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Burundi

Grâce à la construction d'un réservoir d'eau, Marcelline peut subvenir aux besoins de ses enfants

Dans le cadre d’un projet de renforcement du réseau de l’adduction en eau potable de Masake-Bona, l'UNICEF a construit un réservoir de stockage d'eau de 500 000 litres dans la commune d'Isare, province de Bujumbura Rural.

Elisa Revert Santamaría

Marcelline DUSHIMIRIMANA, une femme de 36 ans, a appris par ses voisins qu'un réservoir de stockage d'eau allait être construit près de sa maison et s'est approchée des ouvriers travaillant sur le site pour demander un emploi. Elle a travaillé en tant qu'assistante durant les mois de juillet et août 2022, le temps nécessaire à la construction du réservoir. Jusqu’en septembre, elle était toujours sur le site à faire les derniers travaux de finalisation avec d'autres travailleurs.

Ce réservoir de stockage d'eau, construit par l'UNICEF, a une capacité de 500 000 litres d'eau (500 m³), et permettra d’approvisionner un total de 37 points d'eau, ce qui signifie qu'un total de 2 525 ménages de la province du Bujumbura Rural d’accéder à de l’eau potable. Il s’agit notamment des localités de Gahahe (871), Gasenyi (352), Gatunguru (687), Karama (308) et une partie de Bujumbura Marie, Kuwinterekwa (307). D'autres localités comme Mbirira, Gishingano et Remba bénéficieront également de ce réservoir de 500 m³.

À côté du réservoir de stockage d'eau, il y a une petite maison devant laquelle se tiennent deux petits-enfants, à l'ombre. Marcelline vient au travail aujourd'hui, comme tous les jours, avec deux de ses 6 enfants, Jackson et Fulgence, 2 et 4 ans, car ils ne sont pas encore en âge d'aller à l'école : « J'habite à proximité, à Bukayira, je me rends sur le site et je rentre chez moi à pied, ce qui me prend environ 30 minutes, 15 minutes pour venir et 15 minutes pour rentrer chez moi ».

Comme ouvrière auxiliaire, Marcelline gagne 7 000 BIF, soit environ 3,50 $, par jour dans cet emploi, ce qui est un peu plus bas que celui d'un ouvrier. Son travail consiste en des tâches comme le transport de matériaux ou apporter de l'eau. Marcelline dit qu'elle travaille pour sa famille et consacre la majeure partie de son salaire au bien-être de ses enfants : « Avec le salaire que je gagne, je paie la nourriture de mes enfants et les produits de première nécessité comme le savon ; je paie également l'école et le matériel nécessaire pour mes enfants inscrits à l'école secondaire (pour ceux qui sont à l'école primaire, la scolarité est gratuite) », explique-t-elle.

La construction de ce tank de réservoir d'eau n'a pas seulement généré des revenus pour Marcelline, mais lui apporte également d'autres avantages dans sa vie quotidienne : « J’avais* l'habitude d’aller chercher de l'eau à environ 3 km de ma maison, avec Jackson sur le dos et accompagnée de mes deux autres enfants âgés de 18 et 14 ans. Je devais donc marcher 6 km aller-retour, ce qui me prenait environ 2 heures de marche. En plus, quand j’arrive au point d’eau, je devais faire la queue et attendre, ce qui me faisait perdre encore plus de temps* ».

Marcelline devait faire cette marche deux fois par jour, matin et soir, en portant un bidon de 20 litres d'eau, et ses enfants un bidon de 5 litres chacun, pour obtenir un total de 30 litres par trajet. En plus, avec les hautes températures, il faut plus d'eau pour l'hygiène, ce qui rend indispensables les 2 voyages par jour pour amener un total de 60 litres d'eau par jour à la maison.

« Maintenant, le réservoir est à côté de chez moi, il me faut environ 15 minutes pour y arriver à pied, je ne dois plus faire de la queue ou attendre pour avoir de l'eau, je peux venir quand je veux avec ou sans mes enfants. En plus, c'est de l'eau gratuite, on ne paie rien », dit-elle soulagée.

Il convient de noter que le coût de la vie à Bujumbura Rural est très similaire à celui de la capitale. En raison leur proximité, les prix sont presque les mêmes. Les habitants de Bujumbura Rural ont donc souvent besoin d'un revenu supplémentaire pour survivre, et la disponibilité d'eau gratuite leur facilite désormais la vie.

Au total, 50 travailleurs, dont 20 femmes, ont participé à la construction du réservoir ; les femmes travaillant généralement comme des ouvriers auxiliaires.

L’Agence Burundaise de l'Hydraulique de l'Assainissement en Milieu Rural (AHAMR), partenaire de l’UNICEF, a un autre projet de construction d’un autre réservoir d'eau qui produira 40 litres d'eau par seconde. Grâce à ce nouveau projet, Marcelline et ses collègues auront peut-être la chance d'être réembauchés.