1. RéSUMé
Le plan global 2006 de la DG ECHO pour le Burundi vise à poursuivre l'aide humanitaire indispensable au maintien de la vie dans ce pays, dans une période capitale pour lui à la suite de la transition politique qu'il a connue. Si cette transition se consolide, elle pourra déboucher sur un désengagement progressif de la DG ECHO et permettre d'entamer des efforts de reconstruction et de développement, après plus de onze années de conflit armé.
Au cours de l'année 2005, le Burundi a progressé dans son processus de paix et sa transition politique. En dépit de retards considérables par rapport au calendrier initial des élections, le référendum sur la Constitution a eu lieu à la fin février, suivi d'élections législatives de juin à août. L'investiture du nouveau président hutu Pierre Nkurunziza le vendredi 26 août a mis officiellement un terme au statut transitoire du pays.
Quoi qu'il en soit, les besoins humanitaires subsistent. Les conditions de vie sont toujours difficiles après une décennie de guerre et de déplacements de population. Les habitants pâtissent des difficultés d'accès à des services sanitaires de piètre qualité. Le Burundi figure à l'heure actuelle à la première place du classement de vulnérabilité de la DG ECHO (méthode GNA) et se classe invariablement parmi les pays les plus vulnérables de la planète.
Ces faiblesses structurelles limitent considérablement l'impact des interventions humanitaires visant à garantir à l'ensemble de la population un accès équitable aux services de base. Et si l'amélioration des conditions de sécurité sur la quasi-totalité du territoire a permis d'étendre cet accès à une grande partie de la population tout en le pérennisant, la protection des populations civiles dans la province du Bujumbura rural demeure un sujet de préoccupation majeure. En 2005, la protection des demandeurs d'asile en provenance du Rwanda était tout aussi préoccupante.
Le pays est également vulnérable aux effets de l'instabilité régionale et des pressions exercées par ses voisins. D'une part, plus de 200 000 réfugiés burundais recensés se trouvent encore en Tanzanie et sont censés rentrer chez eux. D'autre part, les combats répétés dans le Sud-Kivu, en RDC, depuis 2004 ont provoqué en 2005 une arrivée massive de réfugiés congolais dans certaines régions burundaises. Enfin, plusieurs provinces du pays sont depuis plusieurs années en proie à des épidémies récurrentes de choléra et de méningite, qui ont nécessité des interventions rapides.
Dans le cadre de la politique de LRRD (liens entre l'aide d'urgence, la réhabilitation et le développement), certains secteurs (la sécurité alimentaire, le déminage, l'eau et les programmes psychosociaux) bénéficieront d'une hausse considérable du financement de la part d'autres services de la Commission ou d'autres bailleurs de fonds et seront progressivement orientés vers une approche axée davantage sur le développement. S'appuyant sur plusieurs évaluations des besoins élémentaires et sur des conclusions clés, la DG ECHO maintiendra son aide plurisectorielle en 2006, qui va des actions de sauvetage immédiat à des interventions renforcées en faveur des populations locales les plus affectées, en passant par la réintégration et la réinsertion des personnes déplacées de force. La DG ECHO propose les objectifs suivants:
1) déplacés internes/rapatriés/réfugiés: fournir une assistance humanitaire plurisectorielle aux populations vulnérables, telles que les personnes déplacées, les rapatriés, les réfugiés et les communautés d'accueil dans les zones directement affectées par le dernier conflit. Une attention particulière sera accordée aux enfants, aux adolescents et aux femmes;
2) mandats spéciales: soutenir les agences internationales dans l'exécution de leurs mandats spéciales;
3) assistance technique: maintenir une capacité adaptée sur le terrain, afin d'évaluer l'évolution des besoins, de mettre au point des réponses coordonnées et de contrôler et d'évaluer les opérations financées par la Commission. L'enveloppe proposée pour le plan global de la DG ECHO au Burundi en 2006 est de 17 millions d'euros, pour une durée de 18 mois.