Bujumbura, Burundi - Le gouvernement
burundais vient de publier un plan d'action global sur les trois prochaines
années, visant la réhabilitation de un million 200.000 burundais classés
dans la catégorie des personnes "sinistrées" du fait de la guerre
civile dans le pays.
Le plan, élaboré par le ministère à
la Réinsertion et à la Réinstallation des déplacés de guerre et des rapatriés,
tient compte à la fois des 630.936 sinistrés de l'intérieur du pays et
des 448.371 réfugiés de la Tanzanie voisine, susceptibles de rentrer à
la faveur de la signature des accords de paix inter Burundais et de la
cessation des hostilités dans le pays.
Dans ses projections sur une période allant de 2001 à 2003, le plan évalue les besoins en logements à 100.000 maisons pour la première année, 60.000 autres, la deuxième année et 40.000 maisons, la troisième année.
Sur le plan de l'assistance humanitaire, la mise en application du programme de réinstallation des nécessiteux prévoit l'octroi de vivres sur une base d'une ration journalière par individu, de 114 Gr de haricots par jour, 350 Gr de riz ou de mais, 250 Gr d'huile végétale et 5 Gr de sel.
Le plan prévoit par ailleurs la fourniture d'un kit de cuisine constitué de 2 casseroles, 4 assiettes, 2 couteaux, 4 gobelets, un bidon et, pour les abris, 2 "sheetings", 3 couvertures, 2 nattes et 5 Kg de savon par ménage.
Seront également bénéficiaires de ce plan, plus de 200.000 personnes relevant des communautés d'accueil des réfugiés et des déplacés, indique le programme gouvernemental, en soulignant que la prise en compte de cette catégorie vise à réduire la pression sur les infrastructures sociales existantes.
Le plan gouvernemental tient également compte de la spécificité de la catégorie des réfugiés à rapatrier dans les mois à venir.
Il propose la réanimation du cadre tripartite de collaboration entre le gouvernement burundais, les pays d'accueil des réfugiés ainsi que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugies (HCR).
De même, le plan prévoit la mise sur pied d'une commission multisectorielle chargée de préparer le rapatriement des réfugiés.
La commission s'attachera à sensibiliser les réfugiés en vue de leur retour massif et volontaire ainsi que l'organisation de visites au Burundi afin qu'ils se rendent compte de la situation réelle dans le pays.
Elle se chargera, en outre, de l'accueil et du transfert des rapatriés dans leurs provinces et communes d'origine.
La commission multisectorielle veillera, par ailleurs, à la protection des rapatriés, de leurs biens ainsi que des biens laissés sur place dans les pays d'asile.
Le plan reconnaît la limite des moyens financiers propres au gouvernement burundais et recommande à la commission multisectorielle d'entreprendre des démarches auprès des partenaires et bailleurs de fonds traditionnels du pays en vue de leur contribution à la construction des logements, la réhabilitation des infrastructures sociales essentielles et l'appui aux programmes de réinsertion socio-économique.
Selon les experts du ministère de la Réinsertion et de la Réinstallation des déplacés et des rapatriés qui a élaboré ce plan prévu dans le cadre de l'accord de paix inter burundais, sa mise en application dépendra de l'arrêt effectif des hostilités.
"Il n'y a que l'amélioration de la sécurité et la stabilité qui permettront aux réfugiés de se rapatrier volontairement et aux déplacés intérieurs de regagner leurs collines en toute quiétude", peut-on lire, en guise de conclusion, dans le plan gouvernemental.
En l'absence d'une stabilité durable au Burundi, le plan en question estime nécessaire de poursuivre les actions de secours d'urgence en faveur des nécessiteux.
En cas d'accalmie, il sera possible d'entreprendre des actions de réhabilitation et de développement de moindre envergure dans les régions les plus sûres du pays.
Le plan donne, en préambule, quelques bilans des opérations de rapatriement des "sinistrés extérieurs", avec au total 133.479 rapatriés, sur un total de 448.371 réfugiés dans une quinzaine de pays pour le seul continent africain, sur une période allant de 1997 à juin 2000.
Des opérations de rapatriement massif et volontaire ont été observées au cours des années 1997, après le déclenchement de la guerre civile en République démocratique du Congo (RDC), le deuxième pays à accueillir le plus grand nombre de réfugiés burundais (30.000) après la Tanzanie (300.000).
Ce mouvement a été fortement ralenti suite à la situation d'insécurité observée dans certains pays de la sous-région des Grands Lacs en 1998, 1999 et 2000, relève le plan.
S'agissant du financement, le gouvernement burundais compte sur les décaissements rapides des fonds promis par ses bailleurs bilatéraux et multilatéraux à la conférence de Paris (France) qui avait promis quelque 440 millions de dollars (1 dollar US = environ 700 FCFA) au Burundi.
La cessation des hostilités et la mise en application des accords de paix inter burundais conditionnent ces décaissements, rappelle-t-on.
Copyright =A9 2001 Panafrican News Agency. Distributed by AllAfrica Global Media (allAfrica.com).
Disclaimer
- Pan African News Agency
- Copyright - All PANA content and graphics is protected by copyright and international treaties and may not be copied, reproduced or re-used for any purpose without written permission.