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Côte d'Ivoire

Côte d’Ivoire / Attaque du camp de Nahibly : « une occasion de rendre justice »

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L'attaque du camp de Nahibly

Le 20 juillet 2012, le camp de personnes déplacées de Nahibly, situé à la sortie de la ville de Duékoué (ouest de la Côte d’Ivoire) est attaqué par des jeunes issus des quartiers Malinkés de la ville encadrés et soutenus par des éléments des Forces républicaine de Côte d'Ivoire (FRCI) et des chasseurs traditionnels Dozos.

Sept personnes sont retrouvées mortes (par balles et par incendie) dans l'enceinte du camp.
L'attaque serait un acte de représailles suite au meurtre de quatre personnes la veille dans le quartier de Kokoman, l'un des quartiers Malinké de la ville, par une bande de miliciens/coupeurs de route qui utilisaient le camp de déplacés comme sanctuaire pour s'y dissimuler.

Les enquêtes menées par la FIDH et ses organisations membres1 , la Ligue ivoirienne des droits de l'Homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) , ont démontré que le nombre de victimes avait été beaucoup plus important que les 7 personnes retrouvées mortes dans le camp, et que cette attaque était probablement motivée par des motifs politico-ethniques hérités de la crise post-électorale.

Le camp de Nahibly regroupait effectivement les déplacés, appartenant essentiellement à la communauté Guéré, réputée favorable au camp de Laurent Gbagbo, rescapés du massacre du quartier Carrefour du 28 mars 2011, perpétré par les FRCI, Dozos et leurs supplétifs lors de la prise de la ville par leur troupes, ainsi que des personnes déplacées des villages de la région. Assimilés aux miliciens pro-Gbagbo, les jeunes garçons Guérés sont considérés par les autorités militaires de la ville comme des miliciens et les Guérés en général comme une population « hostile ». Le camp semblait d'ailleurs être la base de repli d'un groupe de bandits, voire de miliciens. Dès lors, la destruction du camp apparaissait pour les responsables FRCI de la zone comme une nécessité.