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Bulletin d'information No. 723 pour l'Afrique de l'Ouest

NATIONS UNIES
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SIERRA LEONE: Situation désespérée à Kabala

Plus de 2 000 personnes déplacées fuyant l'insécurité sont arrivées à Kabala, une ville du nord du pays, la semaine dernière, indique le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans son bulletin des 22-23 mai.

La majorité des personnes déplacées viendraient de Makeni et Magburaka, au nord du pays, o=F9 la tension serait grande. L'insécurité dans la région de Kabala a forcé les organisations de secours, Médecins Sans Frontières-Belgique (MSF-B), Services de Secours Catholiques et Services Chrétiens d'Extension, à réduire leur activités, selon OCHA. Elles n'opèrent actuellement que dans la ville même, o=F9 elles apportent un soutien sanitaire, nutritionnel et alimentaire.

Quelque 25 enfants souffrant de malnutrition sévère et 60 autres cas modérés ont été enregistrés par MSF au cours des derniers jours et l'on s'attend à ce d'autres se présentent, selon le rapport. La situation dans les villages environnants seraient encore pire.

"Nous sommes très préoccupés car la mauvaise situation nutritionnelle intervient plus de trois mois avant la 'période de soudure", a expliqué mardi le chef de la mission de MSF, selon OCHA.

Le camp pour personnes déplacées a été fermé après avoir été pillé par des groupes armés et les quelque 6 000 personnes déplacées, anciennes et nouvelles, vivent actuellement en communauté d'accueil. Les fournitures de vivres ne peuvent se faire par route car celle-ci a été fermée et la population a besoin de secours dans tous les domaines. MSF, qui conserve une équipe médicale à Kabala, a déclaré à OCHA qu'il fallait faire quelque chose "de toute urgence".

SIERRA LEONE: Les agences humanitaires demandent davantage de fonds

Le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), en coopération avec d'autres agences, met à jour son appel consolidé pour la Sierra Leone, afin de refléter la situation actuelle, a indiqué lundi le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan.

Dans son dernier rapport sur la Sierra Leone adressé au Conseil de Sécurité des Nations Unies, M. Annan a indiqué que seuls 37 pour cent de l'appel étaient financés. Une réponse plus vigoureuse est nécessaire, a-t-il dit, pour faire face aux besoins humanitaires urgents et à l'effort de réhabilitation du pays.

Une autre préoccupation est le taux apparemment élevé d'infection par le VIH/SIDA car les données préliminaires suggèrent que le pays en est aux premiers stades d'une épidémie majeure de VIH/SIDA, selon M. Annan.

SIERRA LEONE: L'atmosphère à Daru est "détendue et calme"

A Daru, une ville de l'est de la Sierra Leone, l'atmosphère est "détendue et calme" et les gens vaquent normalement à leurs occupations, selon des sources humanitaires. Cependant certaines personnes, inquiètes pour leur sécurité, ont quitté les villages voisins pour rejoindre la ville o=F9 sont stationnées les troupes indiennes de la force de maintien de la paix des Nations Unies.

Selon un travailleur humanitaire, des rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) à Daru ont déclaré qu'ils étaient fatigués de combattre et qu'ils ne se joindraient pas au groupe de Makeni. Des centaines de combattants du RUF désarmés sont restés dans le camp de désarmement, démobilisation et réintégration de Daru et ont récemment été rejoints par huit autres qui ont déclaré vouloir être démobilisés, a indiqué à l'OCHA un travailleur humanitaire.

Kenema, une ville de la région diamantifère à l'est du pays, serait également relativement calme.

SIERRA LEONE: Des personnes déplacées dans le district de Port Loko

Jusqu'à 2 200 personnes déplacées ont rejoint les 23 000 personnes déplacées déjà présentes au nord du district de Port Loko, ont indiqué lundi les organisations humanitaires, selon OCHA. La majorité du personnel humanitaire a quitté la région après les derniers affrontements mais le personnel médical national du 'International Medical Corps' a décidé de rester à Port Loko ville pour aider les personnes déplacées dans la ville et les villages environnants, en leur fournissant des programmes de santé.

SIERRA LEONE: La Grande-Bretagne réaffirme son soutien militaire

L'objectif à long terme de la Grande-Bretagne en Sierra Leone est de voir s'instaurer la stabilité et s'organiser la démobilisation des forces rebelles, et de voir le gouvernement reprendre le contrôle des régions diamantifères, a indiqué mardi dans un communiqué le ministre britannique de la défense, Geoffrey Hoon.

Pour aider à restaurer la paix dans le pays, une avant-garde de l'équipe de Formation de l'Assistance Militaire Internationale, sous direction britannique, annoncée le 27 mars par le Premier Ministre, Tony Blair, arrivera à Freetown prochainement, a-t-il dit.

"L'équipe fournira conseils et formation au gouvernement de Sierra Leone pour l'aider à rebâtir une armée nouvelle, efficace et démocratique, et un Ministère de la défense conforme à l'Accord de Paix de Lomé", a indiqué M. Hoon.

Le Royaume-Uni fournira la majorité du personnel mais l'équipe, comptant quelque 90 personnes, constituera un effort multinational et d'autres pays souhaitant voir s'instaurer la paix en Sierra Leone sont encouragés à apporter leur contribution.

"Notre objectif à long terme est d'avoir une Sierra Leone stable, o=F9 les forces rebelles combattantes ont été démobilisées, avec un gouvernement de Sierra Leone qui contrôle les régions diamantifères", a déclaré M. Hoon.

SIERRA LEONE: Des marines britanniques pour remplacer les paras

Le 1er Bataillon du Régiment de Parachutistes, opérationnel en Sierra Leone depuis plus de deux semaines, va entamer son retour au Royaume-Uni cette semaine et sera remplacé par le Quarante-deuxième Commando de Marines, a annoncé le ministre britannique de la défense, Geoffrey Hoon.

Cette relève constitue le premier stade d'un plan de retrait du "gros de nos forces déployées conformément au calendrier précédemment annoncé de mi-juin", a-t-il ajouté.

Après une attaque rebelle contre les paras, la semaine dernière, des armes de petits calibres ont été amenées à terre et des vols de reconnaissance ont été effectués. Puisque le Front révolutionnaire uni (RUF) a rouvert les hostilités, a-t-il dit, l'armée de Sierra Leone (SLA) aura également accès aux stocks d'armes de petit calibre et de munitions si cela s'avère nécessaire aux opérations.

Il a ajouté que toute distribution d'armes et de munitions se fera sous la supervision d'officiers britanniques et sera "sérieusement étudiée dans le contexte de la situation politique locale et des questions régionales plus larges".

La mission immédiate des troupes britanniques, à savoir sécuriser l'aéroport à des fins d'évacuation et permettre le renforcement du contingent des Nations Unies, reste inchangée, a précisé M. Hoon.

SIERRA LEONE: Les diamants et la guerre

Le contrôle des champs diamantifères alluviaux et les revenus de la contrebande sont la clé de la guerre civile qui ravage depuis neuf ans la Sierra Leone, estiment les spécialistes. Quand il n'est pas en train de combattre, le RUF fouille, et les régions diamantifères de la Province Est, en particulier Kono et Tongo, ont été plusieurs fois l'enjeu de combats.

[Voir dossier IRIN intitulé 'SIERRA LEONE: Le trafic de diamants']

LIBERIA: Le gouvernement propose un sommet des Etats sortis de conflits

Le Liberia souhaite que les dirigeants des Etats africains qui viennent d'émerger de conflits se réunissent en sommet pour élaborer une stratégie commune d'approche des donateurs d'aide, a déclaré le Ministre des finances, Nathaniel Barnes, cité par PANA.

M. Barnes a déclaré mardi que les pays sortis de conflits rencontrent des problèmes identiques qu'ils pourraient mieux affronter collectivement qu'individuellement. Les pays concernés pourraient rédiger un document de stratégie pour une approche unifiée de la relance économique et de la reconstruction, a-t-il dit.

"Je suis convaincu que si vous faites un sondage des huit premières priorités des pays sortis de conflits, et les mettez en corrélation, vous constaterez probablement que six de ces priorités sont identiques", a déclaré M. Barnes à PANA à Monrovia.

La réunion que nous proposons, a-t-il dit, inclurait les ministres des finances et de la planification du développement.

Le maintien de la sécurité nationale, a-t-il ajouté, est l'un des problèmes les plus sensibles pour les Etats sortis de conflits, parce qu'elle est essentielle pour l'investissement, la bonne gouvernance et l'état de droit que les institutions internationales prennent comme critères pour l'aide.

SENEGAL: Wade veut des pourparlers directs avec les commandants du MFDC

Le Président sénégalais, Abdoulaye Wade, souhaite rencontrer les "généraux rebelles" du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en lutte depuis 18 ans pour l'indépendance de la province au sud du pays.

"Je pense que je devrais d'abord rencontrer les seigneurs de guerre séparatistes et avoir avec eux des discussions", a déclaré lundi M. Wade à Radio France Internationale (RFI). "Ce n'est qu'après que nous pourrons étendre les pourparlers à d'autres".

Quand il était au pouvoir, le Parti Socialiste avait conclu avec le MFDC un accord de cessez-le-feu, qu'avaient aidé à négocier la Gambie et la Guinée Bissau. Des réunions mensuelles à Banjul, ayant pour objectif de préparer la voie aux pleines négociations de paix entre Dakar et le MFDC, s'étaient arrêtés pour cause d'élections présidentielles au Sénégal, en mars dernier.

M. Wade a déclaré à RFI qu'il avait depuis "entamé des pourparlers" et que des "contacts indirects" avaient eu lieu avec les commandants militaires de terrain du MFDC.

"Il est très probable que suite à mes contacts avec les seigneurs de guerre, des réunions se tiendront en Gambie pour inclure d'autres parties, en présence du Président Yahya Jammeh et d'autres dignitaires qui souhaitent voir la paix restaurée en Casamance", a-t-il dit.

Cependant, le porte-parole du MFDC, Alexandre Djiba, a indiqué à IRIN que l'aile politique MFDC, qui serait appelée à sanctionner tout contact entre Wade et les commandants du MFDC, n' avait reçu aucune demande de rencontre du président sénégalais.

"Comment M. Wade peut-il discuter directement avec Atika sans passer par nos dirigeants politiques", a déclaré M. Djiba.

Atika est l'aile militaire du MFDC.

M. Wade a déclaré à RFI qu'il contacterait l'Ukraine, la Russie, la Chine et la Libye pour leur demander "d'arrêter de fournir des armes aux rebelles de Casamance". M. Djiba a qualifié cette déclaration d'accusation sérieuse à l'encontre de ces gouvernements,, compte tenu qu'en fait, il existe un marché international des armes florissant.

"Je n'ai jamais payé un centime pour recevoir des livraisons d'armes de (ces gouvernements de) Ukraine, Russie, Chine et Libye", a déclaré M. Djiba, qui est également le contrôleur financier du mouvement.

GUINEE BISSAU: Rencontre entre le Président et le chef de l'armée

Le Président Kumba Yala de Guinée Bissau et le chef de la rébellion militaire de juin 1998, Ansumane Mané, se sont rencontrés à Bissau jeudi, pour discuter des moyens d'améliorer les relations entre autorités civiles et militaires du pays, a signalé l'agence LUSA.

La tension grandissait entre eux, les civils accusant les militaires de prendre la loi entre leurs mains et de commettre des violations des droits de l'Homme. Les relations se sont récemment tendues lorsque le chef de la marine, Lamine Sanha, a refusé d'accepter, en avril dernier, que le gouvernement le limoge pour avoir libéré un bateau coréen pris en train de pêcher illégalement dans les eaux territoriales de Guinée Bissau.

"L'armée serait furieuse que M. Sanha ait été congédié sans consultation préalable avec le commandant des forces armées, Verissimo Correia Seabra", selon LUSA.

Depuis le début de la querelle, M. Yala a déclaré qu'il maintiendrait ouvertes toutes les voies de communication avec l'armée.

Parmi les personnalités présentes à la réunion de mardi, le nouvel évêque catholique de Bissau, le Révérendissime Jose Camnate, et l'homme d'affaires Carlos Domingos Gomes, tous deux membres de la commission de bonne volonté créée au cours des 11 mois de conflit qui avaient suivi la rébellion militaire, selon LUSA.

NIGERIA: Couvre-feu à Kaduna après les affrontements violents

Mercredi, un couvre-feu nocturne était toujours en vigueur à Kaduna, au nord du pays, un jour après avoir été instauré suite à des affrontements ethniques et religieux, ont rapporté les agences de presse.

Ces affrontements, survenus lundi et mardi, auraient éclaté lorsque les résidents d'un quartier majoritairement chrétien ont accusé des musulmans d'avoir tué un homme du quartier. Les rapports de police établissent le nombre de morts à 43 mais les médias estiment que plus de 100 personnes sont mortes au cours des deux jours de violences. Des églises et des mosquées ont été incendiées, selon les rapports.

Kaduna était calme mercredi, selon la BBC, mais les rues étaient jonchées de cadavres.

Contrairement aux violences entre musulmans et chrétiens, à Kaduna en février, qui avaient vu le centre ville en flamme, les affrontements de cette semaine sont restés limités aux quartiers pauvres, ont rapporté les agences de presse.

Selon la BBC, des milliers de personnes ont fui leurs domiciles et cherché refuge dans les casernes militaires et les commissariats de police.

La tension est restée vive dans la ville depuis les affrontements de février, qui avaient éclaté pendant une manifestation contre l'instauration de la Charia. Selon des estimations minimalistes, ces violences avaient fait plus de 100 morts, mais les organisations de défense des droits de l'Homme basées à Kaduna établissaient le bilan à plus de 300.

NIGERIA: Opposition à la campagne du Biafra

Un groupe du sud-est du Nigeria, qui envisage de déclarer une nouvelle République du Biafra le 27 mai, jour anniversaire de la déclaration de l'ancien chef de guerre biafrais, Emeka Ojukwu, voici 33 ans, s'est heurté à une opposition, a rapporté mardi l'AFP.

M. Ojukwu a désavoué la nouvelle campagne dirigée par le 'Movement for the Actualisation of a Sovereign State of Biafra' (MASSOB - Mouvement pour Réalisation d'un Etat Souverain du Birafra), qu'il estime infantile, a rapporté l'AFP.

Parallèlement, le 'Odua People's Congress' qui fait campagne pour une plus grande autonomie du groupe yoruba, sud-ouest du Nigeria, a déclaré qu'il ne permettrait pas de cérémonie pro-Biafra à Lagos, région habitée majoritairement par des Yorubas, a rapporté l'AFP.

[Voir dossier séparé intitulé NIGERIA: IRIN Focus on new Biafra movement']

COTE D'IVOIRE: Un nouveau parti demande à Guei d'être son candidat

Un nouveau parti politique en Côte d'Ivoire, le Rassemblement pour le Consensus National (RCN) signale qu'il propose au chef de l'Etat, le général Robert Gueï, d'être son candidat à l'élection présidentielle de septembre prochain.

Selon les médias, le dirigeant du RCN, Coulibaly Souleymane, a annoncé cette décision mardi et déclaré qu'il n'avait eu aucun contact avec M. Gueï. Ce parti, qui se définit comme inspiré des idéaux de feu le président Félix Houphouet-Boigny, décédé en 1993, a été enregistré en mars dernier.

SAHARA OCCIDENTAL: Annan propose de prolonger la MINURSO de deux mois

Le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, a demandé une prolongation de deux mois du mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO), a indiqué le service d'information des Nations Unies.

Cette recommandation serait contenue dans un nouveau rapport adressé mardi au Conseil de Sécurité. Ce rapport couvre une visite dans la région de l'envoyé personnel de M. Annan, James Baker III, en avril dernier, et des entretiens directs à Londres, le 14 mai.

Si la réunion de Londres marquait la première fois depuis 1997 que le Maroc et le Front Polisario se rencontraient lors de pourparlers directs, pour un "échange de vues franc", la réunion s'est néanmoins révélée "peu concluante", indique M. Annan dans le rapport.

Participaient également à la rencontre des délégations d'observateurs d'Algérie et de Mauritanie.

M. Baker a demandé aux parties de présenter des solutions spécifiques qu'elles seraient prêtes à accepter lors d'une autre rencontre prévue pour juin.

Le Conseil de Sécurité a mis en place la MINURSO en 1991, après un accord entre le Maroc et le Polisario, pour contrôler le cessez-le-feu et organiser un référendum qui permettra à la population du Sahara Occidental de décider du futur statut du territoire.

Le processus est dans l'impasse notamment en ce qui concerne certains aspects du référendum, en particulier la question de l'identification des électeurs et des procédures de recours qui en découlent.

ABIDJAN, 24 mai 2000

[FIN]

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