VUE D’ENSEMBLE
Combien et quand ? La période actuelle d’analyse d’avril à mai 2023 coïncide avec la petite période de soudure marquée par une diminution des disponibilités des ressources alimentaires aussi bien dans les ménages que sur les marchés avec une tendance à l’augmentation des prix des denrées alimentaires : pour cette période, 2,32 millions de personnes, soit 19% de la population totale analysée, font face à une insécurité alimentaire aiguë élevée étant classifiées en Phase 3 ou plus de l’IPC parmi lesquelles environ 105 000 personnes sont classées en Phase 4 de l’IPC (Urgence) (soit 1% de la population analysée), environ 2,22 millions personnes (soit 18% de la population analysée) sont classées en Phase 3 de l’IPC (Crise).
Durant la période projetée (juin à septembre 2023) qui coïncidera avec la période de récolte de la plus grande saison culturale B « IMPESHI », la population en insécurité alimentaire (Phase de l’IPC 3 ou plus) diminuerait de plus de moitié, passant de 2,32millions de personnes à 1,16 millions de personnes, essentiellement en situation de crise (Phase 3 de l’IPC).
Où et qui ? L’analyse actuelle a classé quatre Zones de Moyens d’Existence (ZME) en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) à savoir Dépression du Nord, Plaine de l’Imbo, Plateaux Humides et Crête Congo Nil tandis que les quatre autres ZMEs sont classées en Phase 2 de l’IPC (Stress). Les personnes en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) sont surtout les ménages en situation de déplacements, les ménages les plus affectés par les aléas climatiques, la pression inflationniste sur le marché, l’impact de la crise russo-ukrainienne etc., et qui aujourd’hui ont un accès alimentaire fortement limité.
Pourquoi ? La faible performance de la première saison culturale 2023A à la suite d’une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies (déficit hydrique suivi par des pluies excessives et inondations/glissements de terrain), faible accès aux intrants agricoles, les déplacements de personnes, les effets de la crise Russo-Ukrainienne surtout sur le marché (renchérissement des produits importés, perturbation de l’approvisionnement en carburant, renchérissement des matières premières importées, perturbation de la chaine d’approvisionnement…), les séquelles de la fièvre de la vallée du Rift (FVR), l’épidémie de choléra dans la zone du littoral du lac Tanganyika etc. sont les grands chocs à la base de l’insécurité alimentaire actuelle. Plus particulièrement le niveau d’inflation sur le marché est sans précédent ; le taux d’inflation en glissement annuel ayant atteint les deux chiffres depuis avril 2022 pénurie persistante de carburant et la crise du transport depuis le mois d’avril 2022. n’a cessé d’augmenter depuis octobre 2022 jusqu’à atteindre aujourd’hui 32,8% et celui alimentaire 49,1% selon le bulletin de l’indice des prix à la consommation de l’INSBU du mois de mars 2023. Dans ce contexte de pression inflationniste sur le marché, le pouvoir d’achat des ménages déjà faible ne cesse de se détériorer davantage avec la dépréciation de la monnaie burundaise et la perturbation de l’approvisionnement des marchés comme facteurs aggravants à l’inaccessibilité alimentaire.