Ce vendredi à Genève, le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide s'est inquiété du niveau de cruauté atteint par les exactions dans de nombreux conflits comme au Yémen et en Syrie. Adama Dieng a ainsi encouragé le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à poursuivre son travail d'alerte avant que des atrocités ne soient pas commises.
Le juriste sénégalais a appelé la communauté internationale à être attentive également aux situations qui n’ont pas encore atteint un tel niveau de conflit armé mais où le risque d’escalade prévaut, comme par exemple au Burundi. Et sur ce dossier burundais, même s'il y a une légère baisse de la violence sur le terrain, Adama Dieng prône la vigilance.
« Il faut rester vigilant, fait-il remarquer dans cette interview accordée à la Radio des Nations Unies à Genève. La manipulation de l'ethnicité n'a pas totalement disparue. Nous sommes dans une situation où certes la crise est certes politique mais malheureusement elle a été ternie par un discours ethnicisé et dans les deux camps »
Adama Dieng fait état « d'amélioration ». « Malgré quelques attaques çà et là, la violence a véritablement baissé ». Mais il est conscient que dans cette partie de la région des grands lacs, tout est relatif et il suffit d'une étincelle pour faire aggraver la tension sur le terrain. Cependant, « il faut espérer que cela se poursuit et qu'on n'assiste plus à des attaques à la grenade, des actes criminels commis par telle ou telle autre partie » au Burundi.
(Interview : Adama Dieng, Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide ; propos recueillis par Alpha Diallo)