comparaison entre ce qui se passe en Côte d'Ivoire et ce qui s'est passé en Sierra Leone ?)

Je ne crois pas qu'il faille faire une comparaison, il faut plutôt tenter de savoir s'il peut y avoir des relations et nous avons toujours dit qu'il y avait une dimension sous-régionale dans ce conflit ., nous sommes dans une région qui a souffert d'abord du conflit du Libéria, ensuite celui de Sierra Leone et il est évident que ces deux conflits compliquent la situation en Côte d'Ivoire. C'est plutôt sur les interactions possibles entre la situation en Sierra Leone ou au Libéria et celle en Côte d'Ivoire que nous réfléchissons.