La paix en Côte d'Ivoire est fragile et les résultats des élections pourraient peser sur la situation dans le pays, note le rapport final du Groupe d'experts sur la Côte d'Ivoire publié lundi.
« La situation politique est manifestement stable, mais l'on craint que les résultats des élections du 30 novembre 2008 n'aient des répercussions sensibles sur les progrès futurs du processus de paix et la stabilité à long terme », souligne le Groupe d'experts dans ce rapport. Ces experts nommés par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avaient commencé leur mission en janvier 2008.
« Il règne un certain sentiment de scepticisme, essentiellement parce qu'on a l'impression que les électeurs ont été insuffisamment identifiés et enregistrés », estiment-ils. « Plus les campagnes politiques se rapprochent de la date de la consultation, plus il est probable que des épisodes isolés entraveront l'ensemble du processus de paix », ajoutent-ils.
Les experts demeurent « persuadés que de telles menaces persistent parce que deux conditions fondamentales ne sont toujours pas remplies ».
La première concerne l'exécution intégrale du programme de désarmement des combattants et de démantèlement des milices. Le Groupe d'experts regrette l'absence de progrès sur ce plan.
La seconde a trait au redéploiement de l'administration aux zones contrôlées par les Forces nouvelles, ainsi que le rétablissement de l'autorité de l'état sur toutes les troupes. « On a certes tenté de réintroduire les autorités administratives dans les territoires sous contrôle administratif des Forces nouvelles, mais ces efforts n'ont guère réussi comme le montre clairement la présence inefficace des services des douanes ivoiriennes à la frontière nord avec le Burkina Faso », souligne le Groupe d'experts.
Concernant la surveillance de l'embargo sur les armes, en dépit des efforts déployés par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), l'efficacité des inspections demeure limitée, selon le rapport.
La liste des inspections prévues est toujours communiquée aux autorités militaires ivoiriennes avec un retard allant de 72 heures à six jours, et rien n'a été fait pour effectuer des inspections-surprises en 2008. En outre, les inspections se font exclusivement dans les locaux de l'armée et de la police.
En outre, l'inspection des sites laisse plutôt à désirer, en particulier dans les zones administrées par les Forces nouvelles o=F9 le nombre d'armes présentées aux unités de l'ONUCI pendant les inspections au titre de l'embargo est insuffisant, dans la mesure o=F9 d'autres armes sont découvertes en possession des membres des Forces nouvelles qui effectuent des patrouilles dans les rues. Les rapports d'inspection indiquent également qu'un pourcentage élevé d'armes présentées à l'inspection est hors service.