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Burundi

La remise d’équipements agricoles va permettre d’assurer la sécurité alimentaire de 30 000 personnes

Bujumbura – L’agriculture demeure un secteur clé au Burundi. Le secteur agricole couvre en effet 95 % des besoins alimentaires des Burundais et emploie près de 90 % de la population active du pays. Cependant, le Burundi reste confronté aux perturbations climatiques, à la faible productivité du secteur agricole et à l’amenuisement des terres cultivables en raison d’une croissance démographique galopante. La conjonction de ces facteurs a pour conséquence de rendre difficile l’accès des ménages à une alimentation suffisante dans certaines régions. Lors du premier forum burundais sur la sécurité alimentaire (2011), la FAO constatait déjà que « 67 % de la population burundaise vivent dans la pauvreté et plus de 60 % souffrent de malnutrition chronique ». En 2013, l’Indice de la faim (IFM) s’établissait à 38,8 %, d’où l’importance de continuer les efforts pour développer ce secteur déterminant pour le pays.

C’est dans ce cadre, que le PNUD, en collaboration avec le ministère de la Solidarité des Droits de la Personne Humaine et du Genre, a procédé ce 3 avril à la remise officielle de 111 machines agricoles à 53 groupements pré-coopératifs actifs dans la production et la transformation du riz, du maïs, du manioc et de l’huile de palme. Les machines destinées à ces divers types de production sont composées de tracteurs, de moissonneuses-batteuses multi-récoltes, de décortiqueuses, de moulins, de presses à huile, etc.

À long terme, La distribution de machines agricoles vise l’accroissement des revenus des coopératives agricoles et la pérennisation des actions déjà entreprises. « La remise de ce matériel permet, à ces groupements pré-coopératifs, de passer d’une phase de relèvementsocio-économique à une phase de réintégration durable » a ainsi déclaré Célestin Sindibutume, Secrétaire permanent du ministère de la Solidarité nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre.

« Ces machines permettront d’améliorer la production de filières stratégiques mais aussi d’améliorer la sécurité alimentaire de plus de 30 000 personnes », a pour sa part souligné Natalie Boucly, Directrice pays du PNUD au Burundi.

Le PNUD s’est engagé depuis 2010 à contribuer à la création d’emplois et de nouvelles opportunités économiques en appuyant la reconstruction communautaire, la promotion de la cohésion sociale, la stabilité et la sécurité communautaire au Burundi. Par ce biais, la réintégration des rapatriés, déplacés et ex-combattants a été soutenue, notamment par la mise en place d’Activités génératrices de revenus (AGR).

La Confédération des producteurs agricoles pour le développement (CAPAD) s’est vue confiée la mission de mettre en place des Groupements pré-coopératifs (GPC) et d’accompagner les associations de producteurs agricoles et d’élevage des provinces de Cibitoke, Bubanza, Bujumbura rural et Mairie de Bujumbura. « En 2012, au départ du projet, le programme bénéficiait directement à plus de 5000 personnes, aujourd’hui c’est à près de 12 000 personnes », a indiqué Mr Mathias Miburo le représentant légal de la CAPAD. « Les agriculteurs assistent aujourd’hui à un tournant significatif au sein de leurs groupements pré-coopératifs qui grâce à ces machines agricoles, vont, sans doute, doubler leur production » a-t-il ajouté.

Les GPC, à qui ont été attribuées les machines agricoles, ont été sélectionnés à la suite d’un appel d’offre public et sur présentation par la coopérative d’un « projet » respectant certains critères comme l’implication des GPC dans les filières considérées, les volumes produits, l’impact potentiel des équipements sur leurs revenus et la sécurité alimentaire des ménages, ainsi que des possibilités d’insertion des jeunes et des femmes dans la production et dans les autres maillons des filières retenues (transformation, commercialisation, durabilité, etc.).

Pendant un an, les 53 GPC sélectionnés bénéficieront de l’appui et de l’accompagnement de la CAPAD pour la suite du projet. Les prochaines étapes concerneront la mise en place de formations à l’utilisation et la réparation des machines, la planification agricole, le renforcement des capacités et des structures coopératives, et un appui au développement et au renforcement de la durabilité des projets, notamment en matière de gestion financière et de recherche des marchés d’écoulement des productions, etc.

L’utilisation de ces équipements agricoles va non seulement contribuer à l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs, mais également à l’accroissement des productions enregistrées au sein de chaque GPC bénéficiaire : « Nous venons de recevoir une moissonneuse-batteuse du riz. Auparavant, mener ces deux activités manuellement nous coûtait cher en main d’œuvre, car nous récoltons jusqu’à 6 à 7 tonnes de riz et le prix par sac nous revient à 4000 BIF. L’arrivée de ces machines va donc nous permettre d’économiser une grosse somme d’argent sur les salaires, que nous pourrons utiliser pour satisfaire d’autres besoins, notamment en nouveaux investissements. Nous venons de recevoir également un tracteur motorisé qui va sensiblement réduire le temps nécessaire pour cultiver, comme c’est le cas actuellement avec le motoculteur manuel », confie Odette Ntirampeba, présidente de la coopérative Girumwete dukore de la province Bujumbura-Rural.