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Les femmes de Buramata s’unissent contre la malnutrition

mercredi 27 février 2013 17:33

Veuve de 52 ans, Casilde Ntamwishimiro a été rapatriée en 2007 de la République Démocratique du Congo. Elle s’y était réfugiée en 1993 suite au conflit burundais qui a emporté son mari et cinq de ses huit enfants. De retour à Buramata (Nord Ouest du Burundi), sa terre natale, mais dépourvue de tout moyen d’existence, elle a dû travailler dur pour assurer la survie de sa famille. Avant l’exil, elle vivait de la culture de terres louées dans le périmètre rizicole de la société régionale de développement de l’Imbo (SRDI). En 2007, elle a été exclue de l’accès au périmètre de la SRDI car le coût de location était devenu inaccessible. Elle s’est alors résignée et a travaillé comme ouvrière agricole, à l’instar de la majorité des démunis de la localité de Buramata. Faute de revenus et de terres, elle a souffert de malnutrition. « J’étais découragée, je développais des œdèmes, mes joues gonflaient au fur des jours, mes cheveux perdaient leur couleur, je voyais tout en noir, je vivais dans le grand désarroi », confie Casilde.

Un emploi salutaire

En 2010, le PNUD a commencé à financer dans sa région un projet d’appui à la réintégration socio économique des personnes affectées par le conflit. Elle a été choisie comme personne vulnérable pouvant bénéficier du projet de mise à l’emploi rapide (réhabilitation de routes). Cet engagement lui a fourni un emploi temporaire et lui a permis de constituer une épargne en vue de se regrouper avec d’autres bénéficiaires en associations génératrices de revenus. Provenant des différentes catégories de personnes affectées par le conflit (rapatriés, déplacés internes, ex combattants, vulnérables de la communauté d’accueil et jeunes à risque), les bénéficiaires ont reçu des séances de sensibilisation sur la cohésion sociale et la cohabitation pacifique, l’organisation et la gestion des associations.

L’implication de Casilde dans ce projet lui a permis de reprendre goût à la vie. « En moins de deux mois, j’ai récupéré une bonne santé. Aujourd’hui, je ne souffre plus de la faim. Mon fils qui voulait abandonner l’école à cause du manque de nourriture et du coût des frais scolaires est entré à l’université. Je suis aussi devenue éleveuse de chèvres grâce à l’argent perçu au projet. Ma première chèvre s’est reproduite, elles sont à cinq maintenant, si j’ai un besoin, je peux en vendre une», témoigne Casilde.

En 2011, Casilde intègre l’association UMUCO qui exploite une rizière de 2,5 ha. Cette association créée avec l’épargne issue du projet de des services de reconstruction communautaire est soutenue par le PNUD. Aujourd’hui l’association prospère et les membres ont déjà récolté des dividendes sous formes d’argent et de nourriture pour leurs familles.

Vers de bonnes perspectives

« Pour les membres de l’association, les perspectives de la vie sont bonnes. Lors des récoltes, chaque membre rentre avec du riz pour nourrir la famille. Nous avons déjà acheté un demi-ha de terrain, et des dividendes nous sont distribués sous forme de revenu à la vente des surplus de riz. Notre stock peut servir de garantie dans les demandes de micro finances. Je compte prochainement ouvrir un petit commerce et changer ma vie» raconte Casilde.

Le 20 février 2013, Mme Rebbeca Grynspan, Administrateur Associé du PNUD est partie à la rencontre de l’association UMUCO constituée de 14 femmes et de 9 hommes. Elle pu voir le dynamisme des membres et les progrès réalisés à travers des échanges avec ces femmes et hommes qui ont décidé de prendre en mains leur destin en se libérant de la pauvreté. « Nous sommes très honorés par votre rencontre. Nous ne pouvons pas cacher notre sentiment de fierté et notre reconnaissance envers le projet et le PNUD qui nous a sortis de la pauvreté. Vulnérables avant l’arrivée du projet, la plupart d’entre nous manquaient de terres où cultiver. A présent, nous envoyons nos enfants à l’école, nous nourrissons nos familles et nous subvenons à beaucoup de besoins vitaux dont la couverture des soins de santé », ont indiqué Marie Miburo et Simon Nizigiyimana, membres de l’association.

Mme Grynspan accompagnée de Mme Rosine Sori Coulibaly, Représentant Résident du PNUD et de M. Xavier Michon Directeur Pays du PNUD, a écouté attentivement ces bénéficiaires. Elle a été très impressionnée par les résultats atteints par ces « femmes pas comme les autres ». Elle les a encouragées à s’investir davantage en travaillant notamment avec les organismes de microcrédits pour accéder aux moyens manquant pour l’achat de machines décortiqueuses de riz. Afin de continuer à bénéficier de l’assistance du PNUD, elle les a encouragées à se regrouper en associations.