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Burundi

Plus d'avions étrangers dans le ciel burundais

Bujumbura, Burundi - Le ministre burundais des Transports, des Postes et Télécommunications, Cyprien Mbonigaba, a confirmé vendredi la décision prise par trois compagniées aériennes internationales de ne plus desservir son pays.
Mercredi, Kenya Airways, Ethiopian Airlines et Regional Air ont décidé de suspendre la desserte de Bujumbura pour des motifs liés à l'absence de sécurité dans le pays.

Le ministre a déclaré à la presse que le gouvernement a pris acte des décisions des transporteurs aériens étrangers qui évoquent "la sécurité de leurs avions dans le contexte des violences à Bujumbura".

Il a affirmé que des soutions ont été trouvées aux faux- bonds des trois compagnies. Il s'agit, entre autres, de doter de tous les moyens matériels et humains la compagnie nationale Air Burundi afin qu'elle assure des liaisons journalières avec les capitales voisines, notamment, Kigali, Nairobi.

Le ministre a toutefois reconnu que les désagréments ne seront pas totalement annihilés, compte tenu des moyens propres fort limités qui, par conséquent, ne pourront pas couvrir les prestations jusque-là fournies aux voyageurs en provenance et à destination du Burundi par les transporteurs internationaux.

"Nous risquons de nous retrouver dans la situation de l'embargo aérien qui a frappé le pays entre 1996 et 1999", sur décision de la Communauté internationale qui entendait à l'époque protester par ce moyen contre le putsch de l'actuel chef de l'Etat, le major Pierre Buyoya qui a renversé le président Sylvestre Ntibantunganya.

Selon lui, "les burundais devront cette fois-ci s'en prendre à eux-mêmes et il n'est pas question de pointer un doigt accusateur sur les pays de la région ou la Communauté internationale si les acteurs politiques burundais ne veulent pas créer les conditions propices à la paix et à la sécurité, susceptibles de garantir le bon déroulement du transport aérien ou des autres activités économiques du pays".

La situation dans la capitale et ses environs, a dit le ministre, est telle que les compagnies d'assurances des avions ne peuvent plus offrir leurs prestations aux transporteurs aériens desservant le Burundi.

Une telle peur avait en outre été exacerbée par l'attentat en plein atterrissage, à la mitrailleuse, contre un avion de la compagnie belge, SABENA, en décembre 2000.

Le Burundi risque, par ailleurs, l'asphyxie du fait du ralentissement notable du trafic sur le lac Tanganyika, objet d'attaques régulières de groupes rebelles sur les bâteaux naviguant sur cette voie lacustre stratégique pour le Burundi.

Depuis décembre 2000, a dit le ministre, les fortes perturbations, dûes à l'insécurité, affectent le transport des marchandises, en provenance des ports zambiens, à destination du Burundi.

Selon la même source, le gouvernement a entrepris des contacts tous azimuts avec quatre pays riverains du lac Tanganyika, à savoir la Zambie, le Rwanda, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie pour étudier ensemble les mesures susceptibles de garantir un trafic normal et les intérêts réciproques.

Une réunion des ministres des Transports et de la Défense des pays concernés devrait d'ailleurs se tenir d'ici deux semaines dans l'une des cinq capitales.

Le Burundi souffre également d'une forte insécurité dûe aux actions de sa rébellion au niveau des axes routiers le reliant aux pays de transit des marchandises.

La RN1 (route nationale 1) reliant le Burundi au Rwanda, à l'Ouganda, à la Tanzanie et au Kenya a atteint le niveau de son trafic habituel depuis l'attentat rebelle meurtrier contre un bus de transport régional "Titanic", le 28 décembre 2000.

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